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Le top 10 des Mondiaux sur route depuis 30 ans

L’épreuve en ligne des championnats du monde de cyclisme sur route, qui se tient dimanche à Ponferrada, réserve parfois quelques grands moments de sport. Nous avons retenu les plus marquants depuis trente ans, du succès tardif de Joop Zoetemelk en 1985 à la conclusion heureuse de Cadel Evans en 2009, en passant par d’autres éditions mémorables où les Français n’ont pas toujours été à la fête.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Luc Leblanc champion du monde 1994 et Richard Virenque (3e) (PASCAL PAVANI / AFP)

1985. Zoetemelk en vieux briscard

En 1985, Joop Zoetemelk est au crépuscule de sa brillante carrière. A presque 39 ans, le Néerlandais reste bien un ancien lauréat du Tour de France (en 1980) mais il ne fait plus peur à grand monde. Sur le parcours italien de Giavera del Montello, Zoetemelk surprend pourtant la concurrence en concluant en finisseur un championnat du monde très disputé. Il profite du marquage entre les favoris pour s’extirper du groupe de tête et terminer avec quelques longueurs d’avance sur l’Américain Greg LeMond et l’Italien Moreno Argentin. A l’expérience. Il arrêtera sa carrière juste après.

1988. Fondriest gagne un concours de circonstances

Personne n’a oublié ce fameux Mondial de Renaix, en Belgique. Le Wallon Claudie Criquelion évolue à domicile avec l’espoir de rafler un second titre, quatre ans après Barcelone. Dans le final, il se trouve à la lutte avec le chevronné Steve Bauer et le jeune Maurizio Fondriest (23 ans). Lors du sprint final, l’Italien paraît largué, mais le Canadien refuse de laisser passer le Belge à la corde. Il le tasse contre la balustrade et les deux hommes finissent à terre, laissant Fondriest cueillir un triomphe inespéré. Le public est consterné. Bauer refusera d’endosser la responsabilité de l’incident.

1989. LeMond accable Fignon

Chambéry 1989 est l’un des plus beaux championnats du monde de l’histoire. La France peut croire au titre mondial puisque le regretté Thierry Claveyrolat pointe à l’avant en compagnie du Russe Dimitri Konyshev. Derrière, Laurent Fignon se sent très fort. Il attaque et contribue involontairement à ramener un petit groupe de leaders (l’Américain Greg LeMond, l’Irlandais Sean Kelly, le Batave Steven Rooks) sur les deux hommes de tête qui pensaient se disputer le titre. La jonction s’effectue dans la descente suivant la côte de Montagnole. Au sprint, LeMond (28 ans) surprend Konyshev et Kelly –pourtant favori- pour s’adjuger son second sacre mondial. Claveyrolat termine 5e, Fignon 6e.

1992. Bugno à l’expérience face à Jalabert

Champion du monde l’année précédente à Suttgart devant Steven Rooks et Miguel Indurain, Gianni Bugno (28 ans) double la mise sur le tracé de Benidorm. Une équipe de France très complète (Fignon, Mottet, Madiot) se sacrifie pour le jeune Laurent Jalabert, sprinteur talentueux, qui accompagne les favoris –dont Indurain- dans les derniers kilomètres de l’épreuve. Mais le maillot vert du Tour se fait piéger par le réalisme transalpin qui voit le gregario Perini parfaitement emmener le sprint pour Bugno. Jaja et Dimitri Konyshev complètent le podium.

1994. Leblanc se joue de Virenque et Chiappucci

Trois hommes en tête vont se disputer le titre mondial à Agrigente, en Sicile : Claudio Chiappucci, Richard Virenque et Luc Leblanc. Le Varois vient voir le Limougeaud pour voir quelle course d’équipe peut permettre à la France d’éliminer le grimpeur italien qui ne lâche rien. "Qu’est-ce qu’on fait ?", demande Virenque.  "J’attaque. Et s’il me suit, tu le flingues en contre", répond Leblanc (28 ans). Virenque vient de se faire avoir. Lucho démarre, Chiappucci ne réagit pas, et le Français s’impose en solitaire devant le Transalpin et son compatriote, dépité à l’arrivée. 

1995. Olano prive Indurain de la consécration

Deuxième du chono mondial quatre jours plus tôt derrière Miguel Indurain, Abraham Olano (25 ans) monte sur le toit du monde lors de la course sur route disputée sur les pentes colombiennes de Duitama. Profitant du marquage de Marco Pantani sur Miguel Indurain, il en profite pour leur fausser compagnie –avec la bienveillance de son leader- pour terminer avec quelques encablures d’avance sur son compatriote et le grimpeur italien. Son dernier kilomètre, effectué avec le pneu de sa roue arrière crevé, est resté dans les mémoires.

1999. Freire surprend tout le monde

Oscar Freire champion du monde 1999

Sélectionné dans l’équipe d’Espagne après la défection de plusieurs coureurs, Oscar Freire doit jouer un rôle d’équipier lors de ce Mondial de Vérone. Bien placé dans le finale, il se retrouve dans le groupe de neuf coureurs amenés à se disputer la victoire. Profitant du marquage des favoris, le puncheur de Torrelavega (23 ans) place une accélération à 500 m de la ligne et s’offre le maillot arc-en-ciel à la surprise générale, devançant le Suisse Markus Zberg et le Français Jean-Cyril Robin qui regrettera ensuite de ne pas avoir attaqué.

2002. L’Italie couronne Cipollini

Alors qu’il avait pris sa retraite en juin, son équipe Acqua e Sapone n’ayant pas été retenue pour le Tour de France, Mario Cipollini revient sur sa décision pour rafler trois étapes de la Vuelta et le titre de champion du monde sur les routes sans relief de Zolder. Parfaitement épaulé par une équipe d’Italie au diapason, le Roi Lion distance de deux bonnes longueurs ses rivaux sprinteurs sur la ligne, l’Australien Robbie McEwen et l’Allemand Erik Zabel. A 35 ans, il s’offre sa plus belle victoire.

Mario Cipollini, champion du monde en 2002

2005. Boonen sacré roi de la saison

Irrésistible au printemps lorsqu’il s’adjuge le Tour des Flandres puis Paris-Roubaix, Tom Boonen conclut sa saison de façon magistrale en devenant champion du monde à Madrid. Le Belge profite d’un parcours taillé pour les sprinteurs pour dominer l’Espagnol Alejandro Valverde et le Français Anthony Geslin sur la ligne, Paolo Bettini et Alexandre Vinokourov n’ayant pu faire la différence avant. Le Flamand de 24 ans offre ainsi un 25e titre à la Belgique.

2009. Evans prend sa revanche à domicile​

Cadel Evans champion du monde 2009

Très déçu après sa 30e place sur le Tour de France, Cadel Evans jette son dévolu sur le championnat du monde sur route qui se déroule à Mendrisio, près de son lieu de résidence à Stabio. Il s’échappe lors du dernier des dix-neuf tours du circuit, distançant au final le Russe Alexandr Kolobnev et l’Espagnol Joaquin Rodriguez, et apporte pour la première fois le maillot arc-en-ciel à l’Australie. A 32 ans, il s’agit alors de sa plus belle victoire, deux ans avant de remporter le Tour de France.

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