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Vidéo Hallucination, pied gelé... Elisabeth Revol raconte sa nuit seule à 6 700 mètres

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Durée de la vidéo : 2 min
Envoyé spécial. Halllucination, pied gelé... Elisabeth Revol raconte une nuit seule à 6 700 mètres
Envoyé spécial. Halllucination, pied gelé... Elisabeth Revol raconte une nuit seule à 6 700 mètres Envoyé spécial. Halllucination, pied gelé... Elisabeth Revol raconte une nuit seule à 6 700 mètres
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Après avoir mis à l'abri son coéquipier blessé, Elisabeth Revol se retrouve seule dans la descente du Nanga Parbat. L'alpiniste passera une deuxième nuit dehors, à 6 700 mètres, en plein hiver, dans l’Himalaya. Une nuit de cauchemar et d'hallucination qu'elle raconte à "Envoyé spécial" dans cet extrait.

Le 25 janvier 2018, Elisabeth Revol et Tomasz Mackiewicz ont réussi un exploit : ils ont atteint le sommet du Nanga Parbat, dans l’Himalaya. Mais la joie est de très courte durée. "Tomek" a perdu la vue et respire de plus en plus mal. Elisabeth lance un SOS. Ils entament une descente difficile, Tomek est atteint d’ophtalmie des neiges et ne voit plus rien. Pendant neuf heures, Elisabeth aide son compagnon à descendre, jusqu’à 7 200 mètres où ils s’abritent pour la nuit, sans tente ni réchaud.

Le lendemain, elle reçoit la consigne de descendre seule. Un hélicoptère doit venir chercher son coéquipier, il ne pourra prendre qu’une seule personne à son bord. Il lui faut donc continuer la descente seule, pour que l’hélicoptère puisse revenir la chercher après avoir récupéré Tomek.

Mais la descente se transforme en enfer, et l'hélicoptère annoncé ne viendra jamais… Voici le récit d'Elisabeth Revol à "Envoyé spécial".

Seule dans l'Himalaya

Après avoir mis Tomek à l'abri, l'alpiniste se retrouve seule dans la descente. Les secours ne viennent pas, et elle s'apprête à passer une deuxième nuit dehors, en plein hiver, dans l'Himalaya...

"Je suis sans tente, sans matelas, je n'ai rien bu, rien mangé depuis je ne sais pas combien de temps. Tomek est tout seul. Et là, j'apprends que je dois passer une nuit de fortune à 6 700 mètres, sur une hivernale, en Himalaya."

"Je suis en colère, et j'ai peur"

"Autant, dans les Alpes, je peux arriver à passer une nuit de fortune… en Himalaya, je ne savais même pas que c'était possible", explique l'alpiniste à "Envoyé spécial". Elle se sent alors "éloignée, trahie, en danger". "Je suis en colère à ce moment-là. Et j'ai peur", ajoute-t-elle.

Le lendemain matin, Elisabeth est vivante, mais en piteux état. Victime d'une hallucination, elle a enlevé sa chaussure pendant la nuit. Elle a rêvé qu'on lui apportait des boissons chaudes en échange de sa chaussure, qu'elle a ôtée dans son sommeil.

"Me suis gelé cinq orteils. C'est du bois"

"Et je me suis réveillée le lendemain en chaussettes. […] Tout de suite, je me suis dit : 'Le pied, il est dans quel état ?' Et quand j'enlève ma chaussette, le pied, il est blanc..."

Elisabeth s'est gelé cinq orteils. Victimes de gelures de stade 4, la Drômoise a suivi un protocole de soins intensifs pour essayer d’éviter l'amputation.

Extrait de "Sauvetage au sommet", un reportage diffusé le 8 février dans "Envoyé spécial".

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