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Les "pro-Laporte" refusent de démissionner du comité directeur : "C'est un déni de démocratie terrible", réagit Philippe Spanghero, porte-parole d'Ovale Ensemble

Le porte-parole d'Ovale Ensemble, Philippe Spanghero, dénonce le choix des soutiens de Bernard Laporte de se maintenir dans le comité directeur de la fédération de rugby. Bernard Laporte, ancien président de la fédération, a lui démissionné vendredi 27 janvier. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président de la fédération française de rugby, Bernard Laporte, a démissioné ce vendredi 27 janvier 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"L'ère Laporte est loin d'être terminée. C'est un déni de démocratie terrible", a réagi Philippe Spanghero, porte-parole du collectif Ovale Ensemble qui a démissionné du comité de directeur de la Fédération française de Rugby, en guise de protestation contre l'attitude des "pro-Laporte". Ces derniers ne souhaitent pas se retirer du comité directeur. Bernard Laporte a démissionné de son poste de président de la Fédération française de rugby ce vendredi 27 janvier.

Ce vendredi matin, le comité directeur de la FFR se réunissait pour tirer les conclusions du référendum organisé cette semaine auprès des clubs amateurs, qui ont d'ailleurs jeudi voté à 51,06% contre la désignation de Patrick Buisson à la tête de la Fédération. Bernard Laporte a été placé en garde à vue mardi pour blanchiment de fraude fiscale aggravée. Il était en retrait de ses fonctions après avoir été condamné mi-décembre à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende, dans une autre affaire, cette fois pour "corruption passive" et "trafic d'influence".  

franceinfo : Comment réagissez-vous au refus des pro-Laporte de démissionner du comité directeur ?

Philippe Spanghero : L'ère Laporte est loin d'être terminée. Bien sûr, le clan Laporte, s'abrite derrière les statuts et ça amène une grande question sur la façon dont les fédérations sportives doivent être gérées à l'avenir. Aujourd'hui, clairement, c'est un déni de démocratie terrible puisque ce non qui l'a emporté à la candidature de Patrick Buisson au référendum, ce n’était pas un non simplement à la personne de Patrick Buisson, mais à la proposition de Bernard Laporte de s'accrocher avec son équipe puisqu'il y a une faillite collective qui est évidente dans les affaires qui touchent la Fédération française de rugby depuis maintenant cinq ans. Le comité directeur a approuvé toutes les décisions qui ont amené Bernard Laporte à être condamné en première instance au pénal. C'était quand même une condamnation très grave et inédite dans le monde du sport.

À quelques mois de la Coupe du Monde en France, quelle image cela donne du rugby français ?

Cela donne malheureusement une très mauvaise image. Ça ramène cette équipe en place au comité directeur à ses responsabilités puisque pendant ce référendum, elle a demandé l'apaisement avec une continuité. Les clubs ont rejeté cette proposition. Ce déni de démocratie ne va bien sûr pas apaiser le rugby français. Une fracture est en train de se créer dans le rugby amateur et dans le rugby professionnel. La grande surprise de ce comité directeur, c'est la position de la Ligue nationale de rugby qui, en tant qu'institution siégeant au comité directeur de la Fédération, aurait dû suivre la recommandation de la ministre des Sports et ne l'a pas fait. Beaucoup de présidents du rugby pro s'en offusquent.

En quittant le comité directeur, vous ne perdez pas l'occasion de peser sur les décisions futures ?

C'est une vraie question qui va se poser. On a joué notre rôle d'opposition ces dernières années. On a fait avancer les choses. Aujourd'hui, laisser cette équipe sans opposition, c'est un vrai risque pour le rugby français pour les deux prochaines années. C'était un choix difficile à prendre et je suis fier que les membres du groupe l’aient pris parce qu'on a fait le choix de l'éthique et des valeurs jusqu'au bout. Rester, c'était quelque part cautionner. C'est une décision difficile, mais je suis assez fier qu'on l'ait prise et d'en être un des porte-parole parce qu'on a essayé de placer dans ces dernières semaines le débat au-dessus de la mêlée et autour des valeurs et de l'intérêt supérieur de notre sport. C'est ce qu'on va continuer à défendre d'une façon différente. Mais on va y mettre toute notre énergie.

À une semaine du tournoi des Six Nations, cela ne risque pas de déstabiliser l'équipe de France ?

Je ne le souhaite pas parce qu'honnêtement, on a une équipe de France magnifique, aussi bien sportivement que dans le comportement. Il y avait tout pour qu'on vive une grande année de Coupe du monde. Ce sera de toute façon entaché. La position jusqu'au-boutiste du clan Laporte va fracturer le rugby en profondeur pendant longtemps. Les débats vont continuer dans les jours qui arrivent. Le rugby professionnel va très certainement se diviser et donc forcément, on va continuer à parler des affaires. Je ne souhaite pas que ça affecte trop le sportif, que je sens assez loin de tout ça parce que Fabien Galthié n’est pas du tout associé à tout qui se passe. Mais si ça dure, forcément ça aura un impact.

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