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JO d'hiver 2018 : trois questions sur les pom-pom girls nord-coréennes, surnommées "l’armée des beautés"

Environ 230 jeunes femmes originaires du Nord ont été envoyées au Sud pendant les Jeux. Très entraînées, elles sont là en mission diplomatique.  

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Les pom-pom girls de la délégation nord-coréenne en train d'encourager les athlètes à Pyeongchang (Corée du Sud), le 9 février 2018.
 
R (KIM KYUNG HOON / REUTERS)

A Pyeongchang, aux Jeux olympiques d'hiver, le show se passe aussi en tribunes. Et samedi 10 février, ce sont les pom-pom girls nord-coréennes qui ont fait le spectacle. Elles ont chanté, crié et dansé, dans une chorégraphie impeccable, pour encourager l’équipe féminine de Corée réunifiée en hockey sur glace. Le tout sous les yeux de la sœur du dictateur Kim Jong-un. Atout charme ou atout diplomatique ? Franceinfo vous explique tout en trois questions. 

Qui sont ces pom-pom girls ? 

Elles ont été recrutées selon une série de critères mis en place par le régime. Pour devenir pom-pom girl en Corée du Nord, vous devez faire plus de 1m63, être issue d'une bonne famille (c'est-à-dire, d'une famille de cadres du régime), et être âgée d’une vingtaine d’années. Selon le New York Times (lien en anglais), il s'agit essentiellement d'étudiantes. Dernier point important : "Il faut également adhérer au Parti des travailleurs, le parti unique au pouvoir dans leur pays", écrit 20 Minutes.

Ces 230 jeunes filles, surnommées "l'armée des beautés" par la Corée du Sud, jouissent d'une véritable popularité dans la région. Pour l'anecdote, la femme de l'actuel leader Kim Jong-un a elle-même été pom-pom girl dans le groupe qui avait accompagné la délégation nord-coréenne aux championnats d'Asie d'athlétisme de 2005, à Incheon. 

Comment se comportent-elles ?

Pas de mini-shorts mais des anoraks et des pantalons rouges aux couleurs de la Corée du Nord. C'est chaudement vêtues (et d'un pas très militaire) qu'elles sont arrivées à la patinoire de Gangneung, samedi 10 février. Elles ont respecté à la lettre les ordres données par leur chef de chœur. Elles ont souri quand il fallait sourire, elles ont crié quand il fallait crier. Et c'est en rythme, et dans une chorégraphie millimétrée, qu'elles ont brandi le drapeau de l'unification coréenne.

Présents dans les gradins, nos confrères du Washington Post (lien en anglais) se sont amusés à traduire ce que les pom-pom girls chantaient pendant la rencontre de hockey sur glace. A première vue, rien de très différent de ce qu'on entend en France. Des "allez, allez" ont régulièrement résonné dans les travées. 

Elles ont même invité les spectateurs à faire une "ola". Ces derniers ont aussi eu droit à des chants traditionnels. Comme ce refrain que la foule entonne lors de rencontres en Corée. "Ban gap neep nee da" signifie "ravi de vous rencontrer" en français.

Quel est leur rôle ? 

Nos confrères du New York Times l'écrivent sans détour : ce n'est rien de plus que de "la diplomatie du rouge à lèvres". Ces 229 pom-girls ont été envoyées aux Jeux olympiques pour tenter de faire baisser les tensions. Ce n'est pas le seul atout charme utilisé par le régime de Pyongyang. Un groupe de musique 100% féminin est également présent en Corée du Sud. Son nom : Moranbong Band. Ses membres ont toutes été triées sur le volet par Kim Jong-un.

D'ailleurs, les médias du Nord ne tarissaient pas d'éloge, dimanche 11 février, sur le match historique disputé la veille par l'équipe de hockey des deux Corées. Peu importe le score (l'équipe a été sèchement battue 8-0 par la Suisse). Eux ont retenu autre chose. "L'apparence des joueuses et la photo impressionnante des groupes de pom-pom girls ont à nouveau montré aux spectateurs que la nation coréenne est une nation qui ne peut pas vivre séparée", peut-on lire dans la dépêche de KCNA, l'agence officielle nord-coréenne.

Rien de surprenant, écrit le journal américain. Ce qui est "troublant" en revanche, "c'est la manière dont le monde extérieur, et en particulier la Corée du Sud, approuve ces manifestations de sexisme mise en place par l'État."

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