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Transferts suspects à l'OM : après la mise en examen de Jean-Claude Dassier, ce que l'on sait de l'affaire

Après plus de quatre ans d'enquête, la justice a mis en examen l'ancien président de l'Olympique de Marseille Jean-Claude Dassier.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'entraîneur de l'Olympique de Marseille, Didier Deschamps, le président du club, Jean-Claude Dassier, et le manager sportif, José Anigo, autour d'André-Pierre Gignac, le 24 août 2010 à Marseille (Bouches-du-Rhône), à l'occasion de son arrivée au club. (GERARD JULIEN / AFP)

Il est le premier à être inquiété par la justice dans l'affaire des transferts suspects de joueurs à l'Olympique de Marseille. Jean-Claude Dassier, un des anciens présidents du club de football, a été mis en examen, jeudi 17 septembre. Les soupçons qui pèsent sur lui sont lourds : abus de biens sociaux, association de malfaiteurs, blanchiment en bande organisée et faux et usage de faux. La justice s'intéresse depuis plus de quatre ans à ce dossier, sur lequel revient francetv info.

Des soupçons de rétrocommissions pour le milieu 

En juillet 2011, le juge marseillais Christophe Perruaux ouvre une information judiciaire pour extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs. Elle est ensuite reprise par le juge Guillaume Cotelle, de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.

Les enquêteurs soupçonnent des versements illicites de commissions et de rétrocommissions au profit de membres du milieu, à l'occasion de transferts importants. Leur enquête a d'ores et déjà mis au jour des transferts suspects pour un montant de 55,3 millions d'euros au préjudice potentiel de l'OM entre 2009 et 2011, selon le JDD (article payant).

Quatorze transferts suspects

L'enquête porte sur les transferts de quatorze joueurs passés par l'OM : Lucho, Mbia, Diawara, Abriel, Niang, Azpilicueta, Rool, Morientes, Kaboré, Rémy, Gignac, Cheyrou, Ben Arfa et Heinze.

Mais deux transferts, en particulier, sont dans le viseur de la justice : celui de l'attaquant André-Pierre Gignac, parti de Toulouse pour l'OM en 2010 pour quelque 20 millions d'euros, et celui du défenseur Souleymane Diawara, venu à l'OM depuis Bordeaux en 2009 pour environ 6 millions d'euros.

Le président de l'OM, Vincent Labrune, et André-Pierre Gignac, le 23 septembre 2014, lors d'un match de l'Olympique de Marseille à Reims (Marne). (ANTHONY SERPE / AFP)

Des perquisitions ont lieu au siège de l'OM en janvier 2013. Des documents relatifs à des transferts sont saisis. Les locaux marseillais de l'agent de joueurs Jean-Luc Barresi sont également perquisitionnés.

Une quinzaine de protagonistes

En novembre 2014, un premier coup de filet est lancé contre les dirigeants et intermédiaires de l'OM. Une douzaine de personnes sont placées en garde à vue, notamment l'actuel président du club, Vincent Labrune, et ses prédécesseurs, Pape Diouf, de 2005 à 2009, et Jean-Claude Dassier, de 2009 à 2011.

Les anciens présidents de l'OM Vincent Labrune, Pape Diouf et Jean-Claude Dassier. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

En janvier, une seconde vague d'auditions est menée. L'ancien directeur sportif de l'OM, José Anigo, est à son tour placé en garde à vue, de même que les agents de joueurs Christophe Hutteau et Karim Aklil, et l'intermédiaire et ancien joueur Patrick Blondeau.

Jean-Claude Dassier était à la tête du club lors du transfert d'André-Pierre Gignac. Vincent Labrune, alors président du conseil de surveillance, l'avait validé. Et José Anigo était, à ce moment-là, directeur sportif du club.

Toutes les personnes entendues avaient, à l'époque, été remises en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elles.

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