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Amélie Mauresmo, une reine à la tête des Internationaux de France

L'ancienne numéro 1 mondiale a été nommée directrice de Roland-Garros, jeudi.

Article rédigé par Célia Sommer, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Amélie Mauresmo assure avoir été harcelée par son ex-compagne, photo d'illustration, 2021. (WILLIAM WEST / AFP)

La carrière d'Amélie Mauresmo prend un tout nouveau tournant. "Amé" est la nouvelle directrice de Roland-Garros, a annoncé le jeudi 9 décembre 2021 la Fédération française de tennis (FFT), confirmant une information de Franceinfo: sport. Une nouvelle consécration pour l'ancienne joueuse de tennis française, qui devient la première femme à exercer cette fonction. À vrai dire, être pionnière est presque devenue une habitude pour l'ex-championne, qui s'est très vite imposée comme l'une des plus grandes sportives tricolores de l'histoire. 

"Si je m'exprime peu, c'est parce que j'ai le sentiment de ne pas avoir grand chose à dire", avait-elle tendance à répéter, en toute humilité. Pourtant, à 42 ans, l'ancienne reine de la WTA continue d'écrire l'histoire de son sport. Amélie Mauresmo détient le palmarès le plus brillant du tennis tricolore, depuis le règne de Suzanne Lenglen au début du siècle dernier. Surtout, elle est la seule Française, femmes et hommes confondus, à avoir occupé le premier rang mondial en simple (pendant 39 semaines non consécutives entre 2004 et 2006) et à avoir remporté au moins un tournoi du Grand Chelem.

Un côté précurseur

Au total, elle comptabilise vingt-cinq victoires sur le circuit WTA, dont un sacre aux Masters (2005) et deux trophées en Grand Chelem l'année suivante, à l'Open d'Australie et Wimbledon en l'emportant deux fois en finale contre Justine Henin. Celle qui a fait ses premiers pas sur les courts à l'âge de quatre ans a également été vice-championne olympique aux Jeux d'Athènes en 2004. Une liste de succès qui fait d'elle la Tricolore la plus titrée depuis les débuts de l'ère Open en 1968, devant Mary Pierce, Marion Bartoli ou encore Julie Halard.

Amélie Mauresmo soulève son trophée à Wimbledon, le 8 juillet 2006.   (GLENN CAMPBELL / AFP)

Mais "Amé" n'a pas été précurseure que sur les courts. En-dehors aussi. Alors qu'elle a seulement 19 ans, la joueuse révèle son homosexualité au détour d'une question posée par une journaliste du Figaro pendant une interview. "La journaliste voulait écrire un portrait, elle m’a demandé pourquoi j’avais déménagé. Je lui ai répondu que mon amie vivait à Saint-Tropez, et qu’'amie', c’était 'ie'"confiait-elle au magazine Têtu en 1999. 

Amélie Mauresmo est ainsi dévenue la deuxième joueuse de son sport à dévoiler son homosexualité, après la Tchécoslovaque Martina Navratilova en 1981. "En France, il paraît que je suis la première sportive – ou sportif, aussi – qui le dit. Je n’avais pas réalisé. Je pense que cela va faire du bien à la communauté", poursuivait-elle. 

Elle avait ensuite fait la une du magazine Paris Match avec sa compagne et avait en quelque sorte regretté que les choses se soient déroulées de cette façon. "Il y a eu sur moi un focus plus qu'énorme que je n'imaginais pas du tout", racontait-elle dans les colonnes du journal l'Équipe en 2016. "J'aurais certainement dû le faire de manière moins brutale."

Une femme dans un milieu d'hommes

L'ancienne numéro un mondiale n'a jamais eu peur de bousculer l'ordre établi. Elle l'a montré, encore une fois, en devant l'entraîneure de l'Écossais Andy Murray entre juin 2014 à mai 2016. "Je pense que les gens ne prenaient pas ça au sérieux", racontait le joueur à nos confrères du Parisien en 2015. "Ils m'ont dit des choses dont je me souviens encore… Cela ne serait jamais arrivé si j'avais embauché un homme qui a gagné, comme elle, deux titres du Grand Chelem et été n°1 mondial. Personne n'aurait remis mon choix en question." 

Forte de sa solide expérience en coaching avec le Britannique, l'ancienne capitaine de la Fed Cup a également été la première Française à être nommée capitaine de l'équipe de France pour la Coupe Davis. "Une nouvelle porte s'ouvre pour moi. Je suis très fière de casser les codes, même si je ne suis pas là uniquement parce que je suis une femme mais parce que je peux amener quelque chose", arguait-elle lors de sa nomination sur le banc de l'équipe de France. Elle avait finalement renoncé à ce rôle quelques mois plus tard, les joueurs de l'équipe de France lui ayant fait savoir qu'ils n'étaient pas favorables à ce qu'elle soit en parallèle l'entraîneure de Lucas Pouille.

Amélie Mauresmo a désormais un nouveau défi à relever. Si celle qui a remporté Roland-Garros en catégorie juniors (1996) s'éloigne des courts à proprement parler, elle met les pieds dans un domaine tout nouveau pour elle : l'administration et les rouages fédéraux de son sport. Pour un jour, peut-être, viser encore plus haut et plus grand.

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