Rafael Nadal a joué sous infiltration : des cyclistes dénoncent "deux poids, deux mesures entre certains sports"
Le tennisman a expliqué avoir joué toute la quinzaine de Roland-Garros en multipliant les infiltrations pour limiter ses douleurs au pied gauche. Un traitement interdit dans les compétitions cyclistes. Dans le peloton du Critérium du Dauphiné, c'est l'incompréhension.
Si aucun coureur ne remet en cause Rafael Nadal, vainqueur de Roland-Garros dimanche 5 juin pour la 14e fois, le champion de France sur route Rémi Cavagna s'interroge sur les valeurs que véhicule un athlète porté aux nues pour être allé au-delà de la douleur et des piqûres : "C'est un peu bizarre de voir ça. Dans le vélo, on est vraiment très strict du fait de notre histoire, parce que le vélo n'a pas toujours été très propre. Quand on est malade, on ne peut pas partir, c'est dur, c'est comme ça. Il faut clarifier tout ça, je pense." Rafael Nadal souffre du syndrome de Müller-Weiss, une pathologie rare qui affecte l'os naviculaire de son pied gauche. Et il a expliqué avoir reçu de multiples injections de xylocaïne afin d’anesthésier la douleur. Autorisées dans le tennis, le football ou le rugby, les injections, même locales et même pour traiter une douleur à un genou ou à une cheville, sont interdites dans le cyclisme en compétition. Et c'est bien normal, répond le peloton du Critérium du Dauphiné qui poursuit sa route mardi 7 juin.
Dans un tweet après la victoire de Rafael Nadal sur la terre battue de la porte d'Auteuil, Thibaut Pinot a ironisé sur "les héros d'aujourd'hui".
Les héros d’aujourd’hui… https://t.co/KCYQ1mZjUr
— PINOT Thibaut (@ThibautPinot) June 5, 2022
Pourquoi alors ne pas uniformiser les règles pour tous les sports, se demande le cycliste français Kenny Elissonde : "Nous, on n'a pas le droit de faire ce genre de choses et c'est mieux, c'est la voie à suivre. Quand on commence à entrouvrir la porte à une chose comme ça, c'est là que les dérives arrivent. C'est une zone grise et une fois qu'on entre dans la zone grise, ce n'est pas bon. C'est sûr qu'il y a un traitement de deux poids, deux mesures entre certains sports."
"Moi, j'ai toujours vu un double traitement : nous, on est un peu vus comme des coureurs qui se dopent alors que je pense qu'il n'y a pas beaucoup plus propre maintenant que le vélo."
Kenny Elissonde, cyclisteà franceinfo
Vincent Lavenu, le manageur d'AG2R Citroën, voit dans le cas Nadal l'occasion de rappeler les choix forts faits par le cyclisme : "Le vélo a choisi les lignes strictes qui ont permis au cyclisme de redorer son blason. On a fait le choix que la santé soit la principale chose à respecter dans le cyclisme". Beaucoup de coureurs engagés sur le Critérium du Dauphiné s'inquiétaient justement ce dimanche de la santé de Rafael Nadal et des joueurs de tennis.
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