Patinage artistique : on vous résume l'affaire Kamila Valieva, contrôlée positive aux JO d'hiver en 2022 et finalement suspendue quatre ans

Contrôlée positive à la trimétazidine lors des JO de Pékin en 2022, la patineuse russe Kamila Valieva a été suspendue pour quatre ans, à compter du 25 décembre 2021.
Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La patineuse russe Kamila Valieva à la CSKA Arena de Moscou le 14 février 2023. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

La patineuse russe Kamila Valieva, révélation des Jeux olympiques d'hiver 2022, mais contrôlée positive à la trimétazidine lors d'une compétition deux mois auparavant, a été suspendue pour quatre ans à compter du 25 décembre 2021. La décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) est tombée lundi 29 janvier. Franceinfo: sport récapitule les deux ans de flottement, entre son contrôle positif et l'annonce de sa sanction.

7 février 2022 : la perle Valieva éblouit la planète

Kamila Valieva éclate au grand jour le 7 février, lors du programme libre par équipes au Jeux olympiques d'hiver de Pékin. La jeune prodige russe, engagée dans ses tous premiers Jeux, y réalise un authentique exploit. Alors que personne n'avait jamais réalisé de quadruple saut lors d'une épreuve olympique, Valieva réussit la figure deux fois et décroche l'or olympique sous les couleurs du Comité olympique russe. Malgré sa prouesse, aucun podium n'est dressé. Mutique dans un premier temps, le CIO évoque, deux jours plus tard, "un problème juridique". Sans dévoiler plus de détails...

11 février 2022 : son contrôle positif révélé

Quatre jours plus tard, l'ITA, instance en charge des contrôles antidopages, confirme que Valieva a été contrôlée positive à la trimétazidine fin décembre 2021, lors des championnats de Russie. Cette molécule, utilisée pour soulager des angines de poitrine, est interdite par l'Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2014. La prodige a alors 15 ans, et son jeune âge en fait une "personne protégée"

L'affaire est alors transmise au Tribunal arbitral du sport (TAS), qui promet de rendre un verdict avant le 15 février, date des compétitions individuelles femmes. La veille de la compétition, Valieva est autorisée à concourir par le TAS, qui annonce malgré tout qu'aucun podium ne se tiendra en cas de médaille. Après ce feuilleton, la jeune patineuse craque mentalement et termine quatrième du programme libre. Son cas fera jurisprudence auprès des instances, qui rehausseront l'âge minimum à 17 ans.

8 novembre 2022 : devant l'inertie russe, l'Agence mondiale antidopage saisit le TAS

Fin octobre 2022, l'agence russe antidopage annonce son refus de communiquer les résultats de l'enquête concernant l'affaire Valieva, dans le but de "garantir les intérêts de la patineuse". Son statut de "personne protégée" à l'époque est alors avancé. Quelques mois plus tôt, en avril 2022, le président russe Vladimir Poutine avait jugé "impossible" que Valieva ait agi de manière "malhonnête".

En l'absence de "progrès" du côté russe, l'Agence mondiale antidopage (AMA) prend les devants et saisit le TAS le 8 novembre. Elle en a le droit, en cas de "manquement de la part d'une organisation antidopage à l'obligation de rendre une décision dans un délai raisonnable".

13 janvier 2023 : la Russie blanchit Valieva, l'AMA conteste

L'agence russe antidopage se résoud finalement à communiquer... et décide de blanchir Kamila Valieva, estimant qu'elle n'avait commis "aucune faute ou négligence". L'AMA se dit "préoccupée" par cette annonce et conteste formellement ce verdict. Le 21 février 2023, l'instance saisit à nouveau le Tribunal administratif du sport et réclame quatre ans de suspension et l'annulation de tous ses résultats à partir du 25 décembre 2021, jour du contrôle positif.

29 janvier 2024: Valieva est condamnée

Le cas Valieva est examiné une première fois par le TAS fin septembre, à Lausanne (Suisse). Mais après trois jours d'audience à huis clos, le panel de trois juges arbitres décide de renvoyer la séance aux 9 et 10 novembre, demandant que soient produits "d'autres documents".

À la suite de cette deuxième audience, le TAS indique que les résultats seront transmis "à la fin du mois de janvier 2024". Le 29 janvier, le TAS annonce sa suspension pour quatre ans à compter du 25 décembre 2021, soit jusqu'au 25 décembre 2025, ce qui compromet sa participation aux JO de Milan-Cortina d'Ampezzo (6-22 février 2026). Tous ses résultats obtenus après le 25 décembre 2021 sont égalment annulés.

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