RETRO. L'année de Martin Fourcade vue par Martin Fourcade en cinq dates
Le 12 mars, Martin Fourcade devient champion du monde, pour la sixième fois de sa carrière, sur l'individuelle à Kontiolahti (Finlande) grâce à un superbe 19/20 au tir. Au passage sur la ligne, le Catalan lève l'index au ciel en hommage à Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine décédés trois jours plus tôt.
"Beaucoup d’émotions pour moi. C’était un début de championnat compliqué (12e sur le sprint, 7e sur la poursuite) avec des conditions qui n’étaient pas faciles. Une course pleine et maîtrisée sur le plan individuel et beaucoup de bonheur avec un sixième titre mondial. C’était la cinquième année consécutive que je repartais d'un grand championnat (les Mondiaux 2011, 2012 et 2013 et les JO 2014) avec au moins un titre majeur. Le contexte a joué dans mon émotion, c’est vrai que j’étais assez affecté par ce qu’il s’était passé. Je me suis, étrangement ou pas, senti très proche de cette tragédie, elle m’a beaucoup touché. A la fin de la course, j’ai lâche toutes les émotions. Pendant la course, on est concentré sur le technique et on essaye de ne pas s’évader du tout."
Le 21 mars, sa 4e place sur la poursuite de Khanty Mansiysk (Russie) lui permet de remporter un quatrième globe du classement général de la Coupe du monde. Martin Fourcade est le premier à réaliser une telle performance dans l'histoire du biathlon masculin.
"C’est le titre majeur en biathlon, celui que l’on veut tous gagner au début de la saison. C’était vraiment génial. Un titre mondial, c’est l’émotion dans l’instant, la course d’un jour. Le globe de cristal c’est la récompense de toute une saison. Il récompense ma saison mais aussi le staff qui a fait un travail incroyable. On savoure plus intérieurement avec beaucoup de fierté contrairement à un titre mondial où l'on va être sur une explosion de joie. Un globe c’est plus intérieur. Les six globes de suite (de la Suédoise Magdalena Forsberg entre 1996 et 2002, ndlr) ?Ce n’est pas impossible puisqu’elle l’a fait. Tous les ans, c’est mon objectif principal. C’est l’une des récompenses sportives les plus dures à obtenir. Il y a énormément de paramètres qui entrent en jeu. C’est très compliqué de le remporter et d’avoir cette régularité."
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Le 10 septembre, Martin Fourcade et sa compagne donnent naissance à une petite fille prénommée Manon.
"Elle est à côté (l"interview a été réalisée au téléphone et Manon Fourcade se fait entendre). Sur le sportif, ceci reste encore neuf. Ce qui est sûr, c’est que c’est un grand bonheur. Cela me change en tant qu’homme et donc en tant que sportif parce que les deux sont étroitement liés. Quand on est bien dans sa vie et dans ses baskets, on le ressent dans la compétition. Dans le sportif, j’essaye de ne rien changer parce que cela a déjà marché dans le passé. Je connais mes qualités et je sais dans quel état je dois me mettre pour pouvoir performer. Jusqu’au moment où je pars de l’hôtel, j’y pense beaucoup, quand j’ai fini la course aussi. Entre les deux, c’est une parenthèse pendant laquelle je dois m’exprimer en tant qu’athlète."
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Le 28 novembre, le double champion olympique de biathlon termine 22e de la première épreuve de Coupe du monde de ski de fond à Ruka (Finlande).
"Une petite déception parce que l’aventure a été superbe, humainement je me suis régalé et sportivement j’étais content de moi. Une petite déception parce que le résultat n'est pas à la hauteur de ce que j’espérais et très frustrant parce qu’en même temps je suis proche de ce que je voulais atteindre. Il ne manquait rien ce jour-là, un peu de réussite de mon côté, un bon dossard et cela faisait un bon top 10. Le bilan du weekend aurait forcément changé. J’essaye de rester sur le positif, sur tout ce qui s’est bien passé, sur cette expérience qui a été superbe et que j’ai envie de renouveler dans le futur."
Le 5 et le 6 décembre, le leader du classement général de la Coupe du monde livre un récital sur le sprint et la poursuite d'Östersund.
"Plus que le sprint, c’est la poursuite que je retiens. Grâce à l’avance du sprint, j’ai fais une course en solitaire et en regardant la course le soir, ça m’a fait bizarre parce que c’est la seule fois où j’ai eu l’impression qui'il ne pouvait rien m’arriver parce qu’il y avait un écart trop important avec les autres. C’était exceptionnel pour moi, même si ça manquait d’adversité pour prendre encore plus de plaisir. C’est aussi beaucoup d’expérience. Ce n’est pas la première fois que je pars avec une grosse avance, ça m’a déjà réussi mais j’ai aussi souvent perdu mon avance rapidement. C’est une situation qui n'est pas simple à gérer. J’ai emmagasiné pas mal de petites choses qui me permettront d’être encore plus à l’aise la prochaine fois."
Que peut-on souhaiter à Martin Fourcade pour 2016 ?
"D’être heureux dans ma vie d’athlète comme de papa ou de famille. Ce sont les deux choses qui marchent très bien en ce moment et que j’ai envie de faire perdurer."
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