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Wimbledon : Roger Federer s'offre un huitième sacre historique face à Marin Cilic

Cinq ans après son dernier titre ici, Roger Federer est redevenu le roi de Wimbledon en remportant ce dimanche un huitième titre sur le gazon londonien, record absolu. Le Suisse s'est imposé en trois sets (6-3, 6-1, 6-4 en 1h41) face à un Marin Cilic diminué physiquement. Federer ajoute ainsi un 19e titre du Grand Chelem à un palmarès de plus en plus extraordinaire.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Roger Federer embrasse le trophée de Wimbledon (GLYN KIRK / AFP)

Roger Federer n'a pas manqué son rendez-vous avec le destin. Après l'Open d'Australie en janvier, c'est sur le gazon de Wimbledon que le Suisse a ajouté un 19e tournoi du Grand Chelem à un palmarès qui ne cesse de verser dans la démesure au fil du temps. L'histoire retiendra qu'à presque 36 ans, l'ancien N°1 mondial aura décroché un huitième Wimbledon face à un Marin Cilic dont les douleurs à l'épaule puis au pied gauche étaient trop fortes pour contrarier un Federer au sommet de son art. L'image du Croate en larmes, la tête cachée sous sa serviette lors du changement de côté à 3-0 dans le deuxième set, laissait malheureusement augurer de l'issue d'une finale qui aurait méritée d'être grandiose, à l'image de la trace qu'est en train de laisser Roger Federer dans l'histoire de son sport.

Si son cinquième sacre consécutif à Londres pour égaler Björn Borg avait été mémorable (victoire en cinq sets face à Rafael Nadal en 2007), si sa conquête d'un 15e Grand Chelem - record absolu à l'époque - sur le gazon londonien avait été magistrale (victoire 16/14 au cinquième set face à Andy Roddick en 2009), Roger Federer n'aura pas eu droit à un feu d'artifice pour ce huitième sacre néanmoins historique. En dépassant ainsi Pete Sampras et William Renshaw, il devient l'unique recordman de succès sur le gazon londonien. De quoi faire un pas de plus dans la légende du tennis.

Federer, sur son art perché

Deux ans après sa finale perdue face à Novak Djokovic, douze mois après son rendez-vous manqué en demi-finale face à Milos Raonic où était resté dans les esprits cette image du Bâlois à terre, impuissant, Roger Federer débarquait ce dimanche sur le Center Court en position d'ultra-favori, sans avoir lâché un set et planant sur l'herbe londonienne. Après un parcours sans fausse note, le dernier obtacle s'appelait Marin Cilic, arrivé en finale au terme d'un tournoi de grande qualité et bien capable de bousculer l'ancien N°1 mondial. Le suspense n'aura finalement duré que quatre jeux. 

Le temps pour Roger Federer d’écarter la première balle de break de Cilic à 2-1, et les maigres espoirs du Croate avec en breakant dans la foulée (3-2) avant d'effacer trois balles de 4-3. Le Suisse déroule et profite de la première balle défaillante du Croate (49% lors du premier set) et de ses nombreuses fautes en revers pour conclure en 36 petites minutes (6-3). Trop fort, trop puissant, Federer écoeure l'élève de Goran Ivanisevic dont le corps est à deux doigts de lâcher. Cilic lâche le deuxième set en 25 minutes (6-1), laissant filer Roger Federer vers la légende. 

Le pied gauche bandé, Cilic est revenu sur le court pour un dernier baroud d'honneur, faisant douter quelques instants Federer en retrouvant son service pour sauver deux balles de break à 1-1. Mais le scénario était écrit, l'Helvète breakant à 3-3 avant de conclure sur son huitième ace du match (6-4). Après cinq ans d'attente, Roger Federer pouvait enfin laisser couler ses larmes et soulever pour la huitième fois le trophée sur le gazon du All England. Fou.

Retour au sommet

Ce triomphe à Wimbledon marque le point d'orgue d'un retour au premier plan extraordinaire. Après six mois de repos pour soigner un genou grinçant, Roger Federer a signé son retour par une victoire en Majeur à l'Open d'Australie, son premier depuis quatre ans et demi. Sa pause de 10 semaines après une réussite inattendue en début de saison - titré aussi à Indian Wells et Miami - lui a permis de souffler. En renonçant à Roland-Garros et toute la tournée sur terre battue, le Suisse a fait le bon choix et est arrivé plus frais à Londres, "autant physiquement que mentalement".

Au sommet de son art sur cette quinzaine, Roger Federer n'aura laissé aucun set en route, rejoignant ainsi Björn Borg dans l'histoire, seul tennisman de l'ère Open à avoir réalisé la même performance sur le gazon londonien lors de l'édition 1976. Que peut-il espérer maintenant ? Lundi, le Suisse passera N°3 au classement ATP, après n'avoir joué que quatre mois en tout et pour tout sur les 52 dernières semaines. Avant de viser un retour sur la plus haute marche du tennis mondial ? Jamais le Suisse n'a fini à une autre place que N°1 mondial après avoir remporté au moins deux tournois du Grand Chelem dans la même saison. De quoi donner encore plus d'ampleur à une saison déjà extraordinaire.

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