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Sports d'hiver : pour nettoyer la montagne, des bénévoles démontent de vieilles remontées mécaniques

Une centaine de remonte-pente sont obsolètes en France mais les habitants y restent souvent attachés, comme à Saint-Firmin, dans les Hautes-Alpes. 

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des remontées mécaniques vides (photo d'illustration).  (GIACOMO ITALIANO / MAXPPP)

Démonter les vielles remontées mécaniques devenues inutiles pour nettoyer la montagne est une des initiatives des acteurs du secteur pour s'adapter au changement climatique, qui bouleverse l'économie du ski à court terme. Un travail majoritairement assuré par des bénévoles, comme Jean-Paul Rochaix. ll l'a effectué pendant 20 ans avant de se professionnaliser et de créer son entreprise Ren Nature. "Cette année c'était très régulier avec des chantiers parfois importants, que ce soit en Chartreuse, dans les Alpes ou en Ardèche", explique-t-il. 

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Son dernier chantier était près de chez lui, à Saint-Firmin (Hautes-Alpes), une petite commune de moyenne altitude près de Gap. "C'est au-dessus de la butte, on a un petit plateau là et au-dessus, on a effectivement notre ex-station de ski", montre-t-il. Sur le plateau, il y avait donc un seul tire-fesse. Rien à voir avec une activité industrielle, c’était plutôt le "ski social" selon un élu à la mairie. "On utilisait le remonte-pente pendant les vacances et les week-ends, explique Didier Bozon. Le reste de la semaine, la station ne tournait pas. C'était vraiment que du festif."

Une centaine de remontées mécaniques obsolètes en France  

Le tire-fesses a été arrêté il y a longtemps, mais il a fallu une quinzaine d’années pour tourner la page. La charge affective autour de ces installations est forte.

"Une remontée mécanique, c'est une histoire qui laisse des traces au niveau économique, du territoire, mais aussi au niveau des cœurs. J'ai même vu couler des larmes."

Jean-Paul Rochaix, directeur d'une entreprise de démontage des remontées mécaniques

à franceinfo


En France il existe une centaine de remontées mécaniques obsolètes dans des petites stations, d’après l'Association nationale de protection de la montagne Mountain Wilderness. C’est cette association qui pilote les opérations de démontage bénévoles depuis 20 ans. Nicolas Masson, chargé de la coordination, pense que le nombre de chantiers va grimper dans les dix ans qui viennent. "Il y a quelques sites et stations connus dont on sait qu'ils sont dans une précarité immense, souligne-t-il. Chaque automne, la question se pose : est-ce que la station va pouvoir redémarrer ?" "Il y a aussi, poursuit-il, un certain nombre d'installations assez anciennes qui arrivent en fin de cycle de vie. Le coût de la révision et de la mise aux normes risque d'être insupportable et donc l'exploitation ne pourra pas continuer." 


La loi dite "montagne" impose maintenant une obligation de démontage pour les nouvelles remontées mécaniques, dans un délai de trois ans à compter de la mise à l'arrêt définitive de ces infrastructures. Le syndicat des exploitants a commencé à s’engager sur le sujet.

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