Jeux Olympiques : l'Etat de Rio en état de "calamité publique"

Le "J-30" avant les Jeux Olympiques devrait normalement une fête, presque la célébration qui commence. Pourtant, à Rio, l'ambiance est morose. Les habitants sont très inquiets : l’Etat de Rio est ruiné et l’aide de 800 millions d'euros que vient d’accorder le gouvernement fédéral ne servira que pour payer les factures et les salaires jusqu’à la fin des Jeux. Après cette date, personne ne sait ce qu’il va se passer.

"Les fonctionnaires ne sont plus payés (...) Et qui va gagner? Les entrepreneurs et les politiques corrompus"
— Luis, un fonctionnaire de Rio

Le 5 juillet, à Rio de Janeiro, on manifestait contre le prix de ces Jeux et pour le payement des salaires. Mais parler aux habitants des prochains Jeux Olympiques n’est pas facile. Ils sont exaspérés par cette ruine de l’Etat de Rio, qu’ils ont découvert il y a quelques mois. C'est pourtant l'un des Etats les plus riches du Brésil. Comme beaucoup, Luis, un fonctionnaire municipal, pense que les Jeux sont aussi responsables de cette crise. "C’est nous qui allons payer, et très cher  ! s'insurge-t-il. Les policiers ne reçoivent plus de salaire, tous les fonctionnaires ne sont plus payés, les chantiers ont tous été surfacturés et c’est le peuple qui va payer la note. Et qui va gagner ? Les entrepreneurs et les politiques corrompus ! "

"Cela devait être un jour de fête et c'est un jour de lutte"
— Caio, étudiant en économie.  

L’Etat de Rio s’est d'abord déclaré en faillite en décembre dernier, puis en état de calamité publique il y a deux semaines. La manifestation convoquée pour le "J-30" s’appelait donc "La calamité des olympiades". Caio, étudiant en économie, y participait : "A la différence des autres villes comme Montréal ou Athènes qui ont dû payer les dépenses olympiques après les Jeux, ou qui payent encore dans le cas d'Athènes, à Rio la situation a été si catastrophique que l’état de calamité est arrivé avant les Jeux. Aujourd’hui, 30 jours avant les Jeux, cela devait être un jour de fête et c’est un jour de lutte" , s'inquiète-t-il.

La fête mondiale du sport est tout de même prévue pour le 5 août prochain. Mais les habitants pensent désormais surtout à la facture salée de près de 10 milliards d’euros qui restera à Rio dans deux mois.

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