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Pourquoi Roger Federer a-t-il été absent si longtemps à Roland ?

2016, 2017 et enfin 2018, Roger Federer a zappé Roland-Garros pendant trois longues années. Entre blessures, volonté de se préserver et longévité, pourquoi le vainqueur de l'édition 2009 a-t-il fait ces choix ?
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (GABRIEL BOUYS / AFP)

Les spectateurs français ont bien cru ne jamais revoir Roger Federer sur un court dans l’Hexagone. Si l’annonce de son forfait pour l’édition 2016 de Roland-Garros avait surpris, celles pour 2017 puis 2018 étaient plus attendues. Au point que l’on ne voyait pas pourquoi le Maître rejouerait sur la terre battue parisienne où il estime sans doute à raison ne plus pouvoir gagner. Et puis Federer est revenu sur terre. “D’abord c’est l’envie” qui l’a poussé nous expliquait-il voilà quelques jours. Mais alors pourquoi, n’était-il pas là pendant trois éditions?

D’abord, il faut sans doute chercher la cause de ces forfaits successifs dans ses résultats sur ses dernières apparitions à Roland-Garros. Systématiquement dans le dernier carré entre 2005 et 2012 (à l’exception notable de 2010), le Suisse n’a plus connu cette joie entre 2013 et 2015 se faisait sortir successivement en quarts par Tsonga, en 8es par Gulbis puis encore en quarts dans une démonstration de puissance par son compatriote Wawrinka, futur vainqueur en 2015. Pourquoi s’échiner à vous battre sur une surface quand vous n’êtes plus capable d’y remporter un tournoi ? Le dernier trophée majeur de Federer sur l’ocre remonte à Madrid en 2012…

"Un risque inutile"

L’autre raison évidente de cette absence de quatre ans désormais réside dans la dureté de la surface pour les corps et encore plus pour celui de Federer, déjà âgé de 33 ans sur son premier forfait. Touché au dos pendant toute la première partie de la saison en 2016, Federer avait déclaré forfait pour la levée française du Grand Chelem. “J'ai le sentiment que jouer ce tournoi serait prendre un risque inutile si je ne suis pas vraiment prêt, expliquait-il le 19 mai 2016. La décision n'a pas été facile à prendre, mais je l'ai prise afin d'assurer que je pourrais jouer le reste de la saison et pour m'aider à prolonger ma carrière”.

Existe-t-il un tennisman dans l’histoire qui a plus pris soin de son corps que Roger Federer ? “Je crois que c'est la meilleure des choses de zapper la saison sur terre battue cette année, et ainsi me préparer pour la saison sur gazon puis sur dur”, répétait-il encore en 2017. Cette saison 2017 marque son retour au plus haut niveau. Cinq après son dernier Grand Chelem, le Suisse triomphe à nouveau en Australie puis plus tard sur le gazon de Wimbledon.

 

Sa fraîcheur physique fait la différence à Londres et valide son choix de zapper la saison sur terre. Aussi, il refait le même choix en 2018. “J'ai décidé de ne pas jouer sur terre. On a beaucoup discuté récemment pour voir où on se trouve. Pour finir, on avait la même opinion qu'il était plus simple de rester sur deux surfaces que sur trois en ce moment, détaillait-il l’année dernière. J'aimerais encore jouer le plus longtemps possible et pour ça, on a pensé que la terre battue n'était pas la bonne solution”. A 37 ans et alors qu’il est encore 3e mondial, difficile de dire que la stratégie de Federer était mauvaise.

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