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France-Italie : quatre choses à savoir sur l'entrée en lice des Bleus dans le Tournoi des six nations

Les Bleus affrontent la Squadra Azzurra lors de la première journée du Tournoi, dimanche, au Stade de France.

Article rédigé par Justine Saint-Sevin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le demi de mêlée des Bleus, Antoine Dupont, entouré de Cyril Baille et Jonathan Danty après la victoire contre les All Blacks, le 20 novembre 2021. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)

C’est la promesse d’un choc des genres. D’un côté, les Français, que les bookmakers britanniques et les adversaires des Bleus placent en favoris ; de l’autre l’Italie, à laquelle on prédit une nouvelle place de dernier et la cuillère de bois qui accompagne celui qui ne connaît que des défaites. Dimanche 6 février (16 heures sur France 2 et france.tv), le XV de France doit parfaitement négocier son entrée en lice dans le Tournoi des six nations, en s’imposant contre l’Italie, s’il veut aller chercher la victoire finale dans la compétition. 

En quête d'une victoire bonifiée

"Gagner un titre, c'est ce qu'il manque au XV de France", confiait Gabin Villière au Figaro il y a quelques jours, venant appuyer un peu plus l’ambition du sélectionneur des Bleus, Fabien Galthié, et de son groupe : remporter enfin le Tournoi. Frustrés par les échecs précédents dont un sacre perdu au goal-average au profit des Anglais, les Bleus sont conscients qu’il ne faudra pas laisser échapper le moindre point pour se donner les moyens de leurs ambitions.

Plus qu’une victoire, c’est un succès large – très large  que devront aller chercher les coéquipiers d’Antoine Dupont pour idéalement se placer. Histoire de profiter du faux-pas de l'Angleterre en Ecosse et de rejoindre en tête du classement, voire de dépasser, des Irlandais qui ont soigné leur entrée en corrigeant les Gallois (29-7).

Une histoire d'engagement et de discipline

Archi favoris sur le papier, les Bleus restent méfiants. Si les Italiens ont tendance à plonger physiquement, éreintés par la longueur du Tournoi et son exigence, ils sont rarement un cadeau en début de compétition. La bataille de l’engagement est probablement la première que devront remporter les Bleus, dimanche. Histoire d’éviter l’écueil des générations passées, surprises par le mordant d’une équipe qui n’a rien à perdre et portée par des avants puissants.

"Le terminus des prétentieux" titrait l’Express en 2013 après la défaite (23-18) des Tricolores, pointant des problèmes d’engagement et les multiples approximations des joueurs de Philippe Saint-André. Deux ans auparavant, les Bleus étaient tombés en raison des mêmes maux pour la première fois contre l’Italie dans le Tournoi (22-21). Ils avaient été également profondément indisciplinés, une occasion sur laquelle avait sauté l’artilleur italien Mirco Bergamasco (17 points). Il s’agit là des deux clés que devront s’approprier les Tricolores pour asseoir leur domination.

Avantage aux Bleus

Pour mener à bien leur mission, les Bleus seraient bien inspirés de réitérer leur performance de l’an passé. Ils avaient étrillé la Squadra Azzurra (50-10, 7 essais à 1) chez elle en ouverture du Tournoi. Il fallait remonter à 2009 pour voir les Italiens prendre 50 points face aux Français.

Si la génération passée, menée par son capitaine emblématique et joueur le plus capé Sergio Parisse, est parvenue plus d’une fois à sérieusement enquiquiner les Bleus, voire à les renverser d’un souffle (deux fois dans le Tournoi 22-21 en 2011, 23-18 en 2013), le XV de France exerce une domination écrasante sur les joutes franco-italiennes. Il reste sur une série de onze victoires consécutives soit 13 succès en 15 matchs depuis 2010.  

Il est peu dire donc, qu’une défaite ou une victoire étriquée contre cette Italie en reconstruction, caractérisée par son nouveau capitaine, le troisième-ligne Michele Lamaro (23 ans), ou encore par son ouvreur montpelliérain Paolo Garbisi (21 ans), serait une déconvenue.  

L'Italie, entre agonie et litanie

D’autant que les confrontations franco-italiennes ne sont qu’un aperçu de la déliquescence d’un rugby italien en recherche d’un second souffle. Le jeu du voisin transalpin souffre de la comparaison avec son compagnon de galère écossais, longtemps englué dans les profondeurs du Six nations, désormais en mesure de renverser n’importe qui - pour preuve supplémentaire la victoire contre l'Angleterre samedi. Fini le temps où l’Ecosse - tombeuse de l’Australie à l’automne et quatrième du dernier Tournoi après des victoires contre l’Angleterre et la France et de courtes défaites contre l’Irlande et le pays de Galles - semblait aussi prenable que l’Italie.

Les joueurs de Kieran Crowley ont un héritage qui s'alourdit d'année en année. Ils restent sur une série de 32 défaites consécutives dans la compétition et 7 cuillères de bois en 8 éditions. Leur dernière victoire dans le Tournoi remonte au 28 février 2015, un succès en Ecosse (19-22). 

Si une fois encore la dernière place leur semble promise, les joueurs italiens ont tout intérêt à rendre des copies les plus solides possibles et à étaler quelques progrès. De quoi apaiser, ou écarter, un temps l'entêtante question qui accompagne leur bilan désastreux : les Azzurri ont-ils encore leur place dans le Tournoi ?

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