Champions Cup : Romain Ntamack, un ouvreur qui a le sens du timing

Blessé pendant huit mois, le demi d'ouverture du Stade toulousain retrouve son meilleur niveau avant la réception des Harlequins, dimanche, en demi-finale de Champions Cup.
Article rédigé par Mateo Calabrese
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Romain Ntamack lors du match de Champions Cup entre le Stade toulousain et les Chiefs d'Exeter, le 14 avril 2024 au Stade Ernest-Wallon de Toulouse. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

L'adversaire est souvent le meilleur juge. Surnommé "the quiet facilitator" ("l'animateur silencieux") par la presse anglaise (Charlie Morgan dans The Telegraph Rugby Podcast), Romain Ntamack est le métronome du jeu toulousain. Eloigné des terrains pendant huit mois après une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche subie en août 2023, il est revenu pile à l'heure, en avril, pour retrouver du rythme et progressivement son meilleur niveau avant les échéances décisives de la fin de saison. A commencer par la réception des Harlequins dimanche 5 mai, au Stadium de Toulouse pour la demi-finale de Champions Cup (à 16 heures en direct sur France 2 et france.tv) 

Demain, le Stade Toulousain affrontera les Harlequins en demi-finale de Champions Cup au Stadium. Pour la dixième fois consécutive, Antoine Dupont et ses coéquipiers tenteront d'atteindre la finale face à une équipe disputant leur première demi-finale.
Champions Cup : Toulouse se prépare au choc Demain, le Stade Toulousain affrontera les Harlequins en demi-finale de Champions Cup au Stadium. Pour la dixième fois consécutive, Antoine Dupont et ses coéquipiers tenteront d'atteindre la finale face à une équipe disputant leur première demi-finale.

Romain Ntamack est le Chronos toulousain : maître du temps, il est un régulateur infaillible et un accélérateur de jeu redoutable. En quelques semaines à peine, depuis son retour contre Pau le 30 mars dernier, le demi d'ouverture semble avoir retrouvé toutes ses marques. "C’est vrai que mes prestations sont de bonne qualité par rapport à la gravité de ma blessure et la longueur de mon absence, a confié Romain Ntamack dans un entretien au Midi Olympique cette semaine. Le travail effectué paie. Je suis presque étonné de moi-même. J’imaginais que tout prendrait plus de temps."

Un retour en forme express

Contre les Harlequins, il sera associé à Antoine Dupont, un duo qui a porté l'équipe de France vers le Grand Chelem en 2022 et le Stade toulousain vers le sacre national l'année dernière. "On s'est vite retrouvés, attestait Antoine Dupont lui-même, en conférence de presse le 4 avril dernier. C'est comme si on ne s'était jamais perdus, cela nous a rassurés. (...) On sait la qualité qu'a Romain, on connaît aussi son sang-froid et sa capacité à être très présent dans les matchs qui comptent." Les deux joueurs partagent une science du jeu hors-norme, alternant entre une maîtrise impeccable de leur partition et des séquences d'improvisations brillantes. Ce n'est pas le passage du demi de mêlée en équipe de France de rugby à 7 qui a perturbé les repères de ce duo.

Entré moins d'une demi-heure pour son retour à la compétition, contre Pau le 30 mars, Romain Ntamack a ensuite enchaîné les titularisations à domicile : contre le Racing 92 en Top 14, puis contre Exeter et le Racing 92 à nouveau en Champions Cup. Trois matchs presque pleins, avec 70 minutes de jeu à chaque fois, pour trois victoires et un essai contre Exeter, symbolique de son retour en forme.

Vers un deuxième sacre européen ?

Toujours un titan en défense, après avoir "pris quelques kilos" de son propre aveu pendant sa convalescence, Romain Ntamack est parmi ces rares ouvreurs que même les adversaires les plus robustes ne ciblent pas. Il a désormais retrouvé ses meilleures jambes : celles qui, d'une feinte, peuvent fendre le rideau adverse, comme pour son essai décisif dans les derniers instants de la finale de Top 14 contre La Rochelle l'année dernière.

Jamais là où on l'attend, capable de prendre à revers l'adversaire d'une accélération ou de temporiser pour mettre ses coéquipiers dans les meilleures dispositions, il sera l'un des joueurs clés de la demi-finale contre les Harlequins.

Le fils d'Emile Ntamack, sextuple champion de France et triple champion d’Europe avec Toulouse, aura un artiste de sa trempe pour vis-à-vis dimanche : le feu follet Marcus Smith, demi d'ouverture international anglais. "Marcus Smith est le symbole et le maître à jouer des Quins, remarque Romain Ntamack. C’est un sacré joueur ! Nous avons le même âge et nous avons un peu suivi le même parcours en s’affrontant régulièrement. Il a donc pris quelques nouvelles durant ma rééducation." Dimanche au Stadium de Toulouse, le temps des politesses sera révolu.

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