Mondiaux de ski alpin 2023 : "Trou Noir", passage à 58%, tracé olympique... Découvrez l'Eclipse et le Roc de Fer, les deux pistes de Courchevel et Méribel

A l'occasion des championnats du monde de ski alpin 2023, qui ont vu Federica Brignone remporter le combiné d'ouverture lundi, les épreuves femmes se déroulent à Méribel sur la célèbre Roc de Fer et les courses masculines à Courchevel sur l'Eclipse. Les deux pistes accueilleront toutes les épreuves, du 6 au 19 février. Clément Noël, Mikaela Shiffrin, Marco Odermatt ou Tessa Worley parviendront-ils à être sacrés champion du monde sur l'une de ces deux pentes ? Franceinfo: sport vous présente en détail les deux pistes qui seront le théâtre des exploits de ces Mondiaux.

L'Eclipse, à Courchevel

La piste (noire pour les touristes) qui accueille les épreuves masculines des championnats du monde avait été dessinée et tracée pour l'occasion. Elle est donc "toute neuve et toute fraîche" comme les Savoyards aiment le rappeler quand ils se dirigent au Praz, le petit village pittoresque qui accueille l'aire d'arrivée. Les meilleurs descendeurs de la planète l'avaient foulée pour la première fois lors des finales de la Coupe du monde, il y a moins d'un an (le 16 mars 2022).

Depuis, elle a encore évolué, comme le raconte Sébastien Santon, chef de piste de L'Eclipse : "L’Eclipse est une fusion de plusieurs pistes qui existaient déjà pour les touristes. On a juste ajouté une nouvelle portion de 200 mètres sur le bas, parce que l’ancienne piste formait un angle trop brutal pour la descente. Ce nouveau segment correspond au stade de slalom."

La piste s'élance à 2235 mètres d'altitude, à deux pas du désormais célèbre sommet du col de la Loze, et propose une pente exigeante à 30% de moyenne sur 3,2 kilomètres, avec un passage maximal à plus de 58% dans le mur de la Bux. Dénivelé total : 940 mètres.

L'Eclipse par Xavier Fournier-Bidoz, chef de l'équipe de France masculine de la vitesse :

"Certains disent que ça ressemble à Kitzbühel. Mais moi, je pense qu'elle ne ressemble qu'à l'Eclipse. Elle est bien dessinée. J'adore le haut, qui dure plus d'une minute. Il y a des beaux sauts qui volent assez loin, mais ce n'est pas dangereux comme ils atterrissent dans la pente. Par rapport à ce qu'on a fait l'année passée, le changement, et c'est pour ça qu'on l'appelle l'Eclipse, c'est la lumière en bas. Quand on arrive au saut des Jockeys, il y a encore une courbe et après on arrive au "Trou noir". À partir de là, ça va être un peu la nuit. C'est ce qui change par rapport à l'année dernière et c'est ça qui va faire la difficulté de la piste."

Le Roc de Fer, à Méribel

Si ce n'est pas l'une des grandes classiques chaque saison, la piste de Méribel, destinée aux femmes lors de ces Mondiaux, est mythique par son histoire. Car en 1992, c'est elle qui fut le théâtre des épreuves féminines des Jeux olympiques d'Albertville. Elle est ensuite revenue sur le circuit plus de 20 ans après, à l'occasion des finales 2015 et après un joli lifting.

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Depuis, la piste habituellement bleue pour le commun des mortels revient très régulièrement au programme de la Coupe du monde chez les femmes. Elle part à 2150 mètres d'altitude sur un versant de montagne qui porte son nom et sur 2,5 km de pente qui atteint les 32% de moyenne. Dénivelé total : 690 mètres.

Le Roc de Fer analysé par Marco Viale, chef de l'équipe de France féminine de la vitesse :

"On peut la découper en deux parties. Le premier secteur est très rapide, très glissant sur une trentaine de secondes, jusqu’au passage du tunnel. Ensuite, elle devient beaucoup plus technique, avec des changements d’exposition au soleil qui vont affecter la visibilité des skieuses. Il faudra aussi voir comment la neige sera travaillée, si des mouvements artificiels de terrain seront créés ou non. Pour résumer, ce n’est pas une piste facile, mais elle est très glissante et peut être très intéressante. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise piste, ni de tracé idéal. Le ski, c’est un sport d’adaptation. Le meilleur sur la ligne, c’est celui ou celle qui s’adapte le mieux.”