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Liga : Ancelotti, Zidane, Capello, Del Bosque... Sur son banc, le Real Madrid aime faire du neuf avec du vieux

Si la signature de Carlo Ancelotti au poste d'entraîneur de la Maison Blanche peut surprendre, c'est pourtant une spécialité du club de rappeler ses anciens coachs comme Del Bosque, Capello et Zidane.

Article rédigé par Vincent Daheron, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
De gauche à droite : Vicente del Bosque, Fabio Capello, Carlo Ancelotti et Zinédine Zidane. (AFP)

Les rumeurs, ces dernières heures, se sont transformées en annonce officielle mardi 1er juin : Carlo Ancelotti est le nouvel entraîneur du Real Madrid. L'Italien revient dans la capitale espagnole six ans après la fin de son premier passage. Ce n'est pas la première fois que le club du président Florentino Pérez rappelle l'un de ses anciens coachs. Vicente del Bosque, Fabio Capello et plus récemment Zinédine Zidane ont prouvé que le Real pratiquait un recyclage à faire pâlir tout militant antigaspillage.

Retour sur les quatre coachs qui ont effectué plusieurs mandats à la tête des Merengues dans l'ère moderne.

Vicente del Bosque

Fabio Capello (à gauche) et Vicente del Bosque avant un match amical entre leurs équipes respectives de l'AS Rome et du Real Madrid, le 6 aout 2002. (DENNIS CALLAHAN / NOTIMEX)

Il est en quelque sorte le précurseur des coachs à plusieurs passages dans la capitale ibérique. Mais, à la différence des trois autres, Del Bosque ne connaîtra qu'un seul passage sur le long terme. Il connaît sa première expérience à la fin de la saison 1993/1994 en prenant la suite de Benito Floro. L'Espagnol arrive à onze journées de la fin en Liga et le Real pointe en 3e position. À l'issue de cet exercice, Vicente del Bosque est écarté. La faute à une fin de championnat conclue par trois défaites sur les quatre dernières rencontres et débouchant sur une décevante quatrième place finale. L'ancien milieu défensif des Merengues à la fin des années 1970 n'a pas été aidé par l'élimination de son équipe contre le PSG en quarts de finale de la Coupe des coupes (C2), même si Del Bosque n'était pas encore en place lors du match aller (2-1 au cumulé).

Le natif de Salamanque reprend les rênes brièvement, c'est un euphémisme, en 1996 pour... un seul match d'intérim après le limogeage de Jorge Valdano. Il succède ainsi à celui qui l'avait remplacé deux ans plus tôt. Del Bosque bat l'Athletic Bilbao facilement (5-0) mais doit ensuite laisser sa place. Il la retrouvera de manière pérenne en 1999 lorsque le Real Madrid lui offre enfin les pleins pouvoirs. Durant quatre ans, Vicente del Bosque dirige les Galactiques Luis Figo, Zinédine Zidane puis Ronaldo. Il remplit surtout l'armoire à trophées avec deux championnats d'Espagne (2001 et 2003) et surtout deux Ligues des champions (2000 et 2002) dont la dernière avant un long moment. Il ne sera finalement pas prolongé après quatre saisons pleines.

Fabio Capello

Fabio Capello devant David Beckham, durant une séance d'entraînement du Real Madrid, le 19 février 2007. (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

Aujourd'hui âgé de 74 ans, le technicien italien est véritablement le premier à avoir effectué deux mandats sur le banc du Real. Mais ceux-ci auront duré seulement un an chacun. Le premier débute en 1996 lorsque Fabio Capello débarque les valises pleines en provenance de l'AC Milan. Chez lui, Don Fabio a tout raflé : quatre Serie A et une C1. C'est alors un grand nom qui doit mener les Madrilènes au sommet. Engagé seulement en Liga, M. Capello n'a d'autres choix que de la remporter. Il le fera avec brio en devançant le rival barcelonais de seulement deux unités. À la fin de la saison, le transalpin décide de retourner à l'AC Milan après une seule année.

Neuf ans plus tard, en 2006, Fabio Capello est de retour dans la Maison Blanche en tant que promesse de campagne du président Ramón Calderón, fraîchement élu. Le début est compliqué, notamment avec les supporters qui lui reprochent son approche tactique trop défensive à leur goût. Ils critiquent également son choix de se passer de Ronaldo et Beckham à plusieurs reprises. Le Real Madrid est sacré champion d'Espagne lors de l'ultime journée, à la différence de buts, au nez et à la barbe du FC Barcelone. Mais l'aventure du coach prendra fin ici, limogé par le président à l'origine de son arrivée.

Zinédine Zidane

Carlo Ancelotti et Zinédine Zidane lors des quarts de finale de la Ligue des champions entre le Bayern Munich et le Real Madrid, le 18 avril 2017. (GERARD JULIEN / AFP)

Le Français est chez lui à Madrid. Ancien joueur (2001-2006), assistant de Carlo Ancelotti (2013-2014) puis entraîneur d Castilla (2014-2016), l'équipe réserve, il prend véritablement du galon en étant propulsé sur le banc de l'équipe première. Zidane s'installe en janvier 2016 en remplacement d'un Rafa Benitez englué dans la crise. La première demi-saison de Zizou n'est pas loin d'être exceptionnelle puisqu'il termine deuxième de Liga à seulement un point du Barça et remporte surtout la Ligue des champions. C'est d'ailleurs dans cette compétition que ZZ marquera son premier passage à Madrid. Il remporte les deux C1 suivantes, auxquelles il faut ajouter une Liga, pour réaliser un triplé historique qui n'avait plus été réalisé depuis le Bayern Munich en 1974, 1975 et 1976. Quelque peu lassé, sur le toit de l'Europe, Zinédine Zidane renonce à sa dernière année de contrat pour un "besoin de changement".

Il suffira de neuf mois pour voir le natif de Marseille replonger dans le grand bain, en mars 2019. Le champion du monde aime trop son club pour résister à l'appel. La saison est trop mal entamée pour espérer quoique ce soit. C'est plutôt l'exercice suivant que Zidane pose sa patte sur le groupe. Lorsque la saison 2019-2020 est interrompue soudainement à cause du Covid-19, le Real pointe en deuxième position derrière le Barça. La reprise post-Covid est fantastique : aucune défaite sur les onze derniers matchs. Le Real remporte la Liga, la deuxième de Zidane. Mais le technicien de 48 ans n'arrivera pas à prolonger l'état de grâce lors de cette saison 2020-2021 : les Merengues prennent la porte en demi-finales de la C1 et terminent sur les talons de l'Atlético de Madrid en championnat. Agacé par le manque de "confiance" et de "soutien" qu'il estime mériter auprès des dirigeants madrilènes, il quitte son poste un an avant le terme de son bail.

Carlo Ancelotti

Carlo Ancelotti avec Cristiano Ronaldo lors d'une séance d'entraînement du Real Madrid, le 4 mai 2015. (MARCO BERTORELLO / AFP)

C'est donc le dernier entraîneur en date à faire son retour au Real. Dans le coeur des Madridistas, Carlo Ancelotti tient une place particulière puisqu'il restera à jamais le coach de la Decima. Il conclut la première de ses deux saisons (2013-2014) par le dixième sacre en Ligue des champions que les socios attendaient après une longue disette de douze ans.

Il échoue l'année suivante en demi-finales de la Ligue des champions (contre la Juventus, 3-2 en cumulé) et à deux petites unités de Barcelone en Liga. De retour mardi 1er juin à la Maison blanche, six ans après son départ, ce sera l'un des défis majeurs pour le Mister qui n'a jamais remporté le championat d'Espagne.

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