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Les syndicats, premiers soutiens des joueurs professionnels pendant le confinement

Alors que le monde du ballon rond est à l’arrêt depuis plusieurs semaines en raison de l’épidémie de coronavirus qui touche l’ensemble de la planète, les syndicats nationaux des joueurs de football professionnels s’activent, que ce soit pour négocier les termes d’une suspension des activités ou pour soutenir moralement les joueurs. Parmi ces syndicats, celui en charge du championnat écossais fait partie des plus actifs et maintient un contact quotidien avec les joueurs.
Article rédigé par Denis Ménétrier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
  (EWAN BOOTMAN / NURPHOTO)

En cette période d’épidémie où les compétitions sont toutes suspendues ou annulées, les footballeurs professionnels occupent leurs journées comme ils le peuvent : en profitant de la famille, en s’entretenant physiquement en suivant les programmes transmis par leurs clubs ou encore en perfectionnant leur maîtrise des jeux vidéo. Mais pour certains d’entre eux qui se retrouvent isolés ou qui doivent gérer des questions liées à leurs contrats, le confinement peut se transformer en un véritable calvaire dont ils n’entrevoient pas l’issue.

C’est là qu’interviennent les syndicats nationaux. À l’image de l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) en France, "qui gère 92% des joueurs professionnels en Ligue 1 et en Ligue 2", selon Philippe Lafon, directeur général de l’UNFP, les syndicats sont indispensables. Surtout en ces temps de doute et d’incertitude qui entourent le monde du football professionnel.

Présents pour soutenir et représenter les joueurs, moyennant une cotisation annuelle, les syndicats sont en première ligne en ce moment. Du côté de l’UNFP, les trois délégués régionaux et les deux délégués par club mobilisés à l’année sont davantage sollicités actuellement. "Nous sommes en relation régulière avec eux pour avoir des informations sur la vie de groupe. Nous prenons des nouvelles par téléphone et nous avons renforcé ce lien dernièrement", explique Philippe Lafon.

Les conseils de la PFA Scotland

Parmi les syndicats nationaux appartenant à la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnelles (FIFPro), celui représentant le championnat écossais fait partie des plus actifs pendant l’épidémie. La Professionnal Footballers’ Association (PFA) Scotland transmet quotidiennement des informations aux joueurs sur l’avancée des négociations concernant une potentielle reprise du championnat. Une habitude qu’apprécie Anthony Andreu, milieu de terrain français évoluant à St. Mirren : "Ils sont très réactifs, ils nous envoient des messages tous les jours avec des compte-rendus de ce qu’ils font notamment pour aider les joueurs."

Depuis plusieurs jours, la PFA Scotland a également mis en place un numéro spécialement consacré à un soutien psychologique. "Avec toute l'incertitude et la négativité quotidienne, les joueurs enfermés toute la journée peuvent se sentir très seuls", explique Michelle Evans, en charge du bien-être à la PFA Scotland, sur le site de la FIFPro. Ce type de plateformes existait déjà pour les problèmes d’addiction ou de dépression. "C’est bien qu’ils aient mis ça en place, souligne Anthony Andreu, arrivé en 2012 en Écosse et qui s’y sent comme chez lui. Tu peux facilement te retrouver isolé avec le confinement, à l’image des joueurs étrangers". Loïc Damour, milieu de Heart of Midlothiand, confirme : "Pour certains, ça ne doit pas être évident de vivre le confinement."

Pour ces deux Français, qui évoluent à l’étranger depuis plusieurs saisons maintenant, le confinement se passe sans accroc. Aucun besoin donc de recourir aux services de soutien psychologique de la PFA Scotland. En revanche, tous deux suivent les conseils qui sont également envoyés quotidiennement par le syndicat. Parmi ces tips (conseils), la PFA Scotland rappelle aux joueurs de prendre des nouvelles de leurs coéquipiers, surtout de ceux qui se font discrets.  "Ils nous ont donné quelques idées pour essayer de rester en contact régulier avec les joueurs qui pourraient se sentir isolés en confinement, explique Anthony Andreu. On essaie de faire en sorte qu’ils se sentent moins seuls."

La PFA Scotland au cœur des négociations avec les clubs

Le milieu de St. Mirren, qui a également eu affaire à la PFA anglaise lors de ses passages à Rotherdham, Norwich et Coventry, considère que la petite taille du syndicat écossais le rend plus "humain". "Ils sont très proches des joueurs, beaucoup utilisent leurs services. Ils font tout ce qui est nécessaire pour nous aider."

"C'est important de pouvoir se reposer sur eux."

Alors que le confinement dure et que la reprise des compétitions n’est pas envisagée pour le moment, ce soutien et cette aide sont rassurants pour les joueurs du championnat écossais, comme pour Loïc Damour, qui compte actuellement sur la PFA Scotland pour négocier les termes de son chômage partiel : "J’ai appelé mon agent et je n’ai pas hésité à me tourner vers la PFA Scotland également. Ce sont eux qui gèrent actuellement les discussions entre les joueurs et le club." Un aspect économique non négligeable que le syndicat écossais prend bien évidemment très au sérieux : "Les joueurs peuvent être stressés car certains clubs souhaitent réduire leurs salaires. Cela peut affecter leur famille, leur foyer et des dépenses déjà réalisées comme un prêt", souligne Michelle Evans.

Loïc Damour, formé à Strasbourg et passé en Premier League du côté de Cardiff, ne doute pas du fait que la PFA Scotland saura obtenir le meilleur deal pour les joueurs concernés. "À chaque fois que j’ai eu affaire à des syndicats, plus particulièrement en France et en Écosse, tout est carré, bien clair. C’est important de pouvoir se reposer sur eux." Signe que les syndicats sont incontournables pour les footballeurs professionnels, surtout en cette période de crise.

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