Wimbledon 2023 : pour Ons Jabeur, qualifiée en demi-finales, l'heure de la revanche a sonné
Comme un air de revanche. Elena Rybakina et Ons Jabeur ne s’étaient pas retrouvées sur un court depuis la dernière finale de Wimbledon remportée par la jeune kazakhstanaise, couronnée alors d'un premier titre du Grand Chelem à 23 ans. Mais mercredi 12 juillet, la Tunisienne a tenu bon en quarts de finale face à sa rivale, actuelle troisième joueuse mondiale, pour l'emporter en trois sets 6-7 [5], 6-4, 6-1 et deux heures de jeu.
Le regard acéré tourné vers son clan, puis les mains tournées vers le ciel, un cri de joie et un baiser déposé sur le gazon, comme pour le remercier. Ons Jabeur n'a rien "lâché" pour se qualifier en demi-finales. Avant son match, elle avait prévenu : "Je pense que j'ai plus d'expérience [aujourd'hui]. Je sais que je m'adapte à beaucoup de choses et que je m'améliore dans de nombreux domaines (...), mentalement, au service. J'ai davantage confiance dans mes frappes", a confié celle qui n'a toujours "pas pu regarder" le match de la finale de l'an dernier, tant ce souvenir reste encore douloureux.
"L'année dernière, je n'étais peut-être pas prête à jouer ce genre de match. Je ne regrette pas ce qu'il s'est passé. J'ai beaucoup appris de cette finale. Je suis très fière de moi pour l'amélioration que j'ai faite mentalement, physiquement et avec la raquette", a-t-elle encore souligné.
L'expérience de l'an passé
Aujourd'hui, l'expérience a effectivement fait la différence, face à une Elena Rybakina en perte de solutions au fur et à mesure du jeu. "Mon entraîneur a dit que j'avais suivi le plan à 70 %, ce qui est un pourcentage élevé (sourire). C'était très difficile. Parfois, des joueuses comme Elena vous pousse à jouer des plans différents. Mais je suis contente d'avoir réussi à m'en tenir à celui sur lequel nous nous étions mis d'accord", a réagi Ons Jabeur en conférence de presse.
Dans son plan, elle a également choisi de jouer libérée. "Mentalement, j'y allais et je n'avais rien à perdre. Surtout après avoir perdu le premier set, je ne m'en suis pas souciée. J'ai tenté tous les coups. La façon dont j'ai joué... je me suis sentie tellement libre sur le terrain. Je ne regrette rien. Je me donne à 100 % dans chaque aspect", a expliqué celle que l'on surnomme en Tunisie, la "ministre du bonheur".
"Je me rapproche vraiment de ce que je souhaite. J'espère que cette fois-ci, je pourrai aller jusqu'au bout et faire honneur à la Tunisie et à l'Afrique."
Ons Jabeur, demi-finaliste à Wimbledonen conférence de presse
L'an passé, Ons Jabeur avait mis le trophée de Wimbledon comme fond d'écran de son téléphone. Comme pour ne jamais lâcher son rêve de vue. Si la question lui a de nouveau été posée cette année, elle a préféré esquiver la réponse, peut-être pour conjurer le mauvais sort. "Je répondrai à cette question une fois le tournoi terminé", a-t-elle souri.
Avant de penser à soulever le plateau de Wimbledon, il faudra d'abord passer la marche Aryna Sabalenka, numéro 2 mondiale, que rien ne semble arrêter. Celle qui a remporté son premier titre du Grand Chelem cette année à l'Open d'Australie, et qui a déjà atteint les demi-finales des quatre tournois Majeurs, n'a lâché qu'un set depuis le début du tournoi, contre la Française Varvara Gracheva. La marche sera d'autant plus haute puisque, en quatre confrontations, la Biélorusse s'est imposée à trois reprises, notamment en 2021 lors des quarts de finale à Wimbledon. Qu'importe, Ons Jabeur "veut saisir toutes les opportunités. Aryna est plus émotive qu'Elena, ce qui peut être une bonne ou une mauvaise chose, je ne sais pas. Mais on verra demain. Je vais me préparer et prendre ma revanche d'il y a deux ans. Je n'ai rien à perdre."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.