Football : pourquoi Thierry Henry fait face à son plus grand défi en tant qu’entraîneur avec les Espoirs

Après des passages décevants à Monaco, Montréal ou avec la sélection belge, l’ancien attaquant joue une partie de sa crédibilité avec les Espoirs.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Thierry Henry lors d'un entraînement de la sélection belge, à Doha, le 25 novembre 2022. (JACK GUEZ / AFP)

Nommé lundi 21 août à la tête des Espoirs, Thierry Henry se lance dans le plus grand défi de sa carrière sur les bancs de touche. Depuis ses débuts en tant qu’entraîneur, l'ancien meilleur buteur de l'équipe de France a connu plus de bas que de hauts. Passé par Monaco, Montréal et la Belgique, il n'a jamais réussi à insuffler de dynamique victorieuse à ses équipes, pour des expériences qui ont souvent tourné court.

Son bail, qui s'étend jusqu'à 2025, lui proposera deux grandes échéances, les Jeux olympiques, en 2024, puis l'Euro, en 2025. Deux compétitions qui peuvent lui servir de tremplin pour retrouver le monde professionnel. Une question de responsabilité nationale d'un point de vue collectif, de crédibilité, aussi, d'un point de vue individuel. Franceinfo: sport vous explique pourquoi Thierry Henry se retrouve désormais face à son plus grand challenge d'entraîneur.

Parce qu'il a besoin d’enfin réussir

En 50 matchs tout pile avec la casquette d'entraîneur en chef, le nouveau coach des Espoirs ne s'est imposé qu'à 14 reprises. Un bilan assez faible, même s'il n'a jamais eu de grosses cylindrées sous la main. Résultat, une éviction après à peine plus de trois mois sur le Rocher fin 2018, et une élimination en barrages de MLS après 16 mois avec la franchise canadienne en 2021. Dans l'ombre de Roberto Martinez chez les Diables Rouges de Belgique, il a eu le privilège de coacher un match, face aux Pays-Bas, perdu 1-0, en septembre 2022. Si les résultats décevants prédominent, l'espoir demeure toutefois. 

D'une part, parce que l'exceptionnel attaquant qu'il a été inspire toujours autant le respect aux joueurs qu'il coache. D'autre part, parce que sa façon d'entraîner séduit. "Les séances d’entraînement étaient vraiment bonnes et les idées étaient brillantes, engageantes et bonnes. […] S’ils lui avaient donné plus de temps, il aurait pu être un entraîneur fantastique pour Monaco", s'est souvenu pour le site Goal.com, Rony Lopes, sous ses ordres en Ligue 1. Parfois amer en conférence en presse, et souvent engagé dans ses propos, Thierry Henry a laissé l'image d'un coach frustré par les limites de ses effectifs. Avec les Espoirs, il disposera de certains des meilleurs talents de leur catégorie d'âge. A même de changer la donne ? Cela reste désormais à prouver.

Parce qu'il pourrait réussir là où les autres ont échoué

Depuis l'Euro 1988, les Espoirs tricolores traversent un sacré désert : aucun titre remporté et une seule finale jouée, et perdue, à l'Euro 2002, face à la République tchèque. Au contraire, les déceptions ont été légion, à commencer par la dernière campagne européenne. Éliminés dès les quarts de finale du dernier Euro, les Bleuets ont de nouveau échoué à justifier les attentes placées en eux. Malgré la présence des Khephren Thuram, Arnaud Kalimuendo, Amine Gouiri ou encore Bradley Barcola, Sylvain Ripoll, prédécesseur de Thierry Henry, n'a pas réussi à transcender son groupe. Au point de sortir face à une équipe d'Ukraine clairement inférieure sur le papier.

Au 21e siècle, Thierry Henry succède à Sylvain Ripoll donc, mais aussi à Pierre Mankowski, Willy Sagnol, Erick Mombaerts, René Girard ou encore un certain Raymond Domenech. Tout autant d'échecs qui témoignent d'une stagnation récurrente d'une sélection plus souvent rattrapée par ses déboires ou ses humiliations, que célébrée pour ses exploits sportifs.

Parce qu'il aura les Jeux olympiques en ligne de mire

C'est le privilège d'entraîner les Bleuets, Thierry Henry devrait être le sélectionneur de l'équipe de France olympique à Paris l'an prochain. Titrée sous les ordres d'Henri Michel en 1984, la France peut rêver de décrocher une deuxième médaille d'or avec "Titi" sur son banc. Avec leur règlement spécifique, les JO autorisent trois joueurs âgés de plus de 23 ans à participer au tournoi, permettant à certaines équipes de se renforcer en vue de l'échéance internationale.

Kylian Mbappé et Antoine Griezmann se sont prononcés et portés candidats à une participation aux Jeux, de quoi donner fière allure aux rangs français. Trois ans après le fiasco de Tokyo, les Bleuets, portés par une génération prometteuse et des vétérans accomplis, devraient se présenter dans de meilleures dispositions qu'au Japon, où la plupart des joueurs concernés n'avaient pas été laissés à disposition par leur club. La réussite du mandat estampillé Henry passera forcément par le gain d'une médaille à domicile. Le nouvel entraîneur déclarait en tout cas pour Eurosport le mois dernier qu'il attendait "beaucoup de médailles, énormément de médailles !" pour le contingent français aux Jeux.

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