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"Ce fameux maillot noir fait rêver tout le monde" : Romain Ntamack est de retour au poste d'ouvreur pour le match face aux All Blacks

Après des succès contre l'Argentine et la Géorgie, l'équipe de France de rugby affronte la Nouvelle-Zélande samedi au stade de France pour le 3e match de cette tournée d'Automne. Le joueur du Stade toulousain Romain Ntamack débutera pour l'occasion à l'ouverture.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
le rugbyman Romain Ntamack avant le match face à l'Argentine au Stade de France, le 6 novembre 2021. (S?BASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

Fabien Gathlié a dévoilé jeudi 18 novembre la composition du XV de France qui défiera les All Blacks samedi, au Stade de France. Parmi les changements opérés par le sélectionneur : le grand retour à l'ouverture de Romain Ntamack. Le rugbyman toulousain assure n'avoir "jamais douté", après deux titularisations en demi-teinte au centre et livre ses sensations avant "ce grand événement", comme il l'appelle. 

franceinfo : Que représente ce match face aux All Blacks ? 

C'est énormément de fierté, d'honneur, déjà de pouvoir porter le maillot de son pays et aussi de jouer face à la Nouvelle-Zélande, le mythe des All Blacks. Cela représente énormément dans l'histoire du rugby. Et donc avoir de la chance de jouer un match contre eux en France, ce sera magique. Il y aura mes parents, ma copine, ma famille au stade, ce samedi, pour vivre cet événement qui est assez grandiose pour notre sport. Quand on a vu sur le calendrier qu'on allait jouer les All Blacks, on avait tous bien sûr ce match en tête ! Cela inspire tout le monde, cela fait rêver tout le monde, on a tous envie de jouer ces équipes-là. On est concentré dessus depuis le premier jour du rassemblement. Et même si on a préparé deux autres matchs avant, il nous tardait que cette rencontre arrive.

Qu'est-ce-qu'elle a en plus cette équipe de Nouvelle-Zélande ?

Tout ! Elle a des supers joueurs, elle a ce fameux maillot noir qui fait rêver tout le monde. Dès qu'elle joue, tout le monde vibre. Avec autant de joueurs de grande classe, elle suscite forcément l'admiration.

Est-ce qu'une victoire, samedi, à deux ans de la Coupe du monde représenterait un cap franchi pour vous, pour le XV de France ?

Oui, je pense que cela validerait tout le travail qui est fourni depuis deux ans. On a la chance d'avoir un groupe qui a peu bougé depuis deux ans et on commence vraiment à se connaître de mieux en mieux. Aux entraînements, cela va bien donc forcément, une victoire, ce samedi, validerait beaucoup de choses. Mais encore une fois, je pense qu'il ne faut pas qu'on se mette une pression du résultat. Il faut que l'on joue comme on le fait depuis deux ans et on verra.

"Ce qui compte, c'est surtout ne pas avoir de regrets à la fin et que l'on soit content de nous, c'est cela le principal."

Romain Ntamack

à franceinfo

Vous allez donc retrouver le poste de demi d'ouverture pour jouer face à la Nouvelle-Zélande. C'est votre préférence?

Romain Ntamack : J'ai une préférence forcément, car j'ai toujours dit que je voulais jouer 10 et que l'on me voit comme un ouvreur. Après, j'ai évolué beaucoup de fois au centre et si jamais je suis amené à y rejouer, je le ferai avec grand plaisir et sans aucune arrière-pensée. Donc oui, j'ai forcément envie que l'on me voit comme un ouvreur même si, encore une fois, je peux jouer au centre, si le staff le décide.

Vous vous connaissez par cœur avec votre coéquipier toulousain, Antoine Dupont (demi de mêlée). Comment fonctionne votre association sur le terrain ?

On joue ensemble depuis maintenant quelques années au Stade, on enchaîne les gros matchs ensemble en club et en équipe de France. Donc on a l'habitude de se côtoyer et oui, on arrive à savoir un peu ce que l'autre va faire ou ce que l'autre a en tête avant même qu'il le fasse. C'est assez facile de rejouer avec Antoine, il n'y aura donc pas de souci sur les automatismes.

Comment avez-vous traversé ces deux premières semaines en Bleu. On a beaucoup parlé de votre repositionnement au centre. Comment  avez-vous vécu les choses?

Assez bien, assez facilement en fait. C'est vrai que j'ai écouté et vu tout ce qui se disait dans la presse, mais encore une fois, cela ne m'a pas vraiment perturbé plus que cela. J'étais très content de jouer au centre. J'ai appris assez tôt que j'allais être positionné en 12 au moins pour ces deux premiers matchs et pour être le plus à l'aise possible ensuite sur le terrain.

De l'extérieur, on a parfois eu l'impression que tout votre talent n'était pas exploité, que c'était du gâchis.

Non, ce n'est pas du tout un gâchis. On a dû trouver des repères communs parce que cette association-là, on ne l'avait pas encore travaillée. Les automatismes ne se créent pas en deux jours. Il fallait qu'on s'entraîne ensemble, qu'on joue des matchs ensemble. C'est vrai que le premier match face à l'Argentine n'a pas été comme on le souhaitait. L'adversaire a fait aussi qu'on n'a pas pu mettre notre jeu en place. On n'était pas satisfait de tout cela mais contre la Géorgie, c'était mieux, on s'est plus trouvé, on avait plus de repères, on se sentait plus à l'aise. Encore une fois, il faut travailler ensemble pour avoir les meilleurs automatismes possibles.

Est-ce que vous pensez néanmoins que cette association peut perdurer ?

Si le staff décide de nous associer à nouveau dans le futur, on fera tout pour être les meilleurs possibles et aider l'équipe. C'est vraiment l'objectif. Peu importe où les joueurs se trouveront sur le terrain, on sait que l'on se donnera tous à 100%, même si on ne fera pas que des choses bien. Mais ce qui est certain est que l'on donnera le meilleur de nous-mêmes.

Vous n'avez jamais douté au cours de ces deux matchs ?

Non pas du tout ! Je n'ai pas du tout douté, même après ce match contre l'Argentine. A aucun moment, je n'ai douté. Même l'équipe. On savait très bien ce qu'on avait fait de bien, de moins bien.

"Cela faisait neuf mois qu'on n'avait pas joué ensemble. Il fallait aussi qu'on évacue tout cela, les retrouvailles aussi avec le public. Et on a quand même gagné, malgré tout. "

Romain Ntamack

à franceinfo

Comment se passe la concurrence avec Matthieu Jalibert pour le poste d'ouvreur ?

On aime beaucoup dire qu'on est en concurrence ou en compétition, mais nous, on n'a vraiment pas cette sensation-là. On essaie de donner le meilleur de nous-mêmes, d'être les meilleurs possible pour aider l'équipe à gagner. Donc voilà, si le staff décide de nous associer, et bien on va travailler ensemble. Si l'un doit commencer et l'autre terminer, on travaillera aussi ensemble, il n'y a aucun souci par rapport à cela.

Vous êtes pourtant deux forts caractères ...

Mais des forts caractères, il y en a à tous les postes ! Vous savez, si on arrive à ce niveau-là et qu'on n'a pas de fort caractère, cela m'étonnerait qu'on existe très longtemps. Donc, on a deux forts caractères mais on se respecte tous. On est quand même des garçons très respectueux donc on fait tout pour faire monter le niveau de l'équipe. C'est le seul objectif encore une fois. 

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