Rachat du Stade de France : obligations vis-à-vis des Bleus, investissements... Ce que l'on sait des critères de vente
Qu'adviendra-t-il du Stade de France après les Jeux olympiques de Paris ? Propriétaire de l'antre de Saint-Denis jusqu'à 2025, l'État avait lancé début mars deux appels d'offres : un pour des acheteurs potentiels et un pour les entreprises intéressées par l'exploitation du stade, qui accueille des manifestations sportives et culturelles depuis 25 ans. Selon les informations de France Bleu Paris, le Paris Saint-Germain, en conflit avec la mairie de la ville pour le rachat du Parc des Princes, serait prêt à faire les efforts nécessaires pour s'offrir le Stade de France.
Dans les deux hypothèses, cession ou renouvellement de concession, les candidatures pour l'enceinte évaluée à 600 millions d'euros prendront fin jeudi 27 avril à 12h. Franceinfo: sport vous résume ce que l'on sait sur la procédure des deux appels d'offres du Stade de France.
Une fin de contrat en 2025
Le temps presse. Inauguré en 1998 avant la Coupe du monde de football, le Stade de France appartient à l'État, mais il est géré par un consortium privé dont le contrat de concession doit prendre fin le 30 juin 2025. Pour le financement de sa construction, le gouvernement français avait en effet fait appel à un groupement d'entreprises privées, en l'occurrence Vinci et Bouygues, deux géants du BTP français (respectivement 2/3 et 1/3). Établi en 1995, ce consortium était en charge de concevoir, financer, exploiter et de maintenir l'infrastructure pendant une durée de 30 ans, soit jusqu'en 2025.
Un modèle économique qui s'est révélé coûteux pour les finances publiques : non seulement l'État a investi 191 millions d'euros sur les 361 qu'il a coûtés, mais il a aussi versé l'équivalent de 115 millions d'euros au consortium, en guise d'indemnité pour l'absence de club résident. Ce dédommagement financier ne sera plus d'actualité pour les futurs propriétaires ou locataires de l'enceinte. "La cession sera conditionnée au déclassement du Stade de France par voie législative, précise le cahier des charges du gouvernement. L'État n'envisage aucun versement de concours public au futur exploitant."
Une volonté de renforcer l'attractivité du stade
L'État a défini quatre grands objectifs pour justifier la vente de l'édifice de 80 000 places : maintenir le Stade de France au niveau des meilleurs standards européens (capacité, qualité des espaces, prestations et animations), maximiser son potentiel événementiel, en faire un acteur de la transition écologique et enfin contribuer à l'attractivité du territoire. Améliorations des prestations, de la capacité des réceptions, de l'ambiance au sein du stade ou encore des emplacements pour les fauteuils roulants : le gouvernement a laissé une liste de recommandations pour répondre à ces demandes.
Au-delà de la cession du Stade de France, le cahier des charges précise aux candidats "la possibilité de signaler leur intérêt pour la valorisation" de la Zac de la Plaine Saulnier. D’une superficie de 12 hectares, l'ensemble de ces terrains situés à quelques pas de l'enceinte dionysienne pourra être négocié avec la maîtrise d'ouvrage du Grand Paris, pour construire un centre d'entraînement ou un hôtel par exemple. Avant son éventuelle transformation, la Zac de la Plaine Saulnier contribuera d'abord aux Jeux de 2024, avec l'aménagement d'un Centre aquatique olympique et d'espaces dédiés aux spectateurs (buvettes, sanitaires, etc.).
La place de la FFF et de la FFR assurée jusqu'en 2050
Les Fédérations françaises de football et de rugby seront "prioritaires pendant une période de 25 ans". C'est en tout cas ce que précise le document officiel pour l'avis de cession du stade. Début avril, le président intérimaire de la "3F", Philippe Diallo, jugeant le "contrat actuel avec le Stade de France extrêmement défavorable" à la Fédération, avait assuré ne pas envisager "de solution viable sans que les deux grandes fédérations de football et de rugby ne s'inscrivent d'une manière ou d'une autre dans ces projets". Sa requête a visiblement été entendue.
De plus, l'acquéreur de l'enceinte de 80 000 places sera contraint à la réalisation d'un certain nombre de travaux. Ces aménagements obligatoires comprendront notamment "les mises à niveau et/ou adaptations des dispositifs en lien avec la sécurité publique", pour éviter, entre autres, l'échec de la dernière finale de Ligue des champions au Stade de France.
Le PSG en droit de postuler
La sélection des candidatures s'établira à 70% selon la capacité économique et financière (chiffre d'affaires global, etc.). Les 30% restants permettront d'identifier "la capacité à exploiter le stade sur un plan technique et commercial, la capacité à générer ou à attirer de nouveaux événements et la capacité à gérer la conception et la construction d'ouvrages".
Interrogée mardi par le sénateur Laurent Lafon sur le fait de savoir si l'Etat français pourrait vendre cet "emblème sportif" à "une structure appartenant à un État étranger", comme l'est le PSG qui appartient au fond souverain de l'émirat du Qatar, la ministre des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castera, ne l'a pas exclu. "Il n'y a pas de raison de l'écarter a priori et par principe", a-t-elle déclaré lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat. Les candidats devront par la suite patienter jusqu'à la décision finale prise par l'Etat pour une vente ou une concession courant 2024, avant une attribution définitive en 2025.
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