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L'article à lire pour tout savoir sur la Coupe du monde de rugby

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
Le ballon officiel de la Coupe du monde de rugby, au Fuji Hokuroku Park de Fujiyoshida (Japon), le 10 septembre 2019. (FRANCK FIFE / AFP)

Dans cet article, on ne va pas vous expliquer les règles du rugby, car elles changent tout le temps et certains joueurs ne les maîtrisent même pas. Mais vous connaîtrez tout le reste sur le bout des doigts.

Le rugby est un sport qui se joue à quinze contre quinze et à la fin c'est la Nouvelle-Zélande qui gagne. C'est à peu de choses près ce que se disent les amateurs de rugby à l'approche de la Coupe du monde au Japon, du 20 septembre au 2 novembre, où les All Blacks, triples champions du monde (1987, 2011, 2015), font figure de favoris. Mais si vous voulez avoir plus que deux phrases pour briller devant le rôti de veau chez belle-maman pour débriefer les matchs (qui ont lieu le matin heure française), on vous a mâché le boulot – le rôti de veau, c'est votre affaire.

Ça marche comment cette Coupe du monde ?

Si les règles du rugby sont incroyablement compliquées, le format de la compétition est d'une simplicité biblique : 20 équipes sont réparties en quatre poules de cinq, les deux premiers de chaque groupe se qualifient pour les quarts de finale et ensuite on écrème pendant quinze jours jusqu'à la finale, prévue le 2 novembre. Ainsi, les Bleus vont affronter l'Argentine le 21 septembre à 9h15, les Etats-Unis le 2 octobre à 9h45, les Tonga le 6 octobre à 9h45 et l'Angleterre le 12 octobre à 9h45. Pour peu qu'ils finissent premiers, ils affronteront le 2e du groupe D (probablement le Pays de Galles). S'ils terminent seconds, ils se coltineront le premier de cette poule (possiblement l'Australie). Et s'ils terminent troisièmes, ils rentreront à la maison.

La France a-t-elle des chances de gagner ?

La FFR s'est empressée de relayer un sondage où 53% des personnes interrogées estimaient que les Bleus allaient se hisser au moins en demi-finale du Mondial. Ces gens n'ont pas dû voir un match de rugby depuis une dizaine d'années, car le XV de France balbutie son rugby depuis 2011 et la finale mondiale perdue contre les All Blacks au pays du long nuage blanc. Les amateurs de rugby, eux, sont une majorité à penser que les hommes de Jacques Brunel n'iront pas plus loin que les quarts de finale.

Chez les connaisseurs, le consensus est que si la France sort vivante de la poule de la mort (avec l'Angleterre et l'Argentine, sans doute la plus relevée du Mondial), la Coupe du monde serait considérée comme réussie. Arthur Iturria, deuxième ligne des Bleus, n'est pas loin de penser comme eux. Ou alors c'est une technique pour s'enlever de la pression : "On ne va pas se mentir, aujourd'hui on est inférieurs aux Argentins. (...) On n'est personne parce qu'on n'a rien fait, rien prouvé en équipe."

Qui sont les favoris ? Encore les All Blacks ?

Pas selon Eddie Jones, le sélectionneur anglais, qui avait annoncé lors de sa prise de fonction une finale entre les Rosbifs et les All Blacks, "un match de costaud qu'on gagne d'un point". Ne riez pas sur ce genre de prédictions à la Raymond Domenech en 2006, il arrive qu'elles se réalisent. Le logiciel d'analyse de données Alteryx a toutefois prédit le succès des Néo-Zélandais.

Derrière ces deux équipes, en position de favorites, citons l'Irlande, actuelle n°1 mondiale, le pays de Galles, qui truste lui aussi le haut du classement, l'Afrique du Sud, qui a battu les All Blacks cette année, l'Australie, qui n'est jamais à écarter pour un Mondial. "Les Wallabies sont l'outsider n°1", avance même l'ancien demi d'ouverture anglais Stuart Barnes au site News.com.au. La France se situe un cran derrière, à en croire experts et bookmakers. Les Bleus sont cotés à 33/1, à peine mieux que les Argentins, un des rivaux de ce fameux "groupe de la mort", à 50/1.

Qui sont les stars de la compétition ?

Ne nous mentons pas, si vous en êtes restés à Frédéric Michalak et Sébastien Chabal, il y a peu de chance que vous puissiez citer un seul joueur tricolore. Côté français, surveillez des joueurs spectaculaires comme le demi de mêlée Antoine Dupont ou l'ailier Damian Penaud, qui peuvent faire lever les foules. Mais il ne faut pas se leurrer, les énormes cracks du rugby évoluent dans les équipes étrangères, même si leur notoriété est moindre que leurs devanciers Jonny Wilkinson ou Jonah Lomu.

