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Infiltration lors des compétitions sportives : "Il n'y a que le cyclisme qui a fait ce choix d'interdire les piqûres", explique un médecin du sport

Rafael Nadal a expliqué avoir joué à Roland-Garros en multipliant les infiltrations, ce qui est interdit dans les compétitions cyclistes. François Lhuissier rappelle que la fédération internationale de cyclisme est la seule à exclure ce type de traitement.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les coureurs du Criterium du Dauphiné lors de l'étape entre Saint-Paulien et Chastreix-Sancy, le 7 juin 2022. (MARCO BERTORELLO / AFP)

"Il n'y a que le cyclisme qui a fait ce choix d'interdire les piqûres" lors des compétitions sportives, a expliqué  docteur François Lhuissier, médecin du sport à l'hôpital Avicenne, mardi 7 juin sur franceinfo. Rafael Nadal, qui a remporté son 14e Roland Garros, a expliqué avoir reçu de multiples injections de xylocaïne afin d’anesthésier une douleur au pied pendant la compétition. En matière d'injection, d'infiltration et de prise de médicaments, les règles ne sont pas les mêmes selon les sports. Les cyclistes réclament une uniformatisation et dénoncent un "deux poids, deux mesures entre certains sports".

franceinfo : Pourquoi est-ce qu'il y a de telles différences ?

François Lhuissier : La réglementation antidopage est la même pour tous les sports. La Fédération internationale de cyclisme a décidé d'ajouter dans sa réglementation sportive certaines interdictions, comme la politique du "no needle" qui existe depuis une dizaine d'années, c'est-à-dire pas de piqûres, pas de produits injectés en compétition sauf si une urgence médicale le rend obligatoire. Cela ne s'applique que pour le cyclisme professionnel.

Est-ce la seule fédération sportive à faire cela ?

Oui. Il y a un autre cas particulier, celui des Ligues professionnelles américaines comme la NBA pour le basket, la NFL pour le football américain. Elles ont leurs propres règles antidopage qui sont souvent un peu plus souples que les autres. Mais pour toutes les organisations sportives sous l'égide de fédérations, la réglementation est la même. Il n'y a vraiment que le cyclisme qui a fait ce choix d'interdire les piqûres, le Tramadol, qui est un antalgique.

C'est donc l'abandon si la douleur est trop forte ?

Exactement. Ils considèrent que l'état de santé du cycliste justifie qu'il n'est plus en mesure de travailler puisque ce sont des professionnels. Dans le cadre de son travail, le cycliste n'a donc pas le droit d'utiliser des aiguilles ou de consommer du Tramadol.

Pourquoi avoir fait un tel choix ?

Avec tous les scandales de dopage qu'il y a eu dans le cyclisme, cette fédération internationale a essayé de baliser autant que possible les risques de dopages dans sa pratique et a mis en place des règles plus importantes que les autres fédérations. Mais ce ne sont pas des règles antidopage, ce sont des règles sportives.

Ces infiltrations risquent-elles de laisser des traces sur la santé ,comme le laisse entendre Rafael Nadal qui en a bénéficié ?

Ce sont des produits qui endorment la zone douloureuse, font en sorte qu'il n'ait plus mal et lui permettent de pratiquer une activité sportive. A priori, il n'y a pas de risque de réitérer ces injections à part que, comme son pied est endormi, les appuis qu'il a sont un peu moins performants et il aurait pu se blesser en se faisant une entorse. Mais les injections ne représentent pas de risque. C'est le sportif qui décide avec son médecin et prend la meilleure décision pour lui-même.

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