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Roland-Garros : Iga Swiatek fait tomber Sofia Kenin et remporte son premier titre du Grand Chelem

La plus jeune finaliste à Roland Garros depuis 19 ans, la Polonaise Iga Swiatek a remporté son premier titre du Grand chelem, ce samedi, sur le court Philippe-Chatrier. Pour sa deuxième participation au tournoi parisien, Iga Swiatek a maîtrisé en moins de 1h30 Sofia Kenin (6-4, 6-1), tête de série numéro 4 et vainqueur de l’Open d’Australie cette année. Plus que sa victoire, la jeune joueuse a fait tomber plusieurs records.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
La Polonaise de 19 ans, Iga Swiatek, a remporté son premier titre du Grand Chelem à Roland-Garros.  (MARTIN BUREAU / AFP)

Pour le premier titre de sa carrière, la Polonaise de 19 ans, Iga Swiatek a fait fort en s’offrant la Coupe Suzanne-Lenglen. Et ce, en seulement deux participations. Imperturbable sur le court, Iga Swiatek a déroulé sa partition comme une habituée de ces rendez-vous. Pour sa première finale du Grand chelem, Iga Swiatek a commencé très fort. Très agressive, elle a breaké d’entrée Sofia Kenin, en confirmant derrière son service. En face, l'Américaine ne semblait pas tout à fait rentrée dans son match. Après trois premiers jeux parfaits, la Polonaise s’est déréglée, réalisant plusieurs fautes directes assez grossières. Une irrégularité qui a permis à Sofia Kenin, menée 3-0, de recoller au score, à 3 partout. 

Si elles avaient déjà croisé le fer en 2016 dans le tableau junior à Roland-Garros, rencontre qui avait d’ailleurs tourné à l’avantage de la Polonaise, c’était bien la première fois qu’elles étaient opposées sur le circuit. Et pour cette première, c’est la Polonaise, encore une fois, qui a su jouer avec les nerfs de l’Américaine, en attaquant toutes ses balles, en l’obligeant à se déplacer et la poussant à la faute. Iga Swiatek était partout, présente sur toutes les balles, rapide dans ses déplacements, trouvant des solutions même en danger sur certains points, et régalant avec ses coups droits surpuissants. Sofia Kenin était tout simplement face à un mur qui lui renvoyait tout. De quoi écœurer l’Américaine, qui a peiné à conclure sur les points importants. 

Swiatek imperturbable

Menée 4-3, avec avantage Swiatek, Sofia Kenin a commencé à rugir sur le court, telle une lionne à qui on aurait pris son enfant. Cette rage de vaincre, face à la tranquillité de Swiatek, montrait bien la mise en difficulté de la numéro 6 mondiale. Mais son mental de fer lui a permis de sauver une balle de set, mais n’a pas suffit à renverser la tendance dans le premier set, remporté par Iga Swiatek en 49 minutes. Davantage à l'initiative et en réussite, elle a réalisé 13 coups gagnants contre 6 pour Sofia Kenin. 

Toujours aussi confiante en son jeu, Iga Swiatek a continué à dominer le match pour entamer la deuxième manche 2-1, après s’être fait breaké d’entrée par Kenin. Au changement de côté, l’Américaine a demandé un traitement médical, visiblement touchée à la cuisse. L’Américaine est ensuite revenue strappée à la cuisse. Iga Swiatek, quant à elle, ne s’est pas démontée, et est retournée sur le court pour s'entraîner au service. La Polonaise n’a jamais tremblé et a même déroulé dans le deuxième set, l’Américaine lui faisant beaucoup de cadeaux en fautes directes. Il lui a d'ailleurs fallu qu'une seule balle de match pour s'imposer. Sofia Kenin n'a tout simplement rien pu faire. 

Swiatek a clairement dominé cette quinzaine parisienne. En ne perdant aucun set sur l’ensemble du tournoi, elle a égalisé la performance de Justine Henin en 2007, dernière femme à avoir soulevé le titre à Paris sans concéder un seul set.

Une finale surprise

C’était une finale singulière à bien des égards, ce samedi, sur le court Philippe Chatrier. D’abord, parce que pour la première fois depuis l’Open d’Australie 2008 (avec Maria Sharapova face à Ana Ivanovic), une finale de Grand Chelem opposait deux joueuses de moins de 22 ans. À Roland Garros, il fallait même remonter à 2003 avec Justine Henin contre Kim Clijsters. Une finale certes rajeunie, mais qui n’a pas manqué de spectacle. 

Si Sofia Kenin avait l’avantage d’avoir déjà joué une finale de Grand chelem et donc de savoir gérer la pression de ce type de rendez-vous, c’est pourtant Iga Swiatek, novice en la matière, qui a dirigé d’une main de maître ce match. 

Une liste de record à seulement 19 ans

Avec ce premier titre du Grand chelem désormais acquis, Iga Swiatek est devenue la première joueuse polonaise - homme ou femme confondu d’ailleurs - à remporter un titre du Grand Chelem en simple. Elle n’est d’ailleurs que la deuxième Polonaise à atteindre la finale à Paris, suivant les traces Jadwiga Jędrzejowska, qui n’a pas réussi à soulever la coupe à Paris en 1939. A travers tous les Grands Chelem, elle est aussi la première Polonaise à atteindre une finale depuis sa compatriote Agnieszka Radwańska à Wimbledon 2012.

Mais l’énumération ne s’arrête pas là tant son parcours est symbolique et impressionne. Classée au 54e rang mondial, elle est aussi devenue la joueuse la moins bien classée de l’histoire de Roland-Garros à remporter le trophée. Un exploit, encore un. Avant elle, cette distinction revenait à la Lettonne Jeļena Ostapenko, classée 47e mondiale lors de sa victoire Porte d’Auteuil en 2017. Encore avant elles, en 1977, la Roumaine Florența Mihai, 56e mondiale, s’était qualifiée pour la finale de Roland-Garros, mais s’était ensuite inclinée.

A 19 et 4 mois, elle est également la plus jeune finaliste à Roland Garros depuis 19 ans et la qualification de Kim Clijsters en 2001 à tout juste 18 ans. Si jeune, et déjà l’âme d’une gagnante. Son sang froid sur le court pour sa première finale montre bien sa maturité. Sa victoire à Paris lui fera enfin faire un bon dans le classement WTA. Lundi, elle entrera dans le Top 20 à la 17e place. La cerise sur le gâteau pour une quinzaine parfaite. 

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