Nadal face à ses démons
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Pour la première fois depuis 2004, l'Espagnol n'a remporté cette année aucun tournoi en avril, le mois où le circuit ATP débarque sur la terre battue européenne, là où la légende Nadal s'est bâtie. Huit fois victorieux à Roland-Garros, Monte-Carlo et Barcelone, sept fois à Rome, Nadal compile des statistiques faramineuses sur terre battue : 302 victoires pour seulement 23 défaites, et 43 titres gagnés (pour un total de 62). Mais cette année, la machine s'est déréglée. Le Majorquin a été éliminé en quart à Monte-Carlo par son compatriote David Ferrer, subissant seulement sa troisième défaite en 53 matches sur le Rocher.
Un autre Espagnol, Nicolas Almagro, lui a fait connaître le même sort en quart à Barcelone, où il n'avait plus perdu depuis 2003 et restait sur 41 victoires consécutives. Nadal restait pourtant sur 17 victoires d'affilée sur terre battue face à Ferrer, qui ne l'avait battu qu'une fois dans sa carrière sur cette surface. Et il n'avait jamais perdu en dix rencontres (toutes surfaces) contre Almagro.
Manque de confiance
Le N.1 mondial a déjà maintes fois prouvé sa capacité à rebondir. Mais le constat est irréfutable : il traverse actuellement une passe très difficile. Le manque de confiance se reflète négativement sur son jeu. Sa défaite en finale de l'Open d'Australie face au Suisse Stanislas Wawrinka (N.3) en janvier l'a profondément affecté. Nadal s'imaginait enlever son 14e titre du Grand Chelem et se rapprocher du record de Roger Federer (17). Mais une blessure au dos a grippé la mécanique. Ce tournoi de Madrid, l'avant-dernier avant Rome pour préparer Roland-Garros, prend donc une importance capitale pour Nadal . Il doit renforcer son capital confiance et éviter de laisser apparaître de nouvelles failles.
Car ses derniers échecs ont relancé Djokovic pour la place de N.1 mondial. Le Serbe avait presque 4000 points de retard sur lui au sortir de l'Open d'Australie. Il n'en a aujourd'hui plus que 1800. Une élimination de Nadal avant les quarts de finale associée à une victoire finale de Djokovic permettrait à ce dernier de remonter sur le trône, qu'il avait abandonné à l'Espagnol en octobre 2013. Or, même si Nadal s'y est imposé deux fois, en 2010 et 2013, Madrid n'est pas le tournoi sur terre (il se jouait sur dur avant 2009) où il se sent le plus à l'aise. L'altitude de la capitale madrilène y rend le jeu plus rapide qu'ailleurs.
L'appétit de Wawrinka aiguisé
Mais Djokovic n'aborde pas non plus ce tournoi dans les meilleures dispositions. Il reste sur une défaite face à Federer en demi-finale à Monte-Carlo, où il était apparu grandement diminué par une blessure au poignet droit. Le Serbe a dû prendre quelques jours de repos après le tournoi monégasque et pourrait être un peu juste au niveau de sa préparation. Eliminé l'an passé dès le deuxième tour par le Bulgare Grigor Dimitrov, il lui faudra pourtant être prêt sans tarder.
Car plusieurs des hommes en forme de ce début de saison (Fabio Fognini, Alexandr Dolgopolov, Ernests Gulbis) traînent dans sa partie de tableau et son premier match, probablement contre le Croate Marin Cilic, pourrait ne pas être une partie de plaisir. Les difficultés de Nadal et l'incertitude concernant la forme de Djokovic devraient aiguiser l'appétit de Wawrinka, finaliste l'an passé et vainqueur à Monte-Carlo. Federer, victorieux à Madrid en 2006, 2009 et 2012, et les jeunes Kei Nishikori, récent vainqueur à Barcelone, et Grigor Dimitrov seront aussi à surveiller de près. Dans le tableau féminin, la N.1 mondiale Serena Williams, double tenante du titre, sera difficile à déboulonner. L'Américaine sera déterminée à se racheter après son élimination surprise au premier tour à Charleston (Etats-Unis), début avril.
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