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Pellerin déterre la hache de guerre

A la veille du début des Mondiaux, à la veille de l'entrée en lice de sa chef de file, Camille Muffat sur 400m nage libre, Fabrice Pellerin, l'entraîneur de Nice, a mis une grosse pression. Sur tout le monde. Dans une interview à Nice Matin et une autre à Libération, l'ancien entraîneur de Yannick Agnel s'en est pris à son ancien élève, à son agent qui est également celui de Muffat, et à la Fédération.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

Fabrice Pellerin est-il en train de scier la branche sur laquelle il est installé ? L'an dernier, il était au sommet, avec les sacres olympiques de deux de ses élèves, Yannick Agnel et Camille Muffat. Depuis, le premier est parti en mai avec fracas vers les Etats-Unis, et la deuxième doit se poser bien des questions. Car à la veille du début des Mondiaux de Barcelone, et à la veille de son entrée en lice sur le 400m nage libre dont elle est la favorite et la championne olympique en titre, son entraîneur a accordé deux interviews, à Nice Matin et à Libération, dans lesquelles il s'en prend violemment à l'agent d'Agnel, Sophie Kamoun. Mais cette dernière occupe le même poste auprès de Muffat, et de lui-même.

"Si j'ai commis une erreur, c'est celle de l'entourage", dit-il. "Clairement, de l'agent sportif… Vous savez, le nombre de fois où Yannick est rentré chez lui à mûrir un peu la leçon que je lui donnais à l'entraînement, et où il revenait plus déterminé que jamais, ça s'est produit régulièrement. La seule nouveauté, là, c'est que quelques heures après, on a un agent qui organise l'expatriation de Yannick, parce qu'il y a des intérêts à la clé.." Et de lancer qu'il a fait "entrer le loup dans la bergerie", avant de conclure: "Je ne veux plus entendre parler d'elle." Si un agent n'est pas nécessairement en lien avec l'entraîneur, la confiance de l'athlète va forcément dans ces deux personnes qui gèrent sa vie, d'un côté sur le plan sportif, de l'autre sur le plan économique et de l'image. Ce n'est certainement pas le meilleur moyen de mettre la championne olympique dans les meilleures conditions pour ces Mondiaux dont elle attend beaucoup.

"Un désaveu sévère de l'institution"

Mais l'entraîneur niçois ne s'arrête pas là, et revient sur le départ de Yannick Agnel, lui reprochant "de cracher dans la soupe", et mettant en cause la Fédération. "Yannick a été reçu par toutes les instances, aidé par toutes les instances et finalement, personne ne s'est vraiment inquiété de savoir ce que son départ pouvait impliquer pour un coach, un groupe, un club et c'est dommage." Et d'ajouter: "Quand un sportif préfère un substitut hors frontières, il signe un désaveu sévère de l’institution. Plus grave: quand l’institution applaudit ce choix, elle se désavoue elle-même!"

Personne n'a voulu polémiquer, mais cela pourrait provoquer quelques hostilités à l'issue de ces Mondiaux.

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