Champions Cup : Jerome Kaino et Victor Vito, duel de champions du monde pour la conquête de l'Europe
Indispensables à Toulouse et La Rochelle, les deux joueurs néo-zélandais, ex-coéquipiers chez les All Blacks, se retrouvent samedi en finale de Champions Cup.
La Champions Cup réserve une finale 100% française et 100% "stadiste" puisque le Stade rochelais et le Stade toulousain se retrouvent ce samedi 22 mai à 17h45 à Londres (en direct sur France 2 et france.tv) pour une place sur le toit de l'Europe. Deux joueurs seront sous le feu des projecteurs : les troisièmes-lignes Victor Vito et Jerome Kaino. Anciens coéquipiers sous le maillot néo-zélandais, doubles champions du monde ensemble (2011 et 2015), ils ont trouvé une seconde jeunesse en France. Leur duel sera l'une des clés du match.
Vito, suppléant chez les Blacks, chef de file des Maritimes
À son arrivée en France en 2016, Victor Vito débarque avec un CV bien rempli. S'il n'était pas toujours titulaire avec la Nouvelle-Zélande (13 fois en 33 sélections), il s'est forgé un joli palmarès, chez les All Blacks et en club. Le troisième-ligne a remporté un Super Rugby en 2016 avec les Wellington Hurricanes, deux Rugby Championship (2010 et 2012) et surtout deux titres de champion du monde avec les All Blacks.
Au Mondial 2011 (gagné face au XV de France), Vito dispute quatre matches et inscrit deux essais. Quatre ans plus tard, en Angleterre, il participe à cinq matches, dont un comme titulaire. Le All Black, qui a eu 34 ans en mars dernier, s'est très vite accoutumé au championnat français où il est devenu une valeur sûre de l'effectif rochelais. Un chef de file même.
À La Rochelle, Vito a déjà disputé 112 matches avec les Jaune et Noir, dont 100 en tant que titulaire. Son arrivée coïncide surtout avec la montée en puissance des Maritimes dans le paysage national et européen. Pour sa première saison au Stade Rochelais, le troisième-ligne conduit son club à la première place de la phase régulière du Top 14, du jamais-vu.
Élu meilleur joueur du Top 14 en 2017, Vito a disputé deux demi-finales avec les Maritimes (en 2016-2017 et 2018-2019), un symbole de la nouvelle dimension prise par le Stade rochelais depuis cinq ans : celle d'un favori qui joue les titres chaque saison.
Force de la nature (1m92, 112kg), Victor Vito est l'homme à tout faire des Maritimes. Le Néo-Zélandais sait bonifier chaque ballon touché. "Il apporte de la confiance dans le groupe", déclarait son entraîneur Jono Gibbes en début de saison.
One of the tastiest tries we've seen all season
— Heineken Champions Cup (@ChampionsCup) May 17, 2021
Victor Vito takes out two players with a spectacular pass to tee up @GregAlldritt for a delightful try
Will we see more of that @staderochelais offload game in the #HeinekenChampionsCup final? pic.twitter.com/wfaH0FIvGq
Kaino, la dernière danse du vétéran All Black
Deux ans après Vito, Jerome Kaino a également débarqué en France en 2018, du côté de Toulouse. Lui aussi double champion du monde, il a joué un rôle bien plus important dans la conquête de ces deux titres que son homologue rochelais. En 2011 puis 2015, il a commencé comme titulaire chacun des 14 matches disputés (et remportés) par les All Blacks, inscrivant même six essais au passage. À ces deux sacres s'ajoutent aussi six titres dans le Rugby Championship (2006, 2008, 2010, 2014, 2016 et 2017) pour l'un des plus beaux palmarès du rugby mondial.
À Toulouse, Kaino apporte tout autant son expérience et sa force au Stade que Vito au Stade rochelais. Mais là encore, il a un avantage sur son compatriote : lui a déjà soulevé le Bouclier de Brennus. Le troisième ligne centre, alors capitaine des Rouge et Noir en l'absence de Julien Marchand blessé, l'a remporté dès sa première année en France, à l'issue de la saison 2018-2019.
À 38 ans, Jerome Kaino (1,96m, 105kg) n'est plus le joueur de ses débuts. Ce match sera d'ailleurs l'une de ses dernières occasions d'ajouter un trophée manquant à son palmarès, puisqu'il a annoncé en fin d'année 2020 qu'il prendrait sa retraite à l'issue de la saison en cours. Moins percutant qu'auparavant, il compense largement par son intelligence de jeu. "The Enforcer" ("l'exécuteur", son surnom) apporte beaucoup à l'effectif quatre étoiles de Toulouse.
Une aura que son entraîneur Ugo Mola louait ainsi après le titre de 2019 : "Il y a longtemps qu'on n'avait pas eu quelqu'un qui dégageait, sans forcément l'exprimer, autant de respect, de sérénité et d'engagement de haut niveau. Il nous a amené tout ce qu'on espérait quand on a été le chercher". Une justesse de jeu et un professionnalisme que les Toulousains espèrent retrouver samedi, eux qui n'ont plus remporté de titre européen depuis 2010. La saison passée, ils avaient été arrêtés par les Anglais d'Exeter, futurs champions, en demi-finale.
Un match dans le match
En France, Jerome Kaino a déjà stoppé Victor Vito, en 2019, lorsque Toulouse avait battu La Rochelle en demi-finale du Top 14 (20-6). Un match où Vito n'était pas titulaire et n'avait joué que 35 minutes. Cette fois-ci, "Vix" veut jouer un rôle plus important pour offrir aux Maritimes le premier trophée majeur de leur histoire. Mais les Rouge et Noir veulent aussi cette cinquième couronne européenne, pour redevenir seuls recordmans de sacres en Champions Cup.
Les deux “Stades” vont se retrouver pour une première finale ce samedi avant, peut-être, de se recroiser en phases finales du Top 14. Pour soulever le trophée à Twickenham, les deux équipes savent que la performance de leur troisième-ligne kiwi respectif sera déterminante.
— Stade Toulousain (@StadeToulousain) May 18, 2021
Plus que jours avant l'ultime épreuve !
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