France - Nouvelle-Zélande : Début d'une tournée sans filet
Retour en arrière. Il y a un peu plus d'un an, les Bleus s'apprêtaient à défier les All Blacks (19-24), double champions du monde en titre, en clôture des tests d'automne, après être passés proches de la victoire contre l'Australie (23-25) et une tournée de juin encourageante en Argentine (une victoire et une défaite).
Un an plus tard, le décor a changé: la Coupe du monde 2019 au Japon s'est rapprochée et la courbe de mauvais résultats s'est accentuée, après une tournée de juin en Afrique du Sud "pas loin de l'humiliation" selon le capitaine Guilhem Guirado -- trois lourdes défaites. Depuis novembre 2016, Bernard Laporte a également pris la tête de la Fédération et imposé ses méthodes. Ainsi qu'une feuille de route lors de cette série à venir: trois victoires en quatre matches aux Bleus de Guy Novès, au bilan famélique de onze défaites en dix-huit tests depuis sa prise de fonctions fin 2015. Les Bleus sont sous pression, comme Laporte, dans l'attente ces prochaines semaines du résultat de l'enquête administrative diligentée à son encontre par le ministère des Sports pour des soupçons de favoritisme, et de savoir si la France organisera le Mondial-2023. Pour remplir l'objectif présidentiel, ils doivent donc battre au moins une fois les double champions du monde en titre, samedi ou mardi à Lyon dans un match entre "équipes réserve", avant de se frotter à l'Afrique du Sud et au Japon. Alors que la dernière victoire tricolore face à eux remonte à juin 2009 (27-22 à Dunedin), et même novembre 2000 sur le sol français (42-33 à Marseille).
Toujours une revue d'effectif
Problème: les Néo-Zélandais, battus lors de leur dernière sortie, le 21 octobre en Australie (18-23), n'ont plus perdu deux rencontres de suite depuis août 2011. Soit une éternité, qui renvoie à un temps où le Stade Toulousain de Novès régnait sur la France, où le XV de France faisait encore peur. Et où les Néo-Zélandais étaient sans doute capables de citer le nom d'un joueur français, à l'inverse du troisième ligne Sam Cane en début de semaine -- "à part peut-être Louis Picamoles." Il est difficile de blâmer le successeur annoncé de Richie McCaw: le XV de France, au fil d'une lente dégringolade dans la hiérarchie mondiale, ne fournit plus de joueurs du top niveau international. Et l'encadrement de ce XV de France, par contrainte (absences de Lopez, Fofana, Lamerat, Vakatawa) ou choix, lancera dans le grand bain samedi quatre petits nouveaux (Belleau, Doumayrou, Cancoriet, Gabrillagues; six en ajoutant Jelonch et Chaume, remplaçants). Pour une revue d'effectif, encore, à deux ans de la Coupe du monde, quand la plupart des autres grandes nations restreignent leur groupe et peaufinent les automatismes d'un projet de jeu mieux huilé.
'Culot'
Tranquilles, certains All Blacks ont semble-t-il préféré, à l'approche du rendez-vous de dimanche, se promener à vélo dans Paris ou simuler un "haka" devant l'Arc de Triomphe que réviser les fiches de ces nouveaux visages bleus. Dont Belleau, donc, 21 ans et 23 matches professionnels au compteur, associé au demi de mêlée Antoine Dupont, plus expérimenté de trois sélections et jeune de sept mois. "Le culot" de cette charnière, qui fera face aux 127 sélections de la paire Aaron Smith-Beauden Barrett, représente un "motif d'espoir" en vue de samedi pour Novès. Les autres raisons d'y croire? "Le travail, le fait que certains d'entre nous ont vraiment progressé" et "les propres qualités de l'équipe de France". "Il ne faut pas toujours la dénigrer, comme c'est le cas depuis quelque temps."
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