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Tennis : "On sait depuis 10 ans que Caroline Garcia a le potentiel pour aller chercher un titre en Grand Chelem", encense Amélie Mauresmo

Première et dernière Française avant Caroline Garcia à avoir remporté le Masters de fin de saison, en 2005, Amélie Mauresmo a exprimé, mardi, sa grande joie après le sacre de son ancienne joueuse en Fed Cup.

Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Caroline Garcia célèbre sa victoire en Fed Cup contre la République tchèque, aux côtés de la sélectionneuse Amélie Mauresmo, le 13 novembre 2016. (PATRICK HERTZOG / AFP)

L'hommage de la pionnière. Après le sacre de Caroline Garcia au Masters WTA de fin de saison, Amélie Mauresmo a pris la parole au cours d'une conférence presse organisée par la Fédération française de tennis, mardi 8 novembre. L'actuelle directrice de Roland-Garros s'est réjouie de la performance de son ancienne joueuse en Fed Cup, 17 ans après avoir été la première Française à remporter ce tournoi réunissant les meilleures joueuses du monde au terme de la saison.

Avez-vous pu échanger avec Caroline Garcia durant son tournoi, pour lui donner des conseils ?

Amélie Mauresmo : Non, ça je ne l'ai jamais fait. Mais oui, on a échangé. C'est marrant parce que ce n'est pas comme si on échangeait toutes les semaines. Elle m'a demandé : "Au fait, c'était quoi ton parcours au Masters [de 2005] ? Et tes résultats en poules ?". Je lui ai dit que j'avais perdu un match, avec un clin d'oeil. C'était juste avant son troisième match, qui était décisif pour sa qualification en demi-finales. Mais j'avais fait exprès de ne pas lui préciser que, moi, j'étais déjà qualifiée quand j'avais perdu. 

Pensez-vous que cette victoire la débloquera en Grand Chelem, comme ce fut le cas pour vous après 2005 ?

Je me souviens qu'à l'époque, ça faisait un petit moment que j'étais dans les cinq à dix meilleures joueuses au monde. Je calais en quarts de finale ou en demi-finales de Grand Chelem, alors que j'étais censée aller plus loin depuis des années. C'était comme si je combattais mes démons. [Le sacre au Masters] avait été capital dans mon parcours et dans ma quête d'une victoire en tournoi du Grand Chelem. Derrière, j'ai surfé sur cette vague de confiance tout au long de la préparation hivernale et de la première partie de saison en 2006. Je gagne l'Open d'Australie, à Paris, à Anvers... Ça s'était très bien passé.

Qu'est-ce qui sépare un sacre en Masters d'une couronne en Grand Chelem ?

Le Masters est une compétition très difficile à remporter, mais moins qu'un Grand Chelem pour deux raisons. La première, c'est que tu as droit à l'erreur. L'autre, moins évidente, est que tu joues sur une semaine au lieu de deux. Quand tu gamberges, la gestion est plus simple que sur une quinzaine. En ce qui la concerne, on sait depuis 10 ans qu'elle a le potentiel pour aller chercher un Grand Chelem. Ses pépins physiques ont l'air derrière elle, et elle n'a pas l'air usée. Le champ des possibles est large et c'est tout ce que je lui souhaite. 

En début de saison, personne n'aurait misé sur une telle saison de sa part. Sur quels plans s'est-elle améliorée en 2022 ?

Pour moi, quand toutes les planètes sont alignées, elle fait partie des meilleures. Son jeu est extrêmement complet. Sa puissance de frappe est énorme. Son service fonctionne super bien et elle peut le varier à la carte, c'est assez énorme. En plus, elle a réglé la mire au retour, ce qui met une pression supplémentaire sur ses adversaires. Techniquement, c'est très propre. Elle maîtrise mieux les raisons tennistiques qui font qu'elle est à ce niveau. Elle peut encore progresser sur ses choix. Etre agressive, c'est bien, c'est mieux quand c'est sur la bonne balle.

Bien qu'elle ait 29 ans, il y a comme l'impression qu'elle est au début de quelque chose...

On n'est pas du tout vers la fin, mais alors pas du tout. Forcément, quand on est à ce niveau-là, on en est très loin. Elle a trouvé ses marques, de la fraîcheur. Elle est bien physiquement. A moins que ça se dégrade à ce niveau-là, je ne vois pas comment on pourrait voir les choses autrement.

Sa victoire est un symbole fort pour le tennis féminin, qui donne l'impression de porter le tennis français en ce moment...

A partir du moment où les Françaises, et les Français, pointent le bout de leur nez dans les derniers carrés de gros tournois, tout me réjouit. Je suis contente que le tennis féminin se porte bien. C'est une locomotive énorme pour un sport d'avoir l'un de ses meilleurs représentants aller loin dans un tournoi que tout le monde regarde. C'est un bol d'oxygène énorme et j'espère que ça inspirera beaucoup de monde. C'est magnifique pour elle de pouvoir fêter ça en France, dès la semaine prochaine, avec une rencontre à domicile en Billie Jean King Cup [les 11 et 12 novembre contre les Pays-Bas au Portel].

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