Six nations 2024 : le XV de France est toujours à la recherche de son allant offensif avant d'affronter l'Italie

Victorieuses de leurs deux premiers matchs, les Tricolores n’ont pas encore réussi à exploiter pleinement leur potentiel en attaque, avant d’affronter l'Italie à Paris, dimanche.
Article rédigé par Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Émeline Gros aplatit le deuxième essai français face à l'Ecosse, au Hive Stadium d'Edimbourg, le 31 mars 2024. Une image trop rare en ce début de Tournoi. (SIPA)

Pour le deuxième Tournoi des six nations disputé sous la houlette du duo composé de Gaëlle Mignot et de David Ortiz, le XV de France féminin s’apprête à affronter l’Italie, au stade Jean-Bouin de Paris, dimanche 14 avril, à 13h30, à l'occasion de la troisième journée. Une Squadra Azzurra qu'il avait difficilement battue l’an dernier, dans des conditions climatiques compliquées. Pour l'heure, la météo dominicale s’annonce plus complaisante avec les Bleues. Plus qu’à Parme donc, où les lourdes pluies avaient gêné les joueuses au moins autant que le vent écossais il y a deux semaines. Débarrassées des aléas atmosphériques, les Françaises doivent désormais passer la vitesse supérieure en attaque.

Dans la lignée de leurs performances défensives de 2023 (11 points encaissés en moyenne en deux matchs contre 13,4 l’an dernier en cinq rencontres), et même si elles n’avaient concédé que trois points cumulés contre l’Irlande et l’Ecosse l’an dernier, c’est surtout ballon en mains que les Bleues pêchent en cette nouvelle année. Et si elles présentent un point de retard en tête du classement (deuxièmes avec neuf points, contre 10 à l'Angleterre), c’est parce qu'elles ont échoué à revenir d’Edimbourg avec le bonus offensif en poche.

Une inhabituelle inefficacité

Un bonus que les Transalpines ont décroché à Dublin, de quoi talonner les Françaises au classement et rêver de les dépasser en cas de victoire bonifiée à Paris. Un succès qui ferait figure d’exploit, puisque les Italiennes n’ont gagné que deux des dix dernières confrontations entre les deux nations (en 2019 dans le Tournoi et en 2022 en match amical), et aucune sur le sol français.

Pour éviter la mauvaise surprise, les Bleues pourront s’appuyer un collectif rodé, qui n’a que peu bougé depuis le début du Tournoi. Dans le sillage de la capitaine Manae Feleu, l’équipe de France va surtout devoir rehausser ses performances offensives, alors qu’elle est partie sur des bases bien moins élevées que celles du Tournoi 2023, qu’elle a terminé avec 40,4 points de moyenne (26,5 cette année). L’an dernier, l’Irlande puis l’Ecosse avaient ainsi respectivement concédé 53 et 55 unités pour 18 essais encaissés contre les Bleues. Mais la France semble actuellement bafouiller son rugby à l’approche de la zone de marque. Pour preuve, ses 29 entrées cumulées dans les 22 mètres adverses n’ont débouché que sur un total de sept essais.

Beaucoup d'envie, peut-être trop

Pourtant, les statistiques montrent que les Françaises se jouent des défenses adverses avec aisance. Contre l’Irlande, elles ont battu 17 défenseures, puis 24 face à l’Ecosse, sommet de leur manque de finition. Face à l’Italie, contre qui l’Angleterre a battu 30 défenseures, les espaces devraient à nouveau se créer. Mais attention pour les Bleues à ne pas se griser face à une ligne défensive poreuse. 

Lucide, Romane Ménager, qui s’est confiée dans les colonnes de l'Équipe, sait d’ailleurs que jouer à outrance n’apportera pas aux Bleues le succès espéré. On ne pourra pas faire un Tournoi plein si on ne fait que jouer", a ainsi expliqué la troisième ligne centre. Car, pour les Françaises, "jouer" signifie offloads (36, meilleur total des engagées), mais aussi prises de risques (55 fautes de main), ce qui n’a pas payé lors des deux premières sorties.

Ainsi, Romane Ménager n'a pas caché que les Bleues avaient travaillé dans ce domaine à l’occasion de la période de repos, pour être plus précises quand il faudra envoyer du jeu face à l'Italie. “On fait un vrai focus là-dessus. On a pris beaucoup de confiance en jouant beaucoup. Maintenant, on doit essayer de concrétiser“, a-t-elle déclaré.

Et si les troisièmes de la dernière Coupe du monde ont conscience de leurs erreurs jusqu'ici, elles avaient déjà à cœur de les corriger après l'Ecosse, alors que Gaëlle Hermet soulignait ces lacunes : “Il faut concrétiser nos rentrées dans les zones de marque. On ne marque pas dans nos temps forts .” Réponse dès dimanche sur le terrain synthétique de Jean-Bouin, favorable à un jeu rapide et animé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.