Manchester City-PSG : Paris a subi la loi de la jungle
Exorciser ses démons en phase éliminatoire et prendre sa revanche sur le champion d’Europe en titre, tout ça n’aura pas suffi au Paris Saint-Germain pour éviter de prendre une leçon par Manchester City en demi-finale de Ligue des champions.
"Je pense qu'on a été la meilleure équipe pendant 70 minutes, on a tout essayé, on a bien joué avec le ballon". Si l'on en croit les propos d'Ander Herrera au micro de RMC Sport, l'élimination du Paris Saint-Germain en demi-finale de Ligue des champions (0-2) mardi 4 mai s'est "jouée à des détails". Aveuglement ou méthode Coué, faites vos jeux, mais tout ça n'occultera pas la leçon reçue par le club de la capitale face à un adversaire tout simplement meilleur que lui.
Aveu d'impuissance
À aucun moment, l'emprise de Manchester City sur la confrontation n'a vacillé lors de ce match retour. Illustration de l'inoffensivité parisienne, aucun des 14 tirs tentés par les hommes de Mauricio Pochettino à l'Etihad Stadium n'a trouvé le cadre. Alors, Paris a failli égaliser à 1-1 à deux reprises, avec une tête de Marquinhos sur la barre transversale (17e) et une frappe trop enroulée d'Angel Di Maria pourtant face à un but déserté (19e). Mais après ça, plus rien, silence radio.
Comme à l'aller, les Parisiens ont terminé la rencontre en infériorité numérique, recevant un carton rouge à cause d'une frustration mal contenue. "On se fait tourner comme pas possible, il n'y a personne qui bouge frère", avait marmonné Idrissa Gueye à l'aller après son expulsion. Rebelote mardi soir avec Di Maria, renvoyé au vestiaire après un mauvais geste sur Fernandinho lors d'une remise en touche (70e). Impossible de voir autre chose qu'un aveu d'impuissance.
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Il faut dire qu'il y a de quoi être vexé quand, en face, Pep Guardiola se permet de faire souffler Kevin de Bruyne à dix minutes de la fin du match et de rappeler que ses chauffeurs de banc se nomment Sergio Agüero, Gabriel Jesus ou encore Raheem Sterling. La frustration parisienne au cours du match, exprimée également face caméra après la rencontre, trouve en fait ses racines dans un contexte plus large que la double confrontation avec City.
La cruauté du plus fort
Habitué aux défaites injustes et aux exploits surréalistes, Paris n'avait plus goûté à une élimination aussi logique en Ligue des champions depuis sa double défaite en huitièmes de finale contre le Real Madrid en mars 2018 (1-3, 1-2). Maintenant que le club de la capitale semble avoir enfin exorcisé ses démons de la phase à élimination directe, grâce aux victoires contre le Barça, le Bayern ou encore Dortmund la saison passée, peut-être est-il convaincu qu'il ne mérite pas de voir son parcours s'arrêter là.
Une impression légitimée par son parcours jusqu'en finale lors de l'édition précédente, qui ferait presque passer le dernier carré atteint cette année pour un raté. Paris a atteint le dernier carré pour la deuxième fois consécutive, après avoir échoué à le faire lors de ses sept premières campagnes sous QSI. Oui mais voilà, marcher sur le Camp Nou (4-1 contre le Barça) et prendre sa revanche sur le champion d'Europe en titre (qualification contre le Bayern) ne sont pas des garanties de sacre. Pour être couronné, il faut être le plus fort de bout en bout. Tuer ou être tué, telle est la loi de la plus prestigieuse compétition de clubs en Europe.
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