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Six nations 2023 : pour le XV de France, une victoire bonifiée au mental

Face à l'Ecosse, les Bleus ont montré une grande force de caractère pour aller décrocher une victoire bonifiée (32-21).
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Matthieu Jalibert célèbre l'essai de Gaël Fickou à la fin du match contre l'Ecosse, dans le Tournoi des six nations, le 26 février 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"C'est forcément une satisfaction d'avoir réussi à tenir jusqu'au bout". Dans les travées du Stade de France, Paul Willemse semble encore habité par cette fin de match haletante lors de laquelle les Bleus ont pris le dessus sur l’Ecosse, dimanche 26 février, lors de la 3e journée du Tournoi des six nations. Après avoir longtemps souffert en deuxième période, les Bleus se sont accrochés jusqu’à la fin pour conserver leur avantage et même décrocher le bonus offensif. Un état d'esprit qui rappelle à quel point cette équipe est pleine de ressources et dotée d'un certain panache.

Car la victoire bonifiée du XV de France face à l’Ecosse est aussi un beau succès sur le plan mental. Mis sous pression pendant toute la seconde période par des Ecossais qui remontaient petit à petit leur retard, les Bleus n’ont rien lâché. Ils ont réussi à frapper et inscrire l’essai du bonus offensif et de la libération à la dernière minute, en restant fidèles à leurs principes et leur stratégie.

Alors qu'ils poussent dans les 22 mètres de l'Ecosse depuis de longues minutes pour inscrire enfin le 4e essai, synonyme de bonus, Gaël Fickou, élu joueur du match, prend les choses en mains et vient forcer le verrou adverse pour une victoire pleine (32-21).
Journée 3 : Gaël Fickou aplatit l'essai du bonus pour les Bleus Alors qu'ils poussent dans les 22 mètres de l'Ecosse depuis de longues minutes pour inscrire enfin le 4e essai, synonyme de bonus, Gaël Fickou, élu joueur du match, prend les choses en mains et vient forcer le verrou adverse pour une victoire pleine (32-21).

"On avait décidé de jouer de cette manière pour ne pas perdre le ballon", a expliqué Thibaud Flament en zone mixte. C'était donc travaillé, mais sans assurance de parvenir à exécution. "On a dû s'y reprendre avant de marquer", a d'ailleurs rappelé Fabien Galthié, qui a vu Gaëtan Barlot échouer à un mètre de la ligne écossaise quelques minutes avant la percée de Fickou.

La pression de rebondir

Avant cette fin de match couperet, la dimension mentale a globalement pesé sur toute la rencontre. Attendus au tournant sur le plan psychologique après avoir concédé la défaite en Irlande, les Bleus ont tout de suite répondu présent, débloquant leur compteur au bout de cinq petites minutes. Partis comme sur des roulettes, ils ont aussi eu l’occasion de démontrer leur force de caractère quand leur belle entame a pris du plomb dans l’aile à l’exclusion de Mohamed Haouas. Déterminés, ils ne se sont pas laissés déborder, et ont même trouvé le moyen d’inscrire un troisième essai et de creuser leur avance. 

Une force psychologique d’autant plus remarquable que l’Ecosse fait office de bête noire des Français version Fabien Galthié, et que les dernières confrontations entre les deux pays se sont souvent jouées autant sur les terrains que dans la tête. En 2021, ce sont les Bleus qui avaient craqué et avaient été renversés par un essai à la dernière minute, pour ce qui reste leur dernière défaite à domicile. "Il y a deux ans, on a perdu ici même à la dernière action. Aujourd’hui, on est allés chercher le bonus offensif pour faire cinq points, et zéro pour eux", a synthétisé Fabien Galthié au micro de France 2 juste après le coup de sifflet final.

Un money-time à la française ?

Cette gestion mentale du money-time, les Bleus semblent s'en être fait une spécialité. "Cela ressemble aux trois premiers matchs qu’on a disputés", a rembobiné Ethan Dumortier. "Contre l’Italie ça s’est joué à la fin, contre l’Irlande on s’est battus presque jusqu’au bout." Et on peut remonter plus loin. Contre l'Afrique du Sud, pour leur dernier match de l'année 2022, les Bleus étaient aussi allés inscrire l'essai de la victoire à cinq minutes de la sirène. 

Les joueurs ont tout intérêt à s'appuyer sur cette force et ce panache, dans un Tournoi des six nations relevé et serré. "Quand on regarde depuis le début, peu de matchs semblent pliés [...] Beaucoup se jouent jusqu’à la 70e minute", a relevé Fabien Galthié. Comme dans deux semaines en Angleterre ? Ils feront en tout cas tout pour être dans le match, et faire le poids sur plan mental face à un adversaire chez qui ils ne se sont jamais imposés sous l'ère Galthié.

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