Cet article date de plus d'onze ans.

Pellerin-Muffat, une affaire à suivre

Dix jours après les déclarations de Fabrice Pellerin dans la presse au sujet du départ de Yannick Agnel, de l'agent de celui-ci et de Camille Muffat, et de la Fédération, la fin des Mondiaux sonne peut-être le début des grandes manoeuvres.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Cela fait dix jours que les non-dits succèdent aux silences. Les mots employés par Fabrice Pellerin dans la presse écrite à la veille du début des championnats sont toujours dans les têtes. Mais pour le moment, personne n'a bougé. Camille Muffat a passé son temps à expliquer qu'elle ne s'intéressait pas à l'affaire. Une stratégie de communication suivie par tout le monde. "Notre responsabilité est de protéger l'équipe de France et ses acteurs", rappelle Lionel Horter, le Directeur technique national. Une attitude que chacun a observé depuis le début de ces Mondiaux, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu.

La compétition touchant à sa fin, il est désormais temps d'ouvrir le couvercle de la marmite. "J'aurais préféré que ce type d'article paraisse demain, pas la veille ou l'avant-veille de la compétition", regrettait Francis Luyce, président de la Fédération française, qui assure sa volonté de "continuer de se parler", mettant en avant une pédagogie pour clarifier les relations de travail. "Je ne regrette absolument pas la décision concernant Yannick. Il était présent ici et c'était l'essentiel." Mis en cause par l'entraîneur niçois, la Fédération assume donc l'aide apportée au double champion du monde à Barcelone pour lui trouver une nouvelle structure (celle de Bob Bowman aux Etats-Unis) afin qu'il ne fasse pas l'impasse sur les Mondiaux. "La décision concernant Yannick était la bonne, au vue de ses résultats", renchérit Lionel Horter, qui veut "défendre (Fabrice Pellerin) jusqu'au bout. S'il a exprimé des choses que certains trouvent décalées, je le prends pour moi. Cela veut dire que nous n'avons pas suffisamment dialogué, expliqué les choses."

Guy Muffat défend Pellerin mais regrette ses propos

A la question de savoir si une sanction avait été envisagée, le président de la Fédération répond: "Si on veut être dans le dialogue, on n'envisage pas de prendre des sanctions. Je ne l'ai jamais fait à l'encontre d'un nageur ou d'un entraîneur. C'est quelqu'un que je respecte énormément, qui fait le maximum pour faire valoir ses qualités et celles de ses nageurs." Et de conclure: "Je veux du bien à tout le monde." Une ambition que devait partager Camille Muffat, qui se trouve maintenant écartelée, depuis les déclarations de Fabrice Pellerin, entre son entraîneur et son agent. Les deux piliers de sa carrière sportive ne peuvent visiblement plus travailler ensemble pour son avenir.

Sophie Kamoun, son agent, avait annoncé, après avoir lu les propos de Pellerin, qu'elle ferait des déclarations qu'après les Mondiaux. Ce temps-là arrive. Les parents de la nageuse se sont exprimés dans le JDD, ce dimanche, pour prendre la défense de Fabrice Pellerin de manière globale, parlant d'un "homme blessé, meurtri" après le départ d'Agnel, mais s'en prenant à lui pour ce qui concerne les attaques à l'encontre de Sophie Kamoun:  "Fabrice a mis en cause son intégrité, c'est injuste et inadmissible", a déclaré son papa, Guy Muffat. "Il s'est isolé. Je crois savoir qu'il regrette ces critiques aujourd'hui. Mais je sais aussi qu'il n'est pas dans ses habitudes de reconnaître qu'il a pu se tromper. Et d'affirmer au sujet de sa fille et des semaines à venir: En septembre, j'espère qu'elle remettra les choses à plat avec Fabrice et qu'il ne lui demandera pas de choisir entre lui et Sophie Kamoun. "J'ai du mal à imaginer l'avenir de ma fille dans la natation sans Sophie pour l'épauler. Sincèrement, ça ne pourrait pas durer." Et si la nageuse, bronzée sur 400 libre et sur le relais 4x200, a une grande envie de prendre des vacances, il n'est pas certain qu'elles soient de tout repos.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.