Coupe du monde de rugby : quand les hommes font la promo des Bleues qui "méritent d'être au premier plan"
France-Angleterre c'est l'affiche mardi soir en demi-finale de la Coupe du monde de rugby féminin. Le match devrait rassembler plusieurs millions de téléspectateurs sur France 2.
Les Bleues sont aux portes de l'exploit mardi 11 août... L’équipe de France féminine de rugby défie l’Angleterre, à Belfast en demi-finale de la Coupe du monde. Le match est diffusé en prime time sur France 2.
La semaine dernière, opposées à l’Irlande, les rugbywomen françaises ont rassemblé 2,4 millions de téléspectateurs. Le signe d’un engouement mais aussi d’un autre regard porté sur ce sport, décrypte franceinfo.
Des clichés sur ce sport...
Pour se rendre compte du chemin parcouru, il suffit de relire cette phrase : "Le rugby féminin, ce n’est ni du rugby ni féminin". La sentence n’est pas si vieille. Elle a été prononcée il y a quatre ans par Pierre Camou, à l’époque président de la Fédération française de rugby, lors d’un entretien au journal L’Equipe.
Cette opinion reflétait finalement assez bien les nombreux clichés essuyés par les filles quand elles déclaraient jouer au rugby. Si l'on en croit ces poncifs, les femmes jouant au rugby sont "des brutes", "violentes" et "des personnes volumineuses".
... à la reconnaissance du beau jeu
Depuis, les choses ont changé. Aujourd’hui, les joueurs du XV de France font la promotion des Bleues grâce, en autres, à des vidéos. "Un moyen pour que les filles se sentent suivies parce qu'on est à fond derrière elles", déclare Baptiste Serin. Pour le demi de mêlée, c'est une très bonne chose ; "elles sont dans l'ombre du rugby masculin mais elles méritent d'être au premier plan".
Allez les bleues @FFRugby pic.twitter.com/AY1l6VtyZF
— Baptiste Serin (@Serin_Baptiste) 9 août 2017
Le jeu des Bleues est plaisant à voir et surtout il est efficace
Damien Chouly, rugbyman de l'équipe de Franceà franceinfo
Quasiment tous les internationaux se sont pliés à ces vidéos d’encouragement, fortement relayées par la Fédération française. C'est le cas de Damien Chouly séduit par "le jeu offensif et très très bon" de l’équipe de France féminine. Selon le troisième ligne, "elles sont en train de faire quelque chose de très beau pour le rugby".
@FFRugby #WRWC2017 pic.twitter.com/Q0xpMOOBD0
— Wesley Fofana (@wesleyfofana) 9 août 2017
Pour le moment, les joueurs du XV masculin ne sont pas capables de citer le nom de toutes les filles de l'équipe de France mais comme le disent les deux jeunes internationales Caroline Thomas et Caroline Drouin, il ne faut pas oublier d’où elles sont parties. À 18 ans, avant de jouer au rugby, elles n’avaient jamais vu un match de rugby féminin.
Pour Caroline Thomas, "c'est marrant d'en parler avec les filles et de voir tout ce qui a pu changer depuis 2014". D'ailleurs, le premier match de rugby que les élèves de Yanna Rivoaren, demi de mêlée de l’équipe de France, et prof d’EPS dans la Somme, ont regardé c'était du rugby féminin. À se demander si bientôt, les petites filles ne voudront plus faire du rugby comme Thierry Dusautoir ou Pascal Papé mais comme Safi N’Diaye ou Shanonn Izar ?
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