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Reportage Ecosse-France : "C'est fou comme ils sont partout !" Les supporters bleus ont embrasé Edimbourg et Murrayfield

Les fans du XV de France ont débarqué en masse dès vendredi matin dans la capitale écossaise pour apporter un soutien aux joueurs de Fabien Galthié. Ils ont su ensuite faire entendre leurs voix lors du match samedi.

Article rédigé par Justine Saint-Sevin, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Maxime, Alexandre, Sébastien, Lucas et Julien venus supporter les rugbymenrançais à Murrayfiled, le 26 février 2022, à Edimbourg (Ecosse). (JUSTINE SAINT-SEVIN / FRANCEINFO: SPORT)

"Surtout, criez encore plus fort pour ceux qui ne pourront pas être présents au match ! Allez les Bleus !". Le message énoncé par la voix grésillante a provoqué des applaudissements nourris. Vous savez qu'il se passe quelque chose de spécial quand le pilote de l'avion vous menant en terre promise écossaise vous motive dans les hauts parleurs de l'appareil. La tirade lancée vendredi 25 février, veille du choc de la troisième journée du Tournoi des six nations entre la France et l'Ecosse, est venue confirmer un engouement que l'on sent grimper ces derniers mois autour des Bleus.

Cette frénésie s'est confirmée une fois sur place. Les Français sont venus en nombre. Croisés à quelques heures de la rencontre samedi, Julien et ses comparses, Maxime, Alexandre, Sébastien et Lucas ont fait le voyage depuis les Hautes-Pyrénées. "C'est la patrie d'Antoine Dupont", aiment-ils rappeler dans un grand sourire collectif.

"C'était l'occasion. C'est la première fois qu'on se déplace. On s'est décidés sur un coup de tête. Ça faisait deux ans que nous étions privés de ce genre de rencontres, il fallait marquer le coup."

Julien, supporter français à Murrayfield

à franceinfo: sport

D'autres comme Jeanine et Didier ont débarqué de Pau. Habitués des déplacements, ils sont arrivés depuis une dizaine de jours à Edimbourg. "On a profité de l'arrière-pays en camping-car. C'est fou comme les Français sont partout depuis quelques jours", confie Didier.

Jeanine et Didier ont fait le voyage depuis Pau pour assister au choc entre l'Ecosse et la France, le 26 février 2022. (JUSTINE SAINT-SEVIN / FRANCEINFO SPORT)

Le "soutien incroyable des spectateurs" français, avait d'ailleurs déjà marqué l'ouvreur néo-zélandais Beauden Barrett lors de la défaite des All Blacks en novembre. Cette cote d'amour n'échappe évidemment pas aux principaux concernés. Outre le capitaine tricolore, Antoine Dupont, qui s'est notamment confié sur le sujet lors d'un long entretien pour franceinfo: sport, les patrons du XV de France, Fabien Galthié et Raphaël Ibanez, n'ont eu de cesse de le mettre en avant après les matchs. Les tribunes remplies de Marcoussis à l'entraînement cette semaine n'ont fait qu'accentuer cette impression.

Alors que tous les voyants sont au vert côté français, il n'y avait pas de raison que la dynamique s'arrête. Il aurait été difficile d'imaginer les supporters des Bleus louper un tel rendez-vous dans l'antre aussi oppressante que bouillonnante de Murrayfield. Néanmoins, les voir et les entendre débarquer plus de 24 heures avant la rencontre, et en si grand nombre à l'extérieur, "c'est quelque chose", pour reprendre les mots d'Antoine Dupont, en conférence de presse, avant le match.

"Ce soutien, on l'a ressenti dès l'atterrissage. Dans l'aéroport, on a croisé pas mal de supporters français, mais aussi à notre arrivée et à notre sortie de l'hôtel. On les entend faire du bruit."

Antoine Dupont, capitaine du XV de France

en conférence de presse, à la veille du match contre l'Ecosse

Une banda tricolore s'est longuement installée sous les fenêtres des Bleus avant de noyer son attente dans les boissons locales. Il s'agissait là d'un petit aperçu de la diaspora française déjà présente dans la capitale. Une bonne partie des 8 000 à 10 000 spectateurs attendus était d'ores et déjà bien reconnaissable, avec des individus se démarquant par un béret vissé sur la tête, une écharpe autour du cou, un maillot flanqué du coq sur les épaules... ou les trois.

Des Bleus presque à la maison

C'est bien simple, il était impossible de faire plus de 20 mètres sans croiser un Français. A peine les pattes posées près du centre névralgique de la ville que la langue de Molière se faisait déjà entendre un peu partout. Visuellement, impossible d'oublier le rendez-vous du week-end. Les drapeaux français et écossais, dressés à l'entrée de l'hôtel où étaient logés les Bleus, devant les boutiques de maillots et souvenirs ou les pubs, sonnaient comme le rappel incessant d'une rencontre fort attendue.

L'impatience et l'excitation ambiante sont encore montées d'un cran samedi matin. Les premiers drapeaux sont apparus au stade dès 10 heures. L'atmosphère s'est rapidement réchauffée malgré les rafales de vent glacial qui balayaient l'enceinte et ses abords. Tandis que les parfums de saucisses grillées, entre autres mets, venaient titiller les narines, les supporters français affluaient, se mélangeant dans une ambiance bon enfant, avec les locaux. La vague bleue a accompagné l'arrivée du bus sur les coups de 12h15. 

Malins, les soutiens tricolores sont même restés sur place pour accueillir quelques minutes plus tard l'arrivée de Finn Russell et ses coéquipiers avec de copieux "Allez les Bleus". On n'ira pas jusqu'à dire que ce détail a fait pencher la balance, mais il est néanmoins certainement venu ajouter du sel et de la confiance dans les rangs français.

Entre l'accueil, la vibrante Marseillaise à l'heure des hymnes entonnée par les supporters, et les nombreux chants qui ont écrasé ceux des locaux (avant qu'ils ne s'éteignent totalement), les Bleus ont eu pléthore d'énergie à puiser pour monter en pression et faire le dos rond dans les moments difficiles.

"Entre l'accueil à la sortie du bus et l'ambiance à Murrayfield, à certains moments on se serait cru au Stade de France."

Antoine Dupont

au micro de France 2 après la rencontre

Les coéquipiers d'Antoine Dupont n'ont pas manqué de longuement les remercier par un tour d'honneur au petit pas après la victoire. L'ambiance était telle, les cris si fervents, que de nombreux supporters ont laissé leur voix dans les tribunes de Murrayfield. Il fallait bien ça pour aider le XV de France à effacer une disette de huit années dans le cocon écossais.

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