Cet article date de plus de deux ans.

France-Irlande : à domicile, les Blagnacaises arrivent en force pour la deuxième journée du Tournoi des six nations

Samedi à 15h15 à Toulouse face à l'Irlande, les Françaises vont tenter d'enchaîner une deuxième victoire de rang dans le Tournoi. Elles pourront compter sur leur sept blagnacaises, qui évolueront presque à domicile. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Léo-Pol Platet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Audrey Forlani perce la défense galloise, le 23 février 2020, dans le Tournoi des six nations. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Un pont, la Garonne et quelques kilomètres séparent le Stade Ernest Argelès de Blagnac et le Stade Ernest Wallon de Toulouse. Face à l'Irlande, samedi 2 avril, et en plus des quatre toulousaines, huit autres femmes du XV de France auront la douce impression de jouer à la maison. Coco Lindelauf, Clara Joyeux, Audrey Forlani, Axelle Berthoumieu, Mélissande Llorens, Gabrielle Vernier et Célia Domain : plus d'un tiers de l'équipe évolue à Blagnac, le principal pourvoyeur de l'équipe de France féminine. 

"C'est évidemment une fierté pour le club" s'enthousiasme Benoît Trey, le président du club haut-garonnais. "Il y en avait même neuf dans le groupe élargi, il y a aussi des filles en U20 ou avec l'équipe de France à 7, c'est la réussite de tout un club", précise quant à lui d'emblée , le manager blagnacais.

Une valeur sûre de l'élite

Oui, Blagnac est un bastion du rugby féminin en France. Depuis son rapprochement puis sa fusion avec l'historique club de Saint-Orens deux fois champion de France, en 1990 et 1993, c'est même l'un des clubs les plus en vue de l'élite féminine. "Il faut rendre à César ce qui est à César", sourit à ce propos Benoît Trey.

Depuis, le BRF est abonné aux demi-finales du championnat de France derrière les ogres Montpellier et Toulouse et a même connu la douleur d'une finale perdue, en 2021 face à l'ASM-Romagnat. Chose rare, dans la même entité où sont rassemblées les deux équipes, l'équipe féminine évolue dans un niveau supérieur à l'équipe masculine qui joue pour sa part en National, le troisième échelon.

"Quand j'ai pris la décision de signer à Blagnac, en 2017, je savais que c'était un club important de première division et qui comptait sur les féminines, se souvient Clara Joyeux, aujourd'hui pilière aux 25 capes en équipe de France. Je souhaitais poursuivre mes études avec un BTS production animale à Toulouse et me rapprocher de ma famille originaire du Lot, c'était le choix idéal."

Clara Joyeux, lors de la demi-finale d'Elite, le 12 juin 2021, face au Stade toulousain.  (DANIEL VAQUERO/SIPA)

"Il y a deux ans, on a renforcé l'accompagnement de nos féminines, détaille Benoit Trey, aux commandes du club depuis 2016. On a mis les mêmes moyens humains et financiers sur les masculins et les féminins. Désormais, il y a plein de critères où nos deux équipes fanions sont au même niveau. Elles disposent des mêmes moyens d'accompagnement, au niveau administratif ou sportif, jouent et s'entraînent sur les mêmes infrastructures. On ne fait pas de différences de niveau entre nos deux équipes fanions, on mène de front le développement des deux." 

Des moyens similaires à ceux de l'équipe masculine

"La principale différence, c'est que les filles sont amatrices, hormis quelques contrats fédéraux, explique Nicolas Tranier, en charge de l'équipe féminine depuis six ans. Elles s'entraînent quatre à six fois par semaine, musculation et terrain inclus. Mais on essaye de coller à ce qui se fait chez les garçons".

De nombreux moyens sont également alloués au centre de formation et aux jeunes joueuses. Le club en a déjà récolté les premiers lauriers, avec l'avènement en équipe première des joueuses sacrées championnes de France cadettes en 2018 et 2019. En équipe première, elles bénéficient des précieux conseils de joueuses expérimentées comme Audrey Forlani ou Marjorie Mayans. "Pour les jeunes qui arrivent en équipe de France, c'est toujours rassurant d'avoir des coéquipières sur qui s'appuyer, abonde Clara Joyeux. Audrey et Marjorie ont beaucoup d'expérience, que cela soit en équipe de France ou en club, et c'est très précieux."

"Je me réjouis qu'elles soient diffusées sur France 2 un dimanche après-midi à une heure de grande écoute et qu'on détrône Michel Drucker"

Benoît Trey

à franceinfo: sport

Cette saison, en championnat, les Caouecs sont en troisième position du groupe de la mort, derrière le Stade bordelais et Montpellier. Suffisant néanmoins pour se qualifier pour la phase finale et espérer accrocher, enfin, le titre de championnes de France, l'objectif annoncé du président Trey. Avant-cela, les neuf internationales que compte le club partiront à la conquête d'un autre trophée, celui du Tournoi des six nations.

Benoît Trey confirme : "Je lis beaucoup que les filles veulent faire comme les garçons ou s'inspirer d'eux pour remporter le Grand Chelem. Mais elles ne les ont pas attendus ! Le groupe France est très fort, depuis des années. Ce sont plutôt les garçons qui leur emboîtent le pas." 

Reste que ce coup-ci, ce sont les hommes de Fabien Galthié qui ont ouvert la voie avec une victoire sur l'Irlande suivie d'un Grand Chelem. Samedi, peu après 15 heures, dans un stade Ernest Wallon bien rempli et à quelques kilomètres du fief blagnacais, la Marseillaise retentira avec un effet tout particulier pour ces joueuses. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.