A commencer par l'ouvreur néo-zélandais Beauden Barrett, élu à deux reprises meilleur joueur du monde, le deuxième ligne anglais Maro Itoje, le cerveau de l'attaque irlandaise Jonathan Sexton, le désosseur de la troisième ligne australienne David Pocock, l'inoxydable capitaine gallois Alun Wyn Jones ou encore l'ailier sud-africain Cheslin Kolbe, qui devrait faire des dégâts dans les défenses adverses. Mention spéciale à l'incroyable centre néo-zélandais Sonny Bill Williams, qui mène en parallèle une carrière de boxeur à ses heures perdues.

Ils gagnent bien leur vie, les rugbymen ?

Le haut du panier en terme de rémunération concerne des joueurs qui ne sont pas retenus pour la Coupe du monde : le plus gros salaire du rugby mondial, selon Wales Online, le Néo-Zélandais Dan Carter, qui a pris sa retraite internationale, émarge à environ 1,2 million d'euros annuels. Il devance l'Australien Matt Giteau, lui aussi en pré-retraite dans le championnat japonais. A titre de comparaison, au Paris Saint-Germain, Neymar met une dizaine de jours à encaisser la même somme. Et les Français ? Selon ce classement, c'est le demi de mêlée clermontois Morgan Parra qui caracole en tête, avec près de 650 000 euros annuels. Selon le classement du Midi Olympique de l'année dernière, les internationaux Louis Picamoles et Rabah Slimani se situent juste en dessous.

Où peut-on voir les matchs ?

Il va falloir faire une croix sur quelques grasses matinées, et tout va bien se passer. Les matchs sont tous diffusés sur les chaînes du groupe TF1. La première chaîne se réserve les plus belles affiches et tous les matchs de l'équipe de France et laisse le tout-venant à ses petites sœurs de la TNT. Décalage horaire oblige, les rencontres se déroulent entre 9 heures et 13 heures (heure française). En Irlande, pays de passionnés de rugby, des projections sont organisées dans les cinémas des principales villes du pays, et il est possible de commander un petit-déjeuner tout en dégustant le match sur grand écran. 

Le rugby, ça déplace les foules au Japon ?

Sachez que l'arrivée du ballon ovale dans l'archipel nippon remonte à 150 ans, avant la France. Si le Japon a participé à plusieurs Coupes du monde depuis 1991, il n'y a guère brillé (deux victoires, deux nuls, 23 défaites). N'empêche, l'intérêt pour la compétition est très fort au pays du Soleil levant. En atteste la foule considérable venue assister à un entraînement de l'équipe du pays de Galles, dont les liens avec les Nippons sont pourtant ténus.

Selon le comité d'organisation, la quasi-totalité des billets pour les rencontres ont trouvé preneurs. Reste à savoir si on aura des stades pleins même pour un match Tonga-Samoa. En tout cas, les bars ont été incités par le comité d'organisation à faire des stocks de bière pour les troisièmes mi-temps. A croire que les fameuses valeurs de l'ovalie n'ont pas de frontières.

Est-ce qu'il y a de nouvelles règles à connaître ?

Une Coupe du monde de rugby sans changement de règles juste avant la compétition n'aurait pas la même saveur. Deux choses à noter : de nouvelles directives concernant l'entrée en mêlée fermée – pas encore bien maîtrisées par les joueurs, comme on a pu le voir lors des tests-matchs des Bleus contre l'Ecosse et l'Italie. On devrait assister à une flopée de mêlées à refaire dans les premières semaines du Mondial. 

Et il y a une vraie crainte d'une pluie de cartons rouges comme lors du Mondial des moins de 20 ans au printemps dernier. World Rugby (l'équivalent de la Fifa) a promulgué de nouvelles règles concernant les plaquages dangereux, et nombre de joueurs, comme l'ouvreur anglais Owen Farrell, ont passé leur été à bûcher les règles et modifier leur technique de plaquage pour éviter d'être renvoyé au vestiaire, explique le Guardian. L'Anglais est le favori des bookmakers pour écoper d'un carton rouge (car oui, outre-Manche, on parie sur tout et n'importe quoi).

J'ai eu la flemme de tout lire, vous me faites un petit résumé ?

La Coupe du monde se déroule au Japon du 20 septembre au 2 novembre. Les matchs se déroulent essentiellement le matin (heure française). Les essais valent toujours 5 points (plus 2 pour la transformation), mais certaines règles, concernant les plaquages et les mêlées, ont évolué. Si les pronostiqueurs voient juste, la France devrait prendre la porte à la fin des poules ou en quarts de finale, pas plus. Et si vous devez miser un billet sur le vainqueur, choisissez la sécurité avec les All Blacks.

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