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6 Nations : L'équipe de France à la reconquête d'une conquête

La première journée du Tournoi des 6 Nations n'a pas été qu'un franc succès sur l'Angleterre pour l'équipe de France. Dans ce match, les Bleus ont en effet reçu la palme de l'alignement le moins prolifique des six équipes. Alors cette semaine, à Marcoussis, l'accent a été mis sur la conquête, enjeu majeur du prochain match contre l'Italie (dimanche 16h sur France Télévisions).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (FRANCK FIFE / AFP)

"Nous voulons une conquête forte, nous voulons des hommes forts". Ces mots, Fabien Galthié espère qu'ils sont rentrés dans la tête de ses joueurs durant toute la semaine à Marcoussis, au Centre national de rugby. Car la prestation de ses hommes dans ce domaine n'a pas été à la hauteur de ses attentes la semaine dernière contre l'Angleterre.

La victoire (24-17) sur l'Angleterre n'a pas masqué une statistique qui a sauté aux yeux de tous les observateurs : 71% de ballons gagnés en touche sur ses propres lancers, c'est faible. Très faible. Ce chiffre est même le plus bas atteint par une équipe lors de ce premier week-end du Tournoi. A l'opposé, l'Italie a beau être rentrée fanny de son voyage au pays de Galles (42-0), elle a fini avec le meilleur ratio des six formations, avec 93% de ballons gagnés sur ses lancers. D'un côté, c'est rassurant : une domination en touche n'implique pas la victoire. Mais sans munition propre dans cette phase de conquête, difficile de déployer du jeu. 

La touche, l'exception à la règle de la 1re journée

"On n'a pas été en mesure de lancer le jeu sur la conquête" face aux Anglais, a regretté Raphaël Ibañez, le manageur du XV de France. C'est pour cela que, cette semaine, les Bleus ont eu droit à une session d'entraînement à très haute intensité, avec des lancements de jeu depuis une touche ou une mêlée, afin d'"être capable de maîtriser à haute intensité nos phases de lancements et d'imposer notre jeu", ajoute-t-il. Pour le pilier Jefferson Poirot, c'est un problème de "compréhension d'annonces, de précision et de connaissance entre talon et sauteur".

  (GABRIEL BOUYS / AFP)

Il est vrai que Julien Marchand, le talonneur, n'était titulaire que pour la première fois en équipe de France, un an après sa première sélection. Mais le problème n'est pas nouveau. Il dure même depuis longtemps chez les Bleus. Les Italiens, plutôt à l'aise en touche, sont donc prévenus. Les Français aussi : "On sait qu'ils s'appuient beaucoup là-dessus", concède Poirot. "On s'attend à un challenge élevé, face à une bonne touche, une troisième ligne très costaud, très bonne en l'air aussi, on s'attend à une belle rencontre sur ce secteur".

Une mêlée fragilisée

La touche n'a pas été le seul secteur de conquête remis en cause par l'encadrement. "La première partie de notre match en mêlée est solide. C'est quand on a coaché qu'on a été déstabilisé", a relevé Galthié. "A 24-0, on a changé des choses et là, on a perdu notre assise en mêlée et donc perdu notre base. On s'est mis à subir. Et dès qu'on se fragilise à ce niveau-là, tout devient plus compliqué, notre jeu s'est dégradé, a été moins long, le leur s'est allongé, nous a mis en difficulté, les duels ont été plus faciles à gérer pour eux". Le "père" des 1re ligne, Poirot, du haut de ses 34 sélections, ne s'est pas caché, lui qui a fait partie des entrants contre les Anglais : "C'était compliqué, oui, on a été pris, il n'y a pas grand-chose à dire de spécial, on a été moins bon, même pas bons du tout techniquement". Certes, la France n'a pas perdu un ballon sur ses mêlées, mais elle n'a pas toujours pu lancer comme elle le voulait le jeu derrière.

Face à une équipe qui vient d'aligner une 23e défaite de suite dans le Tournoi, la France passe un test dans le secteur de la conquête. Fabien Galthié, le sélectionneur, a promis lors de l'annonce de l'équipe que "dès dimanche, vous allez voir autre chose, différent, une progression dans ce secteur. La conquête met plus de temps que la mise en place de la défense, même si nous n'en sommes pas satisfaits. C'est un secteur qui concerne tout le monde, autant avants que trois-quarts. Quand on travaille l'attaque, les phases de transition, la défense, on ne travaille pas la conquête." Dimanche, seul le résultat comptera. Mais après avoir promis de la férocité contre les Anglais, on attend de voir une deuxième promesse tenue du sélectionneur.

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