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Ce qu'il faut savoir avant la tentative de traversée de la Manche de "l'homme volant", Franky Zapata

Celui qu'on surnomme "l'homme volant" va tenter la traversée de la Manche sur son Flyboard, une machine volante autonome alimentée en kérosène.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Franky Zapata, le 24 juillet  à Saint-Inglevert (Pas-de-Calais). (DENIS CHARLET / AFP)

Il est "prêt physiquement et techniquement". Franky Zapata, surnommé "l'homme volant", va tenter, jeudi 25 juillet, de traverser la Manche en volant grâce à son Flyboard, une machine volante autonome alimentée en kérosène. Un défi fou qui arriverait 110 ans après l'exploit de Louis Blériot, premier aviateur à avoir franchi le détroit par les airs.

Qui est Franky Zapata ? 

Ce Marseillais de 40 ans, passionné d'aviation, est champion d'Europe et du monde de jet-ski. Son visage ne vous dit rien ? Souvenez-vous du 14-juillet. Lors du défilé militaire sur les Champs-Elysées, Franky Zapata avait offert un épatant spectacle futuriste : fusil en main, il avait volé à plusieurs dizaines de mètres du sol sur son invention, "100% développée en France" dans les ateliers de son entreprise au Rove (Bouches-du-Rhône).

Quel est son trajet ? 

Franky Zapata doit s'envoler jeudi matin, "entre 6 heures et 9 heures", de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) pour rejoindre "les alentours" de Douvres, en Angleterre, a indiqué son entourage sans dévoiler la destination exacte. "Le seul lieu ayant donné son accord pour nous accueillir ne souhaite aucune promotion et aucun média présent. Il ne sera donc pas possible de filmer l'atterrissage", a-t-on ajouté. Au total, "l'homme volant" doit parcourir 36 kilomètres, pendant environ vingt minutes. Il volera à environ 140 km/h, à 15-20 mètres au-dessus de l'eau.

C'est quoi le Flyboard ? 

Cet engin futuriste est une machine volante autonome alimentée en kérosène, stocké dans son sac à dos. Il est doté de cinq mini-turboréacteurs qui lui permettent de décoller et d'évoluer debout dans les airs. Le Flyboard peut aller jusqu'à 190 km/h et présente une autonomie d'une dizaine de minutes.

L'invention de Franky Zapata avait déjà été exhibée lors du Forum innovation défense de Paris, fin 2018. Lors d'une démonstration des forces spéciales, le Flyboard Air avait été utilisé comme plateforme pour un tireur d'élite positionné en appui de commandos partis à l'assaut depuis des embarcations sur la Seine. Cette plateforme volante intéresse les forces spéciales françaises, qui y voient du "potentiel pour un emploi dans les opérations spéciales en zone urbaine".

Fera-t-il la traversée sans s'arrêter ? 

Non. Pour cette traversée de la Manche, Franky Zapata devra se ravitailler en route. En effet, cela "l'aurait [sinon] obligé à porter 70 litres de kérosène sur le dos", ce qui est "trop lourd pour la machine", explique Stéphane Denis, le directeur artistique du projet à 20 Minutes.

Au départ, "le plan initial était de se ravitailler deux fois en vol, à l'aide d'un bateau positionné en mer", a expliqué Franky Zapata lors d'une conférence de presse. "Pour nous, cela était plus pratique car nous n'avions pas à nous poser sur le bateau, ce qui nous enlevait des contraintes, notamment celle de la possibilité d'une mer déformée. Malheureusement, au départ, nous avons eu un avis défavorable de la préfecture maritime qui nous a interdit de nous ravitailler dans les eaux françaises, donc il a fallu changer tous les plans et développer à la dernière minute des sacs à dos de kérosène plus gros."

Franky Zapata va donc se ravitailler une fois, du côté anglais, à 18 km des côtes françaises. Concrètement, il va se poser sur un bateau et changer de sac à dos pour repartir avec 35 litres de kérosène sur le dos. 

Pourquoi ce défi serait-il un exploit ? 

Comme il le confiait dimanche au Parisien, "j'ai 30% de chances d'y arriver". Et pour cause : "Le 14-Juillet, c'était facile, un petit tour et je suis revenu ! J'ai utilisé 3% des capacités de la machine alors que, pour la Manche, j'aurai besoin de 99,9%. Ce n'est pas gagné d'avance." Et "avec tous les médias qui me suivent maintenant, j'ai la pression coefficient 10", a-t-il aussi reconnu. 

Le Marseillais le sait : s'il réussit, il entrera dans l'histoire ouverte par Louis Blériot, premier homme à avoir réussi la traversée de la Manche en avion, en 1909. Parti à 4h41 le 25 juillet du hameau des Baraques à Sangatte (rebaptisé Blériot-Plage en 1936), il avait posé son aéroplane à 5h18 dans une prairie, au pied du château-fort qui domine le port de Douvres, après avoir couvert en 37 minutes les 43 km à la vitesse moyenne de 65 km/h. Ce vol avait jeté les bases de l'aéronautique moderne. Est-ce qu'il en sera de même pour Franky Zapata ? L'avenir nous le dira. 

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