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Tennis : de retour dans le Top 50 quatre ans après... Andy Murray, le patient engrais

Dans l'ombre des géants qu'il a jadis côtoyés, Andy Murray tente de retrouver progressivement la lumière. Le gazon anglais de Wimbledon pourrait être le terreau propice à sa renaissance.

Article rédigé par Julien Lamotte, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Andy Murray, vainqueur de Stefanos Tsitsipas en quart de finale du tournoi de Stuttgart, le 10 juin. (TOM WELLER / DPA)

C'est un petit événement, vendredi 10 juin, qui est presque passé inaperçu. Coincé entre les agapes de la célébration de Rafael Nadal à Roland-Garros et la grogne de certains joueurs qui pestent contre la non distribution de points à Wimbledon, la victoire d'Andy Murray aux dépens de Stefanos Tsitsipas, en quart de finale du tournoi de Stuttgart, a pourtant marqué une date importante. C'était en effet la première fois, depuis la finale des Masters en 2016 remportée face à Novak Djokovic, que le Britannique battait un joueur classé dans le top 5 mondial !

La performance n'est pas restée sans lendemain puisque, dans la foulée, Murray a disposé de Kyrgios en demi-finale (7-6, 6-2) avant de s'incliner de justesse, dimanche, en finale contre Matteo Berrettini (6-4, 5-7, 6-3). Ce retour en "grass" va lui permettre de retrouver le top 50 en début de semaine prochaine (il sera 47e) et signe la fin d'une trop longue absence pour le natif de Glasgow.

Petit flashback. En 2016, Andy Murray regardait droit dans les yeux Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic. En cette époque reculée, on parlait alors de Big Four et Murray était même le meilleur des quatre puisqu'il bouclait cet an de grâce à la première place mondiale. Depuis, le quatuor a perdu un membre et, au pays du rock, Andy Murray peut être considéré comme le cinquième Beatles. Celui qui aurait pu, qui aurait dû, partager les succès avec les autres mais qui, la faute au destin, a laissé passer le train.

L'impasse avant le feu vert

Le destin, c'est justement cette blessure à la hanche qui va le faire disparaître progressivement des grands rendez-vous. L'Ecossais est opiniâtre, il s'accroche mais, usé par les opérations, il annonce sa retraite sportive en 2019. Il revient sur sa décision quelques mois après, mais il sait que le chemin pour retrouver son rang sera long. De sa salle de rééducation, il voit Nadal et Djokovic pulvériser tous les records, il voit une nouvelle génération débouler. Mais il ne voit pas son retour au plus haut niveau se concrétiser.

Retombé à la 68e place mondiale avant Stuttgart, Murray ne fait plus peur comme avant. Mais, pour ses zélateurs, il semblerait que le Britannique ne soit jamais paru aussi affûté que ces dernières semaines. Le retour du jeu sur son gazon chéri et la proximité de Wimbledon n'y sont forcément pas étrangers. Car c'est bien sur cette surface que le Britannique, aujourd'hui âgé de 35 ans, peut encore faire le plus de dégâts. Pas de longs rallyes éreintants pour le corps, et une herbe qui s'adapte encore parfaitement au jeu de Murray. 

Une hanche en métal 

Double vainqueur à Londres (2013 et 2016), l'Ecossais peut toujours s'inspirer des exemples de Nadal et Djokovic qui restent incroyablement performants à 35 ans. Cependant, celui qui joue désormais avec une hanche en métal ne veut plus se comparer à ses ex-rivaux. "Ma motivation est alimentée par l'amour du sport", disait-il en début juin en Allemagne. Avant de faire référence à la victoire, sous infiltrations, de l'Espagnol à Paris : "Ma situation est un peu différente de celle de Nadal, vu l'opération que j'ai eue. Je crois qu'il joue pour essayer de battre des records et gagner des événements majeurs. Il faut absolument aimer ça pour surmonter la douleur quand on vieillit, mais je pense que c'est plus facile de supporter la douleur quand on joue pour les plus grands titres". 

Et de conclure : "Pour moi, les quatre ou cinq dernières années ont été très différentes de ça : j'ai joué des Challengers et mon classement a chuté. En fin de compte, je continue parce que j'aime le jeu et parce que je pense toujours que je peux rivaliser au plus haut niveau." Si sa hanche ne se dérobe pas, celui qui a rappelé à ses côtés le coach de ses plus grandes heures, Ivan Lendl, pourrait bien être l'outsider numéro 1 à Wimbledon. Sa décision de ne pas s'aligner à Roland-Garros pour mieux préparer "son" tournoi traduit cette ambition. 

"Cette année, je me suis déjà entraîné trois semaines sur gazon, sans avoir vraiment de problèmes physiques qui m'arrêtent dans ma préparation" a-t-il prévenu à Stuttgart. J'ai enchaîné beaucoup de matchs la semaine dernière, et j'espère encore quelques-uns de plus dans les deux semaines qui arrivent..."

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