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JO 2016 : qui était visé par Camille Lacourt quand il parlait de dopage ?

La controverse sur le dopage de certains nageurs enfle alors que plusieurs champions, comme le Français Camille Lacourt ou l'Américain Michael Phelps, dénoncent la présence de certains de leurs concurrents.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le départ de la finale olympique du 200 m nage libre, lundi 8 août 2016, à Rio (Brésil). (REUTERS)

Quand l'ombre du dopage plane sur la natation. Le Chinois Sun Yang, suspendu trois mois pour un contrôle positif en 2014, a décroché l'or olympique, mardi 9 août, à Rio (Brésil). La Russe Yuliya Efimova, empêtrée dans les affaires, a quant à elle été copieusement sifflée. Et le Français Camille Lacourt comme l'Américain Michael Phelps n'ont pas hésité à dénoncer la présence de nageurs soupçonnés de dopage. Retour sur ces affaires qui entachent la natation.

La Russe Yuliya Efimova, contrôlée positive deux fois, a failli être privée de JO

Les sifflets (appuyés) sont descendus des tribunes pendant la présentation des nageurs. Ils visaient Yuliya Efimova avant le 100 m brasse, dont elle a pris la deuxième place. Que dénonçaient les spectateurs ? Sans doute cette accumulation d'affaires autour d'Efimova depuis 2014. D'abord une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde. Puis, en mars 2016, un nouveau contrôle positif, cette fois au Meldonium, un produit très à la mode dans le sport russe avant son interdiction le 1er janvier dernier. La sanction a finalement été levée et la nageuse blanchie.

"Essayez de me comprendre et de revoir votre position sur moi", a supplié Efimova. Une demande qui n'a pas semblé toucher Michael Pehlps : "C'est triste que de nos jours, il y a des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l'occasion de nager aux Jeux olympiques. C'est contraire à ce que le sport est censé être et ça m'énerve", a rétorqué le champion américain.

Ce pedigree particulier avait incité la Fédération internationale à la priver de JO le 25 juillet à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d'Etat en Russie. Sanction levée vendredi dernier, juste avant la cérémonie d'ouverture, par le Comité international olympique.

Mardi, la compatriote de Yuliya Efimova, Viktoriia Andreeva, a elle aussi été sifflée avant sa demi-finale du 200 m 4 nages.

Le Chinois Sun Yang avait été suspendu trois mois en 2014

L'accueil réservé au nouveau champion olympique du 200 m nage libre, le Chinois Sun Yang a été plus convenu. Pourtant, le double champion du monde en titre fut suspendu trois mois après un contrôle positif en 2014 à une molécule destinée à prévenir les angines de poitrine. Lundi soir, l'Australien Mack Horton, médaillé d'or du 400 m libre, a mis le feu au bassin de Rio en revendiquant n'avoir "pas de respect pour les dopés". Des propos qui visaient Sun Yang. L'équipe chinoise a exigé – en vain – des excuses du nageur australien, que les médias chinois ont traité d'"arrogant cynique" et d'"immoral".

"Sun Yang, il pisse violet", a lancé Camille Lacourt.  Le nageur français n'a pas du tout apprécié de voir gagner sur 200 m libre lundi soir le Chinois, contrôlé positif en 2014. "Quand je vois le podium du 200 m libre, ça me donne envie de vomir", a martelé le Français. "Je suis très triste de voir mon sport évoluer de cette façon. J'ai l'impression de voir de l'athlétisme avec deux ou trois dopés dans chaque finale."

"Je n'ai jamais pris de produits interdits. Mais, à voir les autres, ça a l'air, a continué Lacourt. De toute façon, ils n’ont rien à faire dans un sport. Ils n'ont qu'à faire une Fédé de chargés et s’amuser entre eux. Ce n’est pas comme ça que je conçois le truc. Ça me dégoûte de voir des gens qui ont triché sur les podiums." Depuis le Français est la cible de violentes critiques de la part de fans chinois sur les réseaux sociaux, comme le relève BuzzFeed.

De nombreux autres athlètes sont aussi concernés

La Russe et le Chinois ne sont pas des cas isolés. La présence d'autres nageurs dans les bassins de Rio suscite la controverse.  Ainsi, le quadruple médaillé olympique sud-coréen Park Tae-hwan a été suspendu 18 mois par la Fédération internationale après avoir contrôlé positif à la testostérone en 2014. Il faisait aussi l'objet d'une suspension de trois ans par son comité olympique national, l'empêchant théoriquement de participer aux Jeux de Rio. Mais la sanction de Park Tae-hwan a été levée par le tribunal arbitral du sport. 

"Que ce soit Park Tae-hwan, les Russes ou d'autres nations. On tape beaucoup sur les Russes parce qu'on a découvert le secret de polichinelle, mais je suis certain qu'il y a d'autres nations qui utilisent les mêmes moyens et ça c'est gravissime", a déploré le nageur français Yannick Agnel.

Au total, 31 nageurs russes participent aux Jeux de Rio, dont sept qui avaient pourtant été exclus dans un premier temps après la publication du rapport sur le dopage organisé en Russie. Ils ont finalement été autorisé à participer aux JO par le tribunal arbitral du sport. Parmi eux, Vladimir Morozov, triple champion du monde en petit bassin, médaillé aux JO de Londres en 2012, et Nikita Lobintsev,  lui aussi médaillé à Londres. 

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