Mondiaux de biathlon : l'équipe de France masculine, entre performances individuelles décevantes et réussites en relais

Avec un seul podium individuel lors des championnats du monde de biathlon à Nove Mesto, l'équipe de France masculine n'a pas brillé sur les pistes tchèques, mais peut se réconforter avec de belles prestations collectives.
Article rédigé par Anna Carreau, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'équipe de France masculine de biathlon fêtant la médaille de bronze de Quentin Fillon Maillet en mass start, le 18 février 2024 à Nove Mesto (République tchèque). (MICHAL CIZEK / AFP)

Sur le gong. En terminant troisième de la mass start, dimanche 18 février, Quentin Fillon Maillet a offert leur premier podium individuel aux Français. Derrière "QFM", Fabien Claude a terminé 5e, Eric Perrot 9e et Emilien Jacquelin 11e. Une médaille de bronze pour sauver l'honneur dans des championnats du monde très contrastés pour les Bleus à Nove Mesto (République tchèque), loin des performances de l'équipe de France féminine.

Au total, les femmes ont remporté neuf des 13 médailles glanées par la France lors de ces Mondiaux. Les autres l'ont été en relais mixte ou relais mixte simple (or), relais masculin et, donc, en mass start hommes (bronze). L'équipe masculine avait pourtant lancé ses Mondiaux avec l'encourageante 4e place d'Eric Perrot sur le sprint. Emilien Jacquelin, 8e, et Quentin Fillon Maillet, 9e, étaient au contact avant la poursuite. Mais la machine bleue, qui avait notamment tout raflé aux championnats du monde 2020 (sept médailles, dont trois titres), s'est enrayée.

Tir défaillant pour les uns, lenteur à ski pour les autres

Sur la piste pragoise, les Bleus ont réalisé un tir groupé loin de la tête lors de la poursuite avec Fabien Claude 10e, Quentin Fillon Maillet 11e, Emilien Jacquelin 13e et Eric Perrot 14e, tandis que leurs rivaux norvégiens signaient un quintuplé historique. Le staff de l'équipe de France a vite pointé une lacune très visible : le manque de régularité sur le pas de tir. Hormis le sans-faute de Fabien Claude (20/20), les autres ont tous commis six fautes. "Ceux qui vont vite à ski ne sont pas ceux qui tirent le mieux. Il y a deux, trois choses, qui n'ont pas envie de s'aligner", regrettait Jean-Pierre Amat, l'entraîneur du tir auprès de L'Equipe

"C’est difficile pour moi au tir, avouait en zone mixte Quentin Fillon Maillet, vainqueur du gros globe de cristal 2022. J’ai du mal à retrouver de belles sensations. Je vais essayer de travailler les prochains jours parce que c’est dans la tête, clairement." Même musique sur l'individuel, où "QFM", leader de cette équipe de France masculine, et Eric Perrot ont manqué les cibles à trois reprises. Un problème inverse pour Émilien Jacquelin, solide derrière sa carabine, mais à la peine sur les skis.

Des relais pour exister

"J'ai fait une erreur de gestion en calquant ma course un peu sur celle de Johannes [Boe], analysait Jacquelin sur La Chaîne L'Equipe après sa 5e place sur l'individuel. J'ai forcé pour lui reprendre un peu de temps au début et le suivre, mais je le paie cash ensuite. Ce sont des erreurs un peu bêtes." De plus en plus critiquée pour son manque de résultats, l'équipe de France masculine a pu compter sur le soutien Pierre Mignerey, directeur technique national de la Fédération française de ski, qui a assuré sur franceinfo que "la France vise l'or chez les femmes et chez les hommes" en relais. Tout en reconnaissant que "la lutte serait difficile avec la Norvège" pour le classement des nations.

Une confiance que les Bleus ont bien rendue à leur patron. Alors qu'ils n'avaient pas fait mieux que des quatrièmes places sur les courses individuelles depuis novembre et la première étape de Coupe du monde, Quentin Fillon Maillet a signé sur le gong une troisième place sur la mass start, dernière épreuve des Mondiaux. A défaut de grandes réussites sur les courses individuelle, les garçons se sont appuyés sur l'élan impulsé par les filles et ont empilé les titres en relais ou relais mixte. Parfait pour masquer le temps d'une course les défauts persistants de la saison. Et encourageant pour une fin d'hiver où les Bleus tenteront de retrouver plus souvent la saveur des podiums lors des trois manches restantes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.