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Présidentielle 2022 : le sport est-il le grand oublié de la campagne ? Découvrez les propositions des 12 candidats

France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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Quelles sont les règles concernant le temps de paroles des candidats à l'élection présidentielle ? Le point avec le journaliste Jean-Baptiste Marteau, présent sur le plateau du 20 Heures, samedi 2 avril. (ERIC FEFERBERG - JOEL SAGET / AFP)

Les douze candidats ont soumis leurs propositions en matière de sport pour l'élection présidentielle, dont le premier tour a lieu le 10 avril.

Jeudi 17 mars, les candidats à l'élection présidentielle étaient invités à présenter leurs propositions concernant le sport devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Seuls trois d'entre eux, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo ont répondu à l'appel. Est-ce à dire, vingt-neuf mois avant les Jeux olympiques de Paris, que le sport est le parent pauvre de la campagne présidentielle ?

Chaque candidat a, en tout cas, des propositions en la matière. À deux jours du premier tour, franceinfo: sport a sollicité les équipes de campagne des douze candidats. Pour chacun d'entre eux, nous avons sélectionné trois mesures phares concernant le sport et nous vous redirigeons vers leurs programmes complets. Le déroulé de la liste suit l'ordre alphabétique de leur nom de famille.

Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière)

La candidate Lutte ouvrière ne mentionne pas le sport dans son programme et ses "idées de lutte". Malgré cette absence, selon des propos relayés par un de ses conseillers, Nathalie Arthaud propose quelques mesures sur le sujet dont celles-ci :

Développer l'activité sportive, à l'école, dans le cadre du travail et comme loisir. La candidate souhaite utiliser le sport pour "se sentir bien, être en bonne santé, diminuer les risques de maladies cardiovasculaires, et par là même, prolonger l'espérance de vie", explique-t-elle.

Mettre l'accent sur le sport amateur. Pour Nathalie Arthaud, "le but n'est pas de faire tomber des recordsmais d'améliorer la santé publique".

Allouer l'argent nécessaire au sport. "Le sport, le développement de l'activité sportive doivent être l'affaire de tous avec les moyens, l'argent nécessaire", affirme la candidate.

Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière à l'élection présidentielle. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)

Le candidat Debout la France consacre toute une partie de son programme au "Sport pour tous", le sport étant "une passion pour de nombreux Français". Au total, quatorze mesures apparaissent sur le sujet, dont celles-ci : 

Généraliser le pass'sport. Le candidat veut étendre ce dispositif (50 euros pour une inscription dans un club de sport, aujourd'hui lié à l'allocation de rentrée) "à tous les enfants de six à 18 ans", nous explique-t-il.

Favoriser la retransmission pour le plus grand nombre. Pour cela, Nicolas Dupont-Aignan souhaite "accroître la couverture par le service public des disciplines olympiques dans lesquelles la France brille et qui demeurent sous-représentées" et favoriser "la diffusion des événements sportifs au plus grand nombre".

Réduire les inégalités d'accès à la pratique sportive. Le candidat veut "renforcer les moyens dans les territoires victimes d'inégalités, notamment en aidant financièrement les municipalités pour un meilleur soutien aux clubs" et "mieux suivre les publics éloignés de la pratique et les pratiquants hors fédérations".

Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la France à l'élection présidentielle, lors d'un discours, à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 15 mars 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

Anne Hidalgo (Parti socialiste)

Pour Anne Hidalgo, le sport est "une valeur cardinale du bien vivre ensemble", indique son directeur adjoint Patrick Kanner, ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports entre 2014 et 2017. Même si aucune partie de ses 70 propositions n'y est dédiée, la candidate PS défend plusieurs mesures sur le sujet, dont celles-ci :

Avoir un ministère complètement consacré au sport. Anne Hidalgo souhaite "redonner au sport un ministre plein en tant que tel", explique Patrick Kanner, avec "une restructuration autour du ministère de tous les services".

Augmenter le nombre d'heures de pratique pour faire du sport à l'école. La candidate veut considérer le sport "comme un élément majeur d'épanouissement, de maîtrise de soi, de bien-être, dès le plus jeune âge, jusqu'au sport universitaire", selon son conseiller.

Consacrer 5 milliards d'euros aux équipements sportifs. Ce budget servira "à leur rénovation et à leur création pendant tout le quinquennat". "On a besoin d'avoir des équipements, notamment dans les quartiers prioritaires de la ville", affirme Patrick Kanner.

