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JO 2016/athlétisme : Entraîné par une grand-mère, Wayde Van Niekerk devient l'homme le plus rapide du monde au 400 m

Le Sud-Africain Wayde Van Niekerk a battu le record du monde du 400 m en 43'03, aux jeux Olympiques de Rio, dimanche.

Article rédigé par franceinfo
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L'athlète sud-africain Wayde Van Niekerk a battu le record du monde du 400 m en 43'03, dimanche 14 août, aux Jeux de Rio (Brésil). (JOHANNES EISELE / AFP)

Dix-sept ans que le record était invaincu. Dimanche 14 août, le Sud-Africain Wayde Van Niekerk a battu le légendaire record de l'Américain Michael Johnson sur 400 m (43'18), en remportant l'or en 43'03. "Je croyais au record du monde. J'avais rêvé de cette médaille depuis toujours", a déclaré le nouveau champion olympique, après sa course. 

"Quand j'ai passé la ligne, j'ai regardé à ma gauche et je n'ai vu personne", a-t-il raconté. "Je pensais que quelqu'un allait me rattraper pendant la course, je me disais : 'mais que se passe-t-il ?', mais ça m'a donné de la motivation". A la fin de la course, "je me suis tout de suite mis à genoux et j'ai dit 'merci mon Dieu pour cette bénédiction'."

"Ils sont incroyablement proches, très connectés"

Il faut dire qu'à 24 ans, Van Niekerk est déjà rentré dans l'histoire en devenant en début de saison, le premier homme à être descendu sous les 10 secondes au 100 m, les 20 secondes au 200 m et les 44 secondes au 400 m.

Une série de succès qu'il doit à son coach, Ans Botha, une grand-mère de quatre petits-enfants, âgée de 74 ans. "C'est une femme étonnante", a déclaré l'athlète à la suite de sa victoire, "je suis très content d'avoir cru en son travail, je crois qu'il parle de lui-même. (...) Je suis très reconnaissant de faire partie de l'histoire qu'elle a crée."

Surnommée "Tannie Ans" par ses élèves, qui signifie "tatie" en français, Ans Botha est une ancienne sprinteuse et spécialiste du saut en longueur, rapporte le Washington Post (en anglais). Elle a commencé à entraîner Van Niekerk en 2012, lorsqu'il était étudiant en marketing à l'Université de l'Etat libre d'Afrique du Sud. Elle était à l'époque à la tête du département d'athlétisme depuis 25 ans.

"Wayde a attiré mon attention lorsqu'il n'était encore qu'un écolier, et qu'il a terminé 4e à la finale du 200 m des Championnats du monde junior des Fédérations d'athlétisme en 2010, au Canada." Après avoir rencontré les parents de l'athlète, Ans Botha a décidé de mettre en place un plan pour développer les talents du jeune champion, sans le pousser "au-delà de ses limites". 

Les trois premiers mois d'entraînement ont consisté en de simples remises à pied, et à la réparation de blessures tenaces. La stratégie a fonctionné, en quatre ans, l'athlète a gagné 4 secondes sur son temps au 400 m. "Ils sont incroyablement proches, très connectés et confiants. Ils se respectent énormément", confie le professeur Prinsloo, collègue d'Ans Botha pendant 25 ans à l'Université de l'Etat libre, repris par le Dailymail (en anglais).

"On n'est jamais trop vieux pour apprendre, surtout en athlétisme"

A  74 ans, Tannie Ans n'a jamais pensé arrêter l'entraînement. "Ma passion est trop élevée", avait-elle confié en 2015, au journal australien City Press (en anglais). "Je ne dirai pas que j'ai peur... J'ai vraiment la responsabilité d'aider cet athlète à développer tout son potentiel. J'essaye aussi de faire de mon mieux et de ne pas faire quelque chose qui pourrait le briser."

Quant à ses méthodes, Ans Botha confie "Je me contente de 'voler' les idées d'entraînement des autres avec les yeux." reprend City Press. "C'est comme ça que j'essaye d'apporter quelque chose de nouveau à mes entraînements. Il faut que les athlètes aiment s'entraîner, c'est important. On n'est jamais trop vieux pour apprendre, surtout en athlétisme."

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