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Les Bleus au Stade de France, quatre mois après…

Depuis le 13 novembre dernier, l'équipe de France n'avait plus rejoué au Stade de France, là où la série des odieux attentats parisiens avait débuté. Les Bleus qui ont rejoué depuis aux Pays-Bas, retournent ce soir à Saint-Denis pour y affronter la Russie en amical, dans un contexte bien particulier. Les récentes horreurs perpétrées à Bruxelles n'ont pu que réveiller les blessures, mais les joueurs sont bien décidés à redonner le sourire aux spectateurs.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les spectateurs sur la pelouse du Stade de France, le 13 novembre 2015 (MARIA PLOTNIKOVA / RIA NOVOSTI)

21h20, le 13 novembre dernier, soit 20 minutes après le coup d'envoi une explosion retentit et fait vibrer les tribunes du Stade de France. A ce moment, personne ne sait encore ce qui se préfigure. Quelques minutes plus tard, deux autres détonations se font entendre et là encore, on imagine qu'il s'agit d'une traditionnelle bombe agricole. Ce n'est qu'à la fin du match que les joueurs ont compris qu'il se passait un drame dans les rues de Paris, et que l'on avait frôlé le pire au Stade de France. Ce n'est que plus tard que l'on apprendra qu'un vigile, Salim Toorabally, avait refoulé à plusieurs reprises un individu qui tentait de rentrer dans l'enceinte du SDF. Une heure après avoir été repoussé, l'individu se fera explosé comme deux autres kamikazes aux abords du stade, faisant un mort, 15 blessés graves et 31 blessés légers.

Les Bleus particulièrement concernés

Mais cette soirée cauchemardesque ne fait que débuter, et dans d'autres lieux comme au Bataclan, le carnage aura bien lieu. Après avoir subi un événement déjà psychologiquement traumatisant, et s'être assuré que leurs proches assis en tribunes étaient sains et saufs, certains Bleus apprendront qu'ils sont plus personnellement concernés par les événements. La sœur d'Antoine Griezmann, Maud, se trouvait au Bataclan. "Je savais que ma sœur était à un concert, donc j'ai demandé à ma mère quel concert c'était", racontera plus tard le joueur de l'Atletico Madrid au Canal Football Club. Elle m'a dit que ça ne devait pas être là-bas parce qu'elle n'aime pas ce genre de musique. (…) Et finalement, elle était là-bas". Ce n'est que vers 3h00 du matin, qu'il apprend que sa sœur s'en est sortie indemne. 

Antoine Griezmann et Lassana Diarra

Lassana Diarra touché dans sa chair

Malheureusement, ce n'est pas le cas de la cousine de Lassana Diarra, Asta Diakité, touchée mortellement lors de la fusillade qui s'est déroulé rue Bichat. "Elle était, pour moi, un repère, un soutien, une grande sœur. Dans ce climat de terreur, il est important pour nous tous qui sommes représentants de notre pays et de sa diversité, de prendre la parole et de rester unis face à une horreur qui n'a ni couleur, ni religion", écrivait avec une grande sagesse le milieu de terrain de l'équipe de France.

"Jouer pour que la fête soit la plus belle possible"

"C'est notre stade mais je ne vais pas oublier, comme personne n'oubliera. Avant c'était des souvenirs de bonheur, maintenant il faut espérer que ce qui est arrivé ne se reproduira plus jamais. On n'oublie pas mais on va de l'avant", a déclaré Didier Deschamps. "On a vécu des moments très pénibles, dramatiques. Mais on va y aller pour jouer un match et pour que la fête soit la plus belle possible", a encore indiqué le sélectionneur. Ce dernier a par ailleurs précisé qu'il "n'y a pas la nécessité d'en reparler" avec les joueurs de l'équipe de France qui affichent tous une certaine sérénité

Des tireurs d'élite et le RAID en renfort

Que ce soit sur la pelouse, en tribunes ou aux abords du stade, personne ne pourra oublier ce maudit 13 novembre, les 130 victimes et les 300 blessés. Une semaine après les attentats de Bruxelles, les forces de l'ordre seront évidemment sur le pied de guerre et des mesures de sécurité spéciales ont été mises en place, comme ce fut déjà le cas lors des trois matches du Tournoi des 6 Nations qui ont eu lieu ces dernières semaines. Des tireurs d'élite seront notamment positionnés à différents endroits stratégiques du stade, et des unités spéciales du RAID seront également déployées, prêtes à intervenir à tout moment. Il y aura toutefois 100 policiers de plus que lors des derniers matches de rugby, soit un total de 400 agents.

A trois mois de l'Euro

Les vigiles chargés des fouilles, ont été particulièrement briefés, et les barrages de sécurité ont été renforcés. La délégation russe étant placée sous l'autorité du gouvernement français, les supporteurs russes seront quant à eux encadrés dès leur arrivée dans l'hexagone. A trois mois de l'Euro, organisé en France, les enjeux en matière de sécurité s'avèrent cruciaux. Pour ne pas assister à des matches disputés à huis-clos comme cela a été évoqué par le patron du Comité d'organisation du Championnat d'Europe, Jacques Lambert, ce match ne doit souffrir d'aucun manquement en termes de sécurité. 


Malgré tout, et comme le résume le capitaine des Bleus Hugo Lloris, l'erreur serait de vivre dans la peur. C'est précisément ce que cherchent les terroristes. "C’est important de revenir au Stade de France pour nous et le public, que tout le monde reprenne confiance. Il en faudra d’ailleurs pour le service de sécurité. Il faut continuer de vivre notre passion tous ensemble".

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