Anne Hidalgo, candidate Parti socialiste à l'élection présidentielle. (THOMAS COEX / AFP)

Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts)

Le sport n'est pas nommé parmi les grands axes du programme de Yannick Jadot, mais apparaît notamment dans les outils pour "reconstruire un service public de la santé"

Utiliser le sport pour lutter contre les modes de vie sédentaires. Le député européen souhaite mettre en place "un plan de développement des activités physiques régulières tout au long de la vie, de la maternelle à l'Ehpad", selon son délégué en charge du sport Régis Juanico. 

Étendre l'activité physique adaptée. Cela passera par "le remboursement des premières consultations médicales par l'assurance maladie", explique Régis Juanico.

Créer un "pass sport" pour les jeunes. Yannick Jadot souhaite adapter le pass culture au sport, "pour prendre une licence en club, pour l'achat d'équipement sportif", indique Régis Juanico. Il serait également élargi aux 18-20 ans et porté à 300 euros.

Yannick Jadot, candidat Europe Ecologie Les Verts. (JOEL SAGET / AFP)

Jean Lassalle (Résistons !)

Jean Lassalle (Résistons !) propose quinze thématiques de programme. Aucune n'est directement rattachée au sport, mais le député des Pyrénées-Atlantiques a tout de même quelques mesures liées au sujet.

Créer une "Fête des Sports". Cette journée thématique, le 21 septembre, a pour ambition d'être "la même réussite que la Fête de la Musique", pour Gérard Lenfant, référent éducation, culture et sports de la campagne. L'objectif est "d'inciter les plus jeunes à s'inscrire dans des clubs", poursuit-il.

Valoriser les arts martiaux. Jean Lassalle souhaite développer la pratique des arts martiaux, notamment dans le cadre scolaire. "Ils permettent une découverte des mouvement du corps", indique Gérard Lenfant.

Aider les emplois du secteur associatif. Le candidat béarnais entend "aider les emplois associatifs pour favoriser la pratique du sport dans le périscolaire", d'après son référent.

Jean Lassalle, candidat Résistons ! à l'élection présidentielle. (THOMAS COEX / AFP)

Marine Le Pen (Rassemblement national)

Aucun des livrets thématiques ni des 22 mesures de départ de Marine Le Pen ne sont tournés vers le sport. Malgré tout, la candidate propose quelques idées sur le sujet, dont celles-ci :

Créer une fête du sport annuelle à l'école. La candidate souhaite que ces festivités soient "obligatoires en primaire, au collège et au lycée", indique Aleksandar Nikolic, président des Jeunes avec Marine. Cette fête permettrait aux associations sportives "de faire découvrir leur sport", et de "susciter des vocations".

Généraliser des compétitions olympiques et des compétitions inter-écoles. Ces événements motiveraient les élèves à "faire du sport, mais aussi être fiers de représenter leur établissement", indique-t-il. 

Réaffirmer la laïcité dans le sport. Marine Le Pen veut "laisser la neutralité politique, religieuse, dans le sport", affirme Aleksandar Nikolic. "C'est important pour nous d'avoir un sport qui ne soit pas touché par les débats extérieurs, les séparations qu'il peut y avoir entre les Français", poursuit-il.

Marine Le Pen, candidate Rassemblement national à l'élection présidentielle. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Emmanuel Macron (La République En Marche !)

Le président sortant souhaite continuer dans la lignée de la loi visant à démocratiser le sport, votée le 2 mars dernier. Une seule mention au sport est faite dans son programme de treize pages. Mais Amélie Oudéa-Castéra, relais sport de la campagne, nous a dévoilé plusieurs propositions du candidat LREM, dont celles-ci :

30 minutes d'EPS par jour en primaire, deux heures en plus au collège. Emmanuel Macron souhaite instaurer cette mesure dès 2022, pour compléter les heures déjà existantes. "30% des jeunes garçons et 45% des jeunes filles sont loin des recommandations de l'OMS", développe Amélie Oudéa-Castéra.

Des bilans de santé complets et gratuits. Le président sortant propose des bilans santé à 25, 45 et 60 ans "sans reste à charge pour les Français". "Les professionnels feront des recommandations pour lutter contre la sédentarité", développe Amélie Oudéa-Castera.

Mieux valoriser les para-sports. Emmanuel Macron entend œuvrer dans le sillage des Jeux paralympiques. "Il faut développer l'offre en clubs, améliorer l'accompagnement à la formation et l'accessibilité des infrastructures sportives", indique Amélie Oudéa-Castéra.

Emmanuel Macron, candidat La République en Marche à l'élection présidentielle. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise)

Le candidat de la France insoumise a consacré l'un de ses quarante livrets thématiques au sport "émancipateur au service de l'humain". Celui-ci se décline en cinq axes pour "une pratique sportive populaire et émancipatrice". Nous avons sélectionné trois propositions.

