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Roland-Garros : 2020 est-elle l'année catastrophe du tennis français ? La réponse en chiffres

Les Français ont bafouillé leur tennis à Roland-Garros lors de cette édition 2020, c'est indéniable. Plus que d'habitude ? Éléments de réponse. 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Gaël Monfils lors de sa défaite dès le premier tour de Roland-Garros face au Kazakh Alexander Bublik, le 28 septembre 2020. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Ils étaient 29 sur la ligne de départ, ont fondu à neuf au second tour, au troisième tour, quatre et ils ont tous chuté sur la marche suivante, en 8e. "Koh-Lanta" ? Non, Roland-Garros. Cette année, l'écrémage des joueurs français Porte d'Auteuil a commencé très tôt. Et ça n'a pas cessé jusqu'au lundi 5 octobre où la dernière représentante tricolore Fiona Ferro a cédé face à l'Américaine Sofia Kenin sur le score de 6-2, 2-6, 1-6. Avant de gloser sur le mental en mousse des Tricolores ou de souligner l'incapacité du tennis hexagonal à trouver un successeur à Yannick Noah (victorieux en 1983) ou à Mary Pierce (sacrée en 2000), jetez un œil aux infographies, plus bas dans cet article, afin d'étayer vos commentaires taquins sur les réseaux sociaux ou à la machine à café.

En termes de performance pure, ce cru 2020 a un sale goût de piquette. Et on peut craindre le pire pour les années à venir. Aucun des Mousquetaires (Gasquet, Tsonga, Simon et Monfils) n'était présent au second tour, une première depuis 2004, et ces derniers s'approchent de la retraite. On peut craindre un trou générationnel comme cela s'était produit dans les années 1990 entre la génération Leconte-Noah et celle de Cédric Pioline. Le jeune Hugo Gaston, meilleur Français, qui est parvenu à atteindre les 8es de finale, incarne une relève encore un peu tendre (Corentin Moutet battu en six heures, Quentin Halys et Ugo Humbert surpris dès le premier tour..).

Chez les dames, c'est aussi à la classe biberon que revient le gros de la performance tricolore : les noms de Clara Burel (sortie au 3e tour) ou Fiona Ferro (dernière tricolore, éliminée en 8e de finale) vous parlent sans doute moins que celui des deux locomotives Caroline Garcia ou Kristina Mladenovic. Mais ces dernières peinent à renverser la vapeur face à une courbe de performance en pente douce. Les deux ont ainsi atteint les quarts de finale Porte d'Auteuil en 2017 mais n'ont jamais réussi à réitérer pareille performance depuis. "Kiki" a été sortie sans ménagement dès le premier tour, quand Caroline Garcia a touché ses limites en étant balayée en 8e de finale.

Si on compte plus précisément le nombre de fois où vous vous êtes levés de votre canapé pour saluer un succès d'un joueur français, c'est encore plus significatif. Pour vous permettre de mesurer l'étendue des dégâts, on compte entre 25 et 30 joueurs tricolores alignés au premier tour depuis 2010, le chiffre a pu grimper à 34-35 dans les années 1990-2000, et s'établissait plus bas au début de la période étudiée (21 en 1985 ou 23 en 1984).

Il faut remonter à une année 2010 particulièrement noire pour trouver trace d'un aussi mauvais bilan (à l'époque, six victoires chez les dames, neuf chez les hommes dont trois à l'actif du seul Jo-Wilfried Tsonga, unique Français en deuxième semaine). Pour 31 joueurs en lice, ça faisait maigre.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, 1990, l'année du fameux sketch des Inconnus sur la lose à la française, n'avait pas été si terrible pour le tennis français. C'est l'année 2020 qui mérite désormais aussi ce titre.

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