Cet article date de plus d'un an.

Six nations 2023 : l'indiscipline, l'énorme chantier des Bleus avant l'Irlande

Vainqueurs d’une courte tête face aux Italiens, les Français ont fait preuve de beaucoup d’indiscipline sur la pelouse du Stadio Olimpico. L'axe de progression a bien été identifié par les joueurs et le staff.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Rome
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le Français Charles Ollivon au contact lors du match entre l'Italie et la France dans le Tournoi des six nations, à Rome, le 5 février 2023. (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

"Du match, on retient surtout cette indiscipline. On a commencé par quelques petites fautes, puis on est tombés dedans." Le constat est implacable. Anthony Jelonch, meilleur plaqueur de la rencontre (20 plaquages réussis pour une seule pénalité concédée), va droit au but en zone mixte, après la victoire étriquée (24-29) contre l'Italie, dimanche 5 février. Comme tous les observateurs, le troisième-ligne tricolore n'avait presque qu'un seul mot à la bouche au moment d'analyser la rencontre : l'indiscipline des Bleus. 

Un essai de pénalité, un carton jaune et dix-huit pénalités concédées… Les statistiques romaines impressionnent, et attirent autant l’attention que le résultat final. Sur la pelouse du Stadio Olimpico, dimanche, les Bleus ont bien failli se punir tout seuls à cause de leur indiscipline. Une faiblesse qui se payerait plus lourdement à Dublin, samedi 11 février, face à une Irlande qui a bénéficié de 15 pénalités au pays de Galles, ancienne référence dans ce secteur. 

"Il va falloir rectifier le tir"

"C'est le gros point d'interrogation : d'où vient cette indiscipline", s'interroge Dimitri Yachvili, consultant France Télévisions. "C'est peut-être un surplus d'agressivité, c'est peut-être lié au fait qu'on a pas mal défendu... Quoi qu'il en soit, c'est un secteur de jeu qu'on a besoin de travailler, un de nos rares points faibles", poursuit-il. 

Un point noir stigmatisé par les joueurs, dès le coup de sifflet final. "On a été indisciplinés, on sait très bien que ce n’est pas jouable à ce niveau. Il va falloir rectifier le tir", a lâché sans détour le capitaine Antoine Dupont au micro de France Télévisions juste après le coup de sifflet final. "C'est sûr que c'est dangereux, 18 pénalités, c'est à chaque fois une possession pour l'adversaire et tu recules. On a beaucoup reculé. Et quand tu ne recules pas, ça te coûte trois points", a analysé Fabien Galthié en conférence de presse.

Même le néophyte Ethan Dumortier a reconnu, entre l’analyse de sa grande première et les louanges à l’adversaire du jour, que les Bleus ont "donné trop de points" à cause de leurs "trop nombreuses erreurs". "C'est comme ça qu'on a relancé les Italiens à chaque fois, et c'est dommage", a encore regretté Anthony Jelonch. Pour rester au sommet, les Bleus ne peuvent plus se permettre de donner autant de points. La saison passée, dans la conquête du Grand Chelem, ils présentaient le deuxième meilleur bilan en termes de pénalités concédées (47, seuls les Italiens faisaient mieux avec 46), et n'avaient jamais concédé plus de neuf pénalités par match, sauf contre l'Italie (14).

Travailler avec les arbitres 

En conférence de presse, toutes les analyses revenaient au même point final, l'indiscipline, y compris celle de Fabien Galthié : "C'est la problématique majeure de ce match, et l'axe de progression clair identifié par nous tous"Le sélectionneur attend une meilleure communication avec les arbitres, pour que ses joueurs comprennent mieux les limites fixées par les hommes au sifflet. "On peut vite rectifier le tir en discutant avec le futur corps arbitral en Irlande, comprendre comment M. Barnes veut que la partie se passe", affirme le sélectionneur.

Ethan Dumortier a également abordé la question de l'appréciation et du jugement de l'arbitre. "C'est vrai que l'arbitrage a parfois été un peu incohérent, c'est peut-être une des explications. Mais il ne faut pas se cacher derrière ça", relativise Dimitri Yachvili. Car face aux numéros un mondiaux, ce genre d'écart sera, cette fois, impardonnable. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.