Les stars du confinement (1/5) : Cyril Dumoulin, le gardien qui travaille sans arrêt
Ces derniers jours, Cyril Dumoulin s’est mué en comptable. "On est en train d’assurer tous les paiements. Les trois-quarts des fonds ont déjà été reversés aux hôpitaux et à l’association d’Anne Roumanoff qui intervient directement sur le terrain. Bientôt on va pouvoir se concentrer sur l’envoi des lots aux gagnants des enchères."
S’il y en a bien un qui n’aura pas vu passer le confinement, c’est bien le gardien international du HBC Nantes. Avec plus de 400 objets vendus aux enchères, près de 1000 en comptant la vente solidaire (vente directe avec prix fixes), son association @SportAidons affiche des statistiques affolantes. "J’ai commencé les ventes solidaires il y a deux ans, à chaque fois pour des causes différentes et le succès restait confidentiel parce qu’on s’adressait à un nombre limité de personnes susceptibles d’être touchées. Avec le Covid-19, ça a pris une ampleur incroyable parce que tout le monde s’est senti concerné! Un cercle vertueux s’est créé, les sportifs nous ont fait confiance, se sont rendus compte du sérieux de notre projet et voilà comment, alors que l’on pensait collecter seulement quelques milliers d’euros, on en arrive à cette somme hallucinante de 333 525€ !"
La tenue d'Alexis Vastine, les gants d'Hugo Lloris...
Parmi les objets qui ont marqué Cyril, la tenue portée aux JO de Londres par le boxeur Alexis Vastine, décédé en 2015 (achetée 5000€ par le footballeur de Manchester City Aymeric Laporte et rétrocédée au père d’Alexis), la plaque de champion de France 2001 de l’ancien entraîneur du FC Nantes Raynald Denoueix, rachetée et restituée à son propriétaire par des supporters des Canaris (13335 €) ou encore les gants portés par Hugo Lloris en finale de la dernière Ligue des champions (4656 €). "Ce qui est génial, c’est que ce ne sont pas des objets lambda. Tous ont une histoire et une dimension émotionnelle que j’adore retrouver dans le sport."
Un vrai travail d'équipe
Souvent cantonné aux rôles de doublure en équipe de France (malgré ses titres de champion d’Europe 2014 et du monde 2015), Cyril Dumoulin s’est, cette fois, retrouvé en première ligne, à 36 ans. "J’ai dû accorder plus d’interviews en un mois et demi que durant toute ma carrière!" rigole l’ancien gardien de Chambéry et de Toulouse. Comme sur un terrain de handball, il a fonctionné en équipe. "Dix à quinze personnes ont œuvré autour de moi de façon bénévole, avec notamment plusieurs journalistes sportifs de la région nantaise qui ont facilité les contacts."
En plus de sa traditionnelle séance de sport d’1h30, visioconférences avec ses collaborateurs et coups de fil aux donateurs ont rythmé le quotidien du grand Cyril depuis la mi-mars. "J’appelais moi-même les sportifs pour les prévenir de l’ouverture des enchères, les informer de l’évolution et du montant final. Je voulais garder ce lien avec eux et surtout ne pas faire quelque chose d’impersonnel."
Avec la clôture des ventes et la fin annoncée du confinement, Cyril Dumoulin ne manque pas de projets pour la suite, même si la reprise du handball de compétition n’est pas pour demain avec son club de Nantes. "Je vais m’occuper de mes stages de hand et de ma boutique en ligne. J’entends bien aussi continuer les actions solidaires, qui ne font pas gagner d’argent mais permettent de s’enrichir d’une autre façon, en rencontrant des gens de divers horizons. Et puis ma femme et moi attendons notre premier enfant pour fin juin!" Un nouveau projet qui demandera à Cyril Dumoulin de mobiliser beaucoup d’énergie.
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