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France-Irlande : un XV du Trèfle "en reconstruction qui n’aura rien à perdre contre les Bleues"

Longtemps sur les talons de l’Angleterre et de la France, l’Irlande entame un nouveau cycle. Défait d’entrée face au pays de Galles, le XV du Trèfle veut surtout continuer à grandir, samedi, face aux Bleues.

Article rédigé par Justine Saint-Sevin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les joueuses du XV d'Irlande lors du tournoi des 6 Nations 2021. (PAUL FAITH / AFP)

Rares sont les défaites du XV du Trèfle à Dublin. Pourtant c’est ce qu'ont infligé les Galloises à cette équipe en ouverture du Tournoi des six nations le week-end passé. Un faux pas qui pourrait paraître surprenant pour une équipe que l’on a souvent vu coller à l’arrière-train de l’Angleterre et de la France, qu’elle affronte samedi 2 avril à Toulouse. Il n’en est rien. La chute peut paraître lourde pour cet habitué des podiums, pourtant elle est surtout la suite logique de derniers mois difficiles rythmés par une immense déception et un large remaniement.  "L’Irlande est une équipe en reconstruction qui manque de repères collectifs", analyse Marie Sempéré, consultante France Télévisions.

"Les Irlandaises ne se sont pas qualifiées pour la dernière Coupe du monde où elles ont d’ailleurs été battues par les Ecossaises."

Marie Sempéré, ancienne internationale à XV et 7 et consultante pour France Télévisions

à franceinfo : sport

Cette non qualification au Mondial est un vrai coup dur et un gros coup d’arrêt pour un groupe qui s’était installé dans le Top 3 européen ces dix dernières années. "Elles font le Grand Chelem en 2013, elles gagnent le Six nations en 2015, rappelle Marie Sempéré. En 2014, elles sortent les Blacks de la Coupe du monde en France. C’était une équipe qui vivait une période faste. Là, c’est un nouveau départ. Des anciennes ont un peu été poussées vers la sortie, des emblématiques comme la capitaine Ciara Griffin ou Claire Moloy ont arrêté parce qu’elles s’étaient données comme dernier défi d’aller au Mondial."

Symbole de ce nouveau cycle, la capitaine Nichola Fryday et ses 22 sélections. "Contre les Galloises, la joueuse la plus expérimentée était l’arrière, elle avait 23 sélections", appuie l’ancienne internationale. A titre de comparaison, la capitaine du XV de France, Gaëlle Hermet - loin d’être la plus capée - fêtera sa 41e sélection samedi.  

Les Bleues, qui partent largement favorites, doivent tout de même se méfier d’une équipe qui n’a rien à perdre. "Le staff n’a pas de pression, ils ne sont pas pressés. Leur objectif, c’est la prochaine Coupe du monde. Les Irlandaises voudront rebondir, elles n’ont rien à perdre sur ce match. Il va falloir s’en méfier, c’est une équipe qui ne lâche rien, le fighting spirit à l’Irlandaise n'est pas un mythe, elles sont pénibles", poursuit-elle. "Les Irlandaises ressemblent beaucoup aux garçons dans l’engagement, elles attaquent fort la ligne, sont agressives dans les phases de rucks", complète Thomas Darracq, responsable sportif du XV de France. 

Un jeu presque fait pour les Bleues  

Pour répondre au défi physique irlandais et s’adapter à une météo plus britannique que toulousaine, le staff des Bleues a choisi de densifier sa première ligne. La volonté est double : taper dans une faiblesse constatée lors du premier match du Tournoi et ouvrir les espaces pour s’offrir une victoire et surtout un contenu moins brouillon que face à l'Italie. "En deuxième période, leur paquet d’avants a vraiment souffert, en mêlée, sur les ballons portés. Face aux Galloises, elles se sont beaucoup fatiguées en défense, même si elles loupent peu de plaquages."  

Deuxième point encourageant pour les Bleues, la philosophie de jeu irlandaise, qui laisse l’initiative à l’adversaire, devrait leur permettre de mettre plus facilement leur dispositif en place, selon Marie Sempéré. "Les Irlandaises se concentrent d’abord sur les fondamentaux dont la défense ce qui va permettre aux Bleues de mettre en place leur jeu basé sur la conquête et la conservation. Côté Bleues, on va tout de même aller chercher plus de fluidité que face à l’Italie."

Une ambition confirmée par Thomas Darracq : "Aujourd’hui, on veut avoir nos ballons, mettre de l’alternance dans des conditions qui s’annoncent difficiles. On a tous les outils pour pouvoir rivaliser et aller chercher un résultat." Et avec la manière.

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