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Tournoi des Six Nations : la France prive in extremis le pays de Galles de Grand Chelem et reste en course pour gagner le Tournoi

L'équipe de France a longtemps été dans le rouge face au rythme endiablé du pays de Galles, dans ce choc du Tournoi des Six Nations samedi 20 mars, mais les Bleus ont inscrit l'essai vainqueur dans les arrêts de jeu (32-30), alors qu'ils étaient réduits à 14 après l'expulsion de Paul Willemse (68e). La France peut encore gagner le Tournoi, vendredi prochain contre l'Écosse, tandis que les Gallois abandonnent leurs rêves de Grand Chelem.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Charles Ollivon exulte après la victoire face aux Gallois, samedi 20 mars 2021 au Stade de France. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Il y a des finales décevantes. Ce match, entre les deux dernières équipes en lice pour la victoire dans le Tournoi, a été au contraire un vrai sommet. De jeu, d'intensité, de suspense, conclu par la victoire du XV de France à la 82e minute grâce à un essai de Brice Dulin (32-30).

Avant ce final en apothéose, le début de la rencontre avait été irrespirable, au rythme d'un temps fort toutes les trois minutes. Entre le coup d'envoi et le premier coup de sifflet de l'arbitre, les Bleus tiennent le ballon 3'15'' jusqu'à une pénalité contre les Gallois. Trois minutes après, à la suite de deux "pénaltouches", Romain Taofifenua vient aplatir d'une main le ballon sur la ligne d'en-but, après un superbe départ de Grégory Alldritt (6e, 7-0). Le premier essai encaissé par les Gallois dans les dix premières minutes d'un match de ce Tournoi des Six Nations 2021.

Trois minutes après, Louis Rees-Zammit traverse le rideau défensif pour servir son demi de mêlée Gareth Davies, plaqué et retourné par Charles Ollivon, qui l'empêche d'aplatir (10e). Ce n'est que partie remise. La pression est intense et ce début de match au triple galop accélère encore.

Un nouvel essai de Dupont 

Après un gros travail du pack gallois, Dan Biggar passe la ligne pour inscrire le premier essai de son équipe (12e, 7-7). Et comme le rythme n'est pas assez élevé, les deux équipes haussent encore le ton avec un formidable essai d'Antoine Dupont à la conclusion d'une action parfaitement initiée par un petit coup de pied par dessus de Brice Dulin pour s'ouvrir la route de l'en-but (14e, 14-7).

Mais encore une fois, en puissance, en force, le XV du Poireau recolle avec son troisième-ligne Josh Navidi, qui aplatit sur la ligne (18e, 14-14). Les souffles deviennent plus courts, les fautes font leur apparition, comme cette mauvaise passe de Teddy Thomas (24e) qui se conclut, sur l'action suivante, par une pénalité galloise passée par Biggar (25e, 17-14). 

Pour un plaquage haut sur Gaël Fickou, Romain Ntamack, entré en jeu pour remplacer Matthieu Jalibert sorti en raison d'une commotion, passe la pénalité (34e, 17-17). En 35 minutes de jeu, la France franchit déjà le cap des 100 plaquages, en ayant eu le ballon moins de 40% du temps. Face à ce rythme endiablé, les Coqs peinent à trouver leur habituelle continuité dans le jeu, à l'image de cet en-avant d'Alldritt, peu coutumier du fait, alors qu'il avait trouvé un intervalle (38e). 

Sans ballon, sur le reculoir

La mi-temps intervient sur un score de parité (17-17). Mais les chiffres font déjà apparaître des différences : 63% de possession et 68% d'occupation à l'avantage des Gallois, qui ont avancé 206 mètres (contre 163 mètres aux Français), sans oublier les 115 plaquages effectués par les Bleus, pour "seulement" 73 aux Gallois. Et surtout deux remplaçants déjà entrés côté tricolore.

De retour des vestiaires, le XV du Poireau reprend son travail de sape à haute intensité, récompensé par une pénalité de Biggar (46e, 20-17). Sans parvenir à repousser les attaques, subissant les assauts trop nombreux et trop rapides, la défense française recule, et laisse trop d'opportunités.

Et comme la semaine dernière, un essai est accordé sans que la vidéo prouve le toucher du ballon dans l'en-but par Josh Adams (51e, 27-17), étant donné que l'arbitre du match, Luke Pearce, avait estimé qu'il était valable avant visionnage et qu'aucun des ralentis proposés n'a pu le contredire.

La pénalité de Ntamack (54e, 27-20) ne change en rien la physionomie de la rencontre. Dans tous les secteurs, le pays de Galles est dominateur. Mohamed Haouas, pour avoir écroulé un maul, écope d'un carton jaune, laissant les siens à 14, et offre trois points de plus à Biggar (58e, 30-20). 

Quatre fois dans l'en-but, pas un essai

Même la percussion de Julien Marchand, achevée dans l'en-but, ne trouve pas grâce aux yeux de la vidéo (64e). Et lorsque Dulin, dans la douleur, aplatit (68e), la vidéo, encore elle, montre les doigts de Paul Willemse aller dans les yeux de Wyn Jones au cours d'un déblayage.

Essai refusé, et carton rouge pour le deuxième-ligne de Montpellier. La France, à 14, va encore en terre promise à deux reprises, mais à chaque fois, le ballon n'est pas aplati, bien contenu par un corps gallois (71e et 72e). Mais le pays de Galles est réduit à son tour à 13, après les cartons jaunes de Taulupe Faletau (72e) et de Liam Williams (73e).

Finalement, Charles Ollivon parvient à enfin marquer l'essai de l'espoir (76e, 30-27). Trop tard ? Eh bien non. Dans ce match totalement fou, une dernière pénaltouche à l'entrée des 22m, et une courageuse attaque, emmène Brice Dulin, en bout de ligne, à l'essai (82e).

Celui d'une victoire inespérée (32-30). Celui qui prive les Gallois de Grand Chelem, et qui laisse la France avec un immense espoir : remporter le Tournoi. Il faudra pour cela vaincre l'Écosse, vendredi 26 mars, avec le bonus offensif et plus de 20 points d'écart.

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