Des infrastructures écologiques. Jean-Luc Mélenchon veut élaborer un plan national d'urgence pour la construction et la rénovation d'équipements. Celle-ci "doit avoir un bilan plus positif, notamment en matière d'artificialisation des sols", indique Côme Delanery, membre de l'équipe de campagne.

Favoriser la gratuité pour les populations modestes. Le député des Bouches-du-Rhône souhaite que les coûts des activités physiques dépendent "des revenus et de la taille des familles". "Notre logique n'est pas de chèques, mais de développement de services publics", détaille le conseiller.

Interdire les publicités pour les paris sportifs. Le candidat insoumis propose un changement drastique en la matière. "Nous voulons aussi revenir sur la privatisation de la Française des jeux", complète Côme Delanery. 

Jean-Luc Mélenchon, candidat La France Insoumise à l'élection présidentielle. (LP / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Valérie Pécresse (Les Républicains)

Le sport figure parmi les dix-sept thématiques du programme de Valérie Pécresse. La présidente de la région Île-de-France souhaite "faire de la France une véritable nation sportive". Son conseiller sport, Patrick Karam, nous a détaillé plusieurs propositions, dont celles-ci :

Créer un puissant ministère des Sports. La candidate des Républicains souhaite que le ministère "puisse travailler avec tous les autres ministères" pour "mettre le sport au centre des politiques publiques", détaille Patrick Karam, son conseiller sports. 

Professionnaliser les athlètes de haut niveau. Valérie Pécresse souhaite accorder un "vrai statut" aux athlètes de haut niveau, que son conseiller considère comme le "lumpenproletariat" (terme marxiste désignant le 'sous-prolétariat'). "Il faut les professionnaliser pour qu'ils se consacrent exclusivement au sport", ajoute Patrick Karam.

Aider les bénévoles. D'après son conseiller, la candidate souhaite accorder "des bonifications pour les calculs des annuités de retraite" pour toute personne cumulant dix ans de bénévolat dans une association.

Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à l'élection présidentielle. (CARINE SCHMITT / HANS LUCAS)

Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste)

Sollicitée à plusieurs reprises par franceinfo: sport, l'équipe de communication du candidat du Nouveau Parti anticapitaliste n'a pas donné suite. Dans le programme du candidat Philippe Poutou, aucune mention concernant le sport n'apparaît.

Philippe Poutou, candidat Nouveau parti anticapitaliste à l'élection présidentielle. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Fabien Roussel (Parti communiste français)

Le candidat du PCF propose, au sein de son programme, "un grand plan d'urgence" composé de cinquante mesures, afin de ne plus faire du sport "la cinquième roue du carrosse", d'après Nicolas Bonnet-Oulaldj, son conseiller sport, qui nous a présenté plusieurs propositions, dont celles-ci :

Augmenter le budget des sports. Le député du Nord entend doubler les crédits dédiés au sport pour atteindre trois milliards d'euros. "Cela reste 1% du budget de l'Etat, c'est à la marge", détaille Nicolas Bonnet-Oulaldj.

Aider à la prise de licences. Fabien Roussel envisage une aide "à hauteur de 50% de la cotisation sur critères sociaux" pour favoriser l'inscription dans des clubs. Une aide plafonnée à 250 euros, soit le coût moyen d'une licence.

Plus d'heures d'EPS. Le candidat communiste veut "respecter trois à cinq heures d'EPS par semaine de la maternelle à l'université". "Il faut doubler le recrutement des professeurs", ajoute Nicolas Bonnet-Oulaldj.

Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français (PCF) à l'électio présidentielle. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Eric Zemmour (Reconquête !)

Le sport apparaît dans le chapitre 3 du programme d'Eric Zemmour, intitulé "Reconquérir notre art de vivre et notre fraternité". Plusieurs mesures sur le sujet sont développées, parmi lesquelles :

Créer un organe de régulation du sport professionnel. Eric Zemmour souhaite mettre sur pied cet organe pour "superviser et protéger le secteur, qui échappe actuellement à tout contrôle", explique son conseiller sport Jérémy Bouhy. 

Sanctuariser le sport et le protéger de toute forme de propagande. "Nous répondrons à l'appel des millions de Français qui ne supportent plus de voir la politisation du sport et son infiltration par les lobbies", annonce Jérémy Bouhy.

Financer des équipements adaptés et promouvoir le sport en plein air. Eric Zemmour souhaite "soutenir le plébiscite" pour le sport en plein air, "pratiqué par 47% des Français". Cela aiderait à "améliorer la santé et [le] bien-être, et par ricochet [les] finances publiques" et collerait "avec les préoccupations environnementales".

Eric Zemmour, candidat Reconquête ! à l'élection présidentielle. (JOEL SAGET / AFP